
Les deux candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 Septembre, en l’occurrence le président du MSP, Abdelaâli Hassani, et le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, ont déposé, hier, leur recours aux résultats provisoires de l’ANIE, auprès la Cour constitutionnelle. Tout en exprimant leur confiance en cette haute juridiction pour «restaurer leurs droits», ils ont appelé à l’ouverture d’une enquête approfondie «afin de situer les responsabilités dans les dépassements et les atteintes à l’image du pays et la crédibilité des élections».
Le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, a assuré lors de son audience avec les deux candidats que cette juridiction suprême est neutre et agit dans le cadre du respect de la loi», rappelant que ses décisions sont définitives.
Il est 11h30 mn, quand le président du MSP est arrivé au siège de la Cour constitutionnelle accompagné de son directeur de campagne électorale, Sadouk. Il a été reçu par le président de la Cour, Omar Belhadj, et ses proches collaborateurs. Par la suite, M. Hassani a déposé la requête écrite avec des documents au niveau de la greffe de la Cour. L'opération a duré près d'une heure. Dans une déclaration à la presse, il a chargé de nouveau l’ANIE, qui a travers des pratiques frauduleuses a porté atteinte à l'image du pays et à l'opération électorale, exprimant son entière confiance en la Cour constitutionnelle.»
«Nous réclamons nos droits, à savoir les voix. Nous avons décidé de déposer un recours après évaluation et constat. Les résultats de l'ANIE sont contradictoires avec les données en notre possession, notamment ceux relatifs au taux de participation».
Le recours consiste également en des requêtes adressées à l'ANIE avec des preuves sur les erreurs. Enfin, il a estimé que «le recours déposé est fondé sur la forme et sur le fond». Aussi, le président du MSP a insisté sur l'ouverture d'une enquête approfondie afin de situer les responsabilités surtout que ces pratiques touchent l'image du pays, la stabilité nationale et la réputation des candidats réfutant le retour aux pratiques de l'avant 2019.
Le candidat du FFS, Youcef Aouchiche, est arrivé à 14h56 mn à bord d'un véhicule Passat accompagné de son directeur de campagne et de cadres du parti.
Belhadj rappelle aux candidats la neutralité et l’indépendance de la Cour constitutionnelle
Il a été également reçu par le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj. Dans une déclaration à la presse après dépôt du recours, il a souligné que cette décision vise le «rétablissement de la volonté populaire et la préservation des voix du peuple».
M. Aouchiche a rejeté les incohérences qui s'opposent avec le principe de transparence avant de s'interroger sur «à qui profite cela», rappelant que les Présidentielles constituaient un grand défi pour l'édification des institutions fortes.
Le candidat du FFS a lui aussi appelé à l'ouverture d'une enquête approfondie «pour restaurer et réhabiliter l'opération électorale» et «»la prise de toutes les mesures légales contre les personnes qui étaient derrière ces pratiques consistant à porter atteinte à ce processus électoral».
Les directions de campagne des trois candidats à la Présidentielle du 7 septembre avaient publié, dimanche dernier, un communiqué commun pour informer l'opinion publique que «des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences» avaient été relevées dans les chiffres lors de l'annonce des résultats provisoires de l'élection présidentielle.
Le délai de dépôt de recours a été expiré à 18h00, conformément à la loi. L’article 259 de la loi organique relative au régime électoral stipule, dans son alinéa 4 et 5, que «les recours à l’encontre des résultats provisoires sont formulés auprès du greffe de la Cour constitutionnelle, dans un délai de quarante-huit (48) heures qui suivent la proclamation des résultats provisoires». Aussi «la Cour constitutionnelle informe le candidat déclaré élu, dont l’élection est contestée, qu’il peut produire un mémoire écrit dans un délai de soixante-douze (72) heures, à compter de la date de sa notification».
L’article 260 stipule que «la Cour constitutionnelle statue sur les recours dans les trois (3) jours» et que «si elle estime les recours fondés, elle reformule par décision motivée le procès-verbal des résultats établis».
La Cour « proclame les résultats définitifs de l’élection présidentielle dans un délai de dix (10) jours, à partir de la date de réception des procès-verbaux transmis par le Président de l’Autorité́ indépendante».
A l’heure où nous mettons sous presse, la greffe de la Cour Constitutionnelle n’avait pas encore réceptionné les procès-verbaux de centralisation de la commission électorale des résidents à l’étranger. Ils doivent être remis à cette juridiction au plus tard dans les 96 heures qui suivent la clôture du scrutin. La Cour constitutionnelle a reçu 58 PV de centralisation des résultats du scrutin des commissions électorales de wilayas.
Neila Benrahal