Le laboratoire Roche Algérie a organisé une deuxième session de formation en ligne au profit des journalistes, consacrée à l’économie de la santé en Algérie, animée par le professeur Mustapha Chelghoum, docteur en sciences médicales, en cotutelle avec l’UFR sciences de la santé de l’université de Bourgogne. Cette formation a permis aux 13 participants de prendre connaissance des avantages et des imperfections du système de santé en Algérie, tout en fournissant des informations sur le système sanitaire de certains pays développés. Auteur de plusieurs travaux de recherche dans le domaine de la pharmaco-économie, notamment dans les évaluations coût-utilité, il a déclaré que la gratuité des soins n’est pas garantie dans tous les pays, y compris ceux qui sont riches comme les Emirats arabes unis ou l’Arabie saoudite qui n’investissent pas dans le secteur public, contrairement à certains Etats qui financent ce secteur avec la collaboration de la sécurité sociale, des collectivités locales, des entreprises et des associations. Il a mis en exergue le fait que certains pays consacrent des budgets importants à la recherche dans le domaine de la santé, contrairement à l’Algérie qui accuse un retard dans ce domaine. L’animateur de la formation a précisé que les dépenses de santé font l’objet d’une augmentation significative au fil des années, c’est pourquoi il est nécessaire de prendre en charge les progrès techniques, le vieillissement de la population et les types de régulation adoptés par les pays. Après avoir souligné que le système national de santé en Algérie s’appuie sur le secteur public, il observe que beaucoup de choses sont à relever à ce sujet, notamment la disponibilité des infrastructures pour les CHU, EHS, EPH et ESPS. Lors de son exposé, il a fait savoir qu’en Algérie, il y a 12 médecins pour 10.000 habitants, par contre en Europe, on dénombre 33 médecins pour 10.000 habitants. «La performance du système de santé n’est pas une question de nombre mais de dosage», souligne-t-il. Il cite certains articles de la Constitution qui garantissent la démocratisation de la santé en Algérie, entre autres l’article 13 qui stipule que l’Etat assure les soins et l’accès à tous les citoyens sur l’ensemble du territoire national. De plus l’article 16 stipule que l’Etat œuvre à l’élimination des inégalités en matière de prestations de santé. En ce qui concerne la pharmacie, le Pr Chelghoum fait la part des choses en disant que «tout ce qui est médicament et dispositif médical est monopolisé par la pharmacie, car cette dernière possède une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui garantit que le médicament a un profil de qualité, de santé, d’efficacité satisfaisante et peut être mis à disposition dans des conditions d’utilisation précises».
Hichem Hamza