Campagne moisson-battage 2021-2022 : Récolte record

Dans une récente déclaration, le ministre de l’Agriculture a précisé que tous les indices présagent une production abondante par rapport aux six dernières années. Il faut saluer les mesures incitatives décidées par le président de la République à l’effet de subventionner la filière céréales. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) achète désormais le blé dur des agriculteurs à 6.000 DA/quintal, le blé tendre à 5.000 DA et l’orge à 3.400 DA. L’Etat a mobilisé tous les moyens pour appuyer l’opération de stockage encadrée par l’OAIC à travers ses coopératives au niveau national. 610 silos et points de stockage ont été mobilisés à cet effet, de l’ordre de 44,5 millions de quintaux. L’Office sera chargé d’assurer la distribution de l’orge consacré à l’aliment de bétail subventionné par l’Etat. Cette «nouvelle mesure vise à soutenir les éleveurs et les maquignons en vue de préserver la faune de notre pays». L’Algérie est appelée à consentir tous les efforts nécessaires pour garantir sa sécurité alimentaire, vu la situation géostratégique actuelle, d’autant que la filière céréalière connaît une importante augmentation des prix sur le marché international, induite par une forte demande résultant des pressions géopolitiques actuelles. La stratégie de l’Etat vise à réduire le volume des importations de 10 millions de quintaux et sa substitution par la production locale, à travers l’élargissement des superficies exploitées dans la culture céréalière, notamment dans le sud du pays, ce qui permettra de réduire la facture d’importation. S’agissant du colza, «les résultats préliminaires et les données de l’évaluation de la filière oléicole démontrent un bon rendement pour certaines wilayas et de faibles résultats pour d’autres, en raison de plusieurs facteurs, notamment le climat et la difficulté d’établir son circuit technique. Il est question d’adopter une nouvelle orientation tendant vers l’introduction de l’huile de tournesol. Le pays, qui a jusqu’ici importé 3,2 millions de tonnes toutes céréales confondues, va devoir poursuivre son programme d’approvisionnement pour atteindre le tonnage colossal de plus de 7 millions de tonnes, correspondant à ses besoins de consommation annuelle. Sur ce dernier point, il convient de rappeler que dès que les cours ont commencé à grimper sous l’effet d’un retrait de l’offre mondiale dû au conflit armé qui oppose l’Ukraine et la Russie, l’Algérie a multiplié ses achats par mesure de prudence dès lors que les cours du blé pouvaient exploser et atteindre des prix à la tonne sans précédent. Cela dit, il y a lieu de rappeler que les prévisions de récolte de cette année dépassent de deux fois celles de la campagne moisson-battage précédente, marquée par une récolte très insignifiante de 1,3 million de tonnes toutes céréales confondues. La facture annuelle du pays en céréales grève lourdement le budget de l’Etat. Elle peut même s’aggraver si notre production céréalière n’arrive pas tout au moins à se maintenir à un niveau égal à ceux de 2018 et 2019.

R. N.

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