Par : Belkacem Adrar
Longtemps mise en veilleuse, la diplomatie économique de l’Algérie a enregistré, ces dernières années, un net regain d’activité à l’effet de permettre à l’économie nationale de conquérir le marché international et d’avoir une part de ce marché marqué par la domination des grandes puissances économiques. Conformément au programme et aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la diplomatie économique est en effet en pleine effervescence, en témoignent d’ailleurs les multiples activités économiques à l’international, particulièrement en Afrique, dont la dernière consiste en l’ouverture de banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal. Toutes ces activités visent à contribuer à l’effort de relance économique et aux objectifs de diversification de notre économie, d’attrait des investissements et de développement de nos exportations hors hydrocarbures. La diplomatie économique est un moyen de rendre visibles et compétitives à l’international, les entreprises économiques nationales pour conquérir les marchés dans un contexte marqué par de nouvelles configurations régionales où chaque pays cherche une place, parce que nous sommes actuellement dans l’ère du multilatéralisme dans lequel le monde s’est constitué en plusieurs pôles disputant le marché international, explique le professeur en économie, Arezki Chenane.
De ce fait, a-t-il indiqué, la diplomatie économique algérienne se doit d’abord de développer, au niveau national, l’intelligence économique, qui consiste en fait à déceler quels sont les enjeux et les moyens de rendre compétitives les entreprises algériennes à l’étranger pour s’y placer. La diplomatie économique se doit aussi de créer les conditions favorables pour le placement des entreprises nationales sur le marché international, surtout là où il y a une demande qui peut être satisfaite par ces dernières, notamment dans les domaines de l’agroalimentaire, les engrais, la transformation... recommande le professeur, en assurant que l'Algérie se doit de s’engager dans les secteurs stratégiques, dont la sécurité alimentaire, qui est un défi national à relever par l’autosuffisance alimentaire. Pour le professeur, l’Algérie a fortement besoin de l’intensification de la diplomatie économique à l’effet de lui donner une image positive par ses représentants diplomatiques et économiques. Parmi les exploits de ce déploiement de la diplomatie économique, M Chenane cite l’ouverture d’un réseau bancaire algérien à l’étranger, notamment en Afrique. L’Algérie a par ailleurs réussi, grâce à cette nouvelle politique internationale, à augmenter sensiblement ses exportations en hydrocarbures qui ont atteint jusque-là un peu plus de 7 milliards de dollars et ambitionne d’atteindre prochainement 13 milliards dollars. Tout cela, grâce à cette diplomatie économique active qui commence à donner plus de visibilité aux entreprises nationales pour engager des investissements à l’international, estime le professeur, en rappelant que pour s’engager dans cette voie, il faut absolument assouplir encore davantage les procédures d’exportation en faveur des opérateurs économiques.
B. A.