Echiquier économique mondial : Les développements géopolitiques ont renforcé la place des pays arabes

Les développements géopolitiques à l’échelle mondiale ont renforcé la place des pays arabes, notamment producteurs d’énergie comme l’Algérie, sur l’échiquier économique mondial, a estimé l’économiste Mourad Kouachi, soulignant que ces pays, aujourd’hui centre d’attention des pays en quête de sécurité énergétique, ont tous les moyens, y compris matériels et humains, les destinant à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale.

Les pays arabes sont aujourd’hui «très influents» à l’échelle mondiale, car le sort de certaines économies européennes comme celles de l’Italie, l’Espagne et la France dépend, dans une certaine mesure, des approvisionnements en gaz, dont une grande partie provient des pays arabes, a précisé l’expert dans une déclaration à l’APS. «S’ils renforcent leur coordination, les pays arabes peuvent contrôler le marché énergétique international dans la conjoncture actuelle», a soutenu M. Kouachi, ajoutant que la situation économique mondiale, notamment avec les retombées de la crise ukrainienne, a entraîné de «grands bouleversements» et révélé l’influence et la place des pays arabes sur l’échiquier économique mondial.
Les pays arabes producteurs d’hydrocarbures et de matières premières sont devenus «le centre d’attention des pays en quête de sécurité énergétique», a-t-il dit, évoquant les prévisions faisant état d’un taux de croissance de 5,6% en 2022, contre 3,2% en 2021, pour ce groupe de pays arabes. En 2022, ces pays bénéficient de l’accord OPEP+, toujours en vigueur, et de la persistance de la hausse des prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux, autant de facteurs à même de renforcer les niveaux des dépenses publiques qui stimulent la croissance, a expliqué le professeur universitaire. En dépit de la crise économique qui a touché de nombreux pays dans le monde, les économies arabes, en tant que groupe, se portent bien et continuent d’enregistrer une croissance à la hausse (+0,5% en moyenne en 2022), selon les estimations du Fonds monétaire arabe (FMA), a-t-il fait observer. Selon l’économiste, cette croissance continuera d’être tirée par plusieurs facteurs, dont l’amélioration relative des niveaux de la demande mondiale, l’augmentation des taux de croissance des secteurs pétrolier et gazier et la poursuite, par les gouvernements arabes, de l’adoption de mesures incitatives pour soutenir la reprise économique (396 milliards de dollars en 2020-2022). Les économies arabes continueront aussi de bénéficier, selon lui, de «l’impact positif de la mise en œuvre de nombreux programmes de réforme économique, de visions et de stratégies visant à améliorer les niveaux de diversification économique, réformer le climat des affaires, stimuler le secteur privé, soutenir le capital humain et accroître les niveaux de la résilience économique face aux chocs». Dans son rapport économique unifié pour l’exercice 2021, le FMA fait état d’un PIB des pays arabes de l’ordre de 2.744 milliards USD en 2019, en hausse de 1,5% par rapport à 2018. Les exportations de pétrole et de gaz devraient générer des recettes records en 2022 pour les pays arabes, du fait du rebond des cours des produits énergétiques sur le marché mondial en raison des répercussions de la crise ukrainienne et de la demande croissante sur ces produits après la levée des mesures de lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19). Les réserves de pétrole, autre atout de taille des pays arabes, représentent 55,7% des réserves mondiales. Leur production de pétrole brut a atteint, elle, 21,9 millions de barils/jour en 2019 (avant la pandémie), soit 27 % de la production mondiale. Quant aux réserves de gaz, elles représentent 26,5% des réserves mondiales, pour une production de gaz naturel commercialisé de 15,1%. Tous ces facteurs et potentiels naturels sont de nature, selon des analystes, à renforcer les économies des pays arabes et accroître leur capacité à faire face aux défis. Les pays arabes sont appelés, toutefois, à œuvrer à l’augmentation des taux d’investissement des capitaux et des échanges commerciaux intra-arabe, à la relance de la Gzale, de l’union douanière arabe et du marché commun arabe, ainsi qu’au lancement de projets économiques, agricoles et d’investissement conjoints pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde arabe. Le Sommet arabe prévu à Alger les 1er et 2 novembre prochain, devrait donner une forte impulsion en la matière, prévoient des observateurs.

 

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