Achraf Abou Amer, représentant de l’Ambassadeur de l’État de Palestine à Alger : «La presse algérienne fait preuve de professionnalisme»

ph. Nacéra I.
ph. Nacéra I.

Le représentant de l’ambassadeur de l’État palestinien en Algérie a salué, hier à Alger, l’engagement et le professionnalisme de la presse algérienne dans la couverture de la guerre menée par l’armée sioniste contre Ghaza. « Les médias algériens œuvrent pour la transmission d’informations réelles sur l’agression sioniste et la constitution d’une opinion publique nationale, arabe et internationale sur cette agression», affirme Achraf Abou Amer dans son intervention, à l’ouverture de la rencontre sur «La crise de l’éthique dans la couverture de l’agression contre Ghaza»,  organisée par Mediacom et l’Institut supérieur des sciences à Bordj El-Kiffan, en présence d’experts en communication et d’enseignants universitaires.
Le représentant de l’ambassadeur de l’État palestinien en Algérie a mis en exergue la décision de 30 quotidiens nationaux d’unifier leur une avec le même titre «On veut assassiner la vérité». M. Achraf Abou Amer a souligné que «c’est une première dans l’histoire de la presse algérienne, c’est une position professionnelle qui démontre de nouveau le soutien à la presse Palestinienne», soutient-il.
Il a rappelé, à l’occasion, que 122 journalistes ont été assassinés par l’armée de l’entité sioniste. «On veut assassiner l’image et la parole, mais notre peuple continuera de résister», assure-t-il. Ila ajouté que le peuple palestinien mène une vraie bataille pour l’autodéfense et la défense de sa terre et de ses droits face à un occupant d’une brutalité sans précédent ayant ciblé tout sans exception. «On enregistre aujourd’hui 27.500 martyrs et 20.000 disparus. La population est privée d’eau et d’électricité. L’entité sioniste a ciblé les mosquées, les hôpitaux et les ambulances, dans le cadre d’un plan d’un nettoyage ethnique au vu et au su de l’opinion internationale, à travers des caméras des médias», déplore-t-il.
La presse est aussi un combattant, notamment par l’image. «Ghaza fait face à trois formes d’agression. Une agression militaire menée par une armée hors la loi dirigée par Netanyahou, une agression politique dirigée par les États- Unis et ses alliés, qui assurent une couverture politique aux crimes sionistes, et une guerre médiatique menée par des médias internationaux arabes et occidentaux, à travers la désinformation et les fakenews», détaille-t-il. Il a souligné, en ce sens, le rôle des médias dans la prise de décisions.
Le diplomate palestinien a salué la position de l’Algérie, du peuple et du Président, pour «leur soutien constant à la cause palestinienne», dit-il. Dans son intervention, le président du département d’échange et de contenu au Centre d’échange de nouvelles et de programmes relevant de l’Union de radiodiffusion des États arabes (ASBU), Ahmed Ibrahim, a fait savoir que 38 journalistes et photographes exerçant à la télévision palestinienne sont tombés en martyrs. «L’agression militaire sioniste contre Ghaza a été appuyée par une guerre médiatique, alors que certains médias arabes se sont inscrits dans la politique de leur pays. Les couvertures médiatiques se sont basées sur la crise humaine et les le soutien des pays occidentaux à l’entité sioniste, voire un double langage», relève-t-il.
Tout en saluant la couverture médiatique des médias algériens, soutenant la résistance et dénonçant les crimes odieux de l’entité sioniste, M. Ahmed Ibrahim a mis en avant l’information en temps de guerre par le mouvement Hamas qui avait des messages politiques alors qu’Israël a échoué médiatiquement. En ce sens, il a évoqué les témoignages des otages israéliens libérés par Hamas ayant démontré l’humanisme de Hamas qui a réussi dans la gestion de la bataille médiatique. Après l’échec de sa propagande, l’entité sioniste a recouru à la coupure de l’internet et au blocage des réseaux sociaux qui soutiennent la résistance Palestinienne.
De son côté, Mohamed Bouazara a fustigé la politique du deux poids, deux mesures vis-à-vis des événements en cours. «Les mêmes médias et pays occidentaux, ainsi que les organisations internationales qui ne cessaient de parler de démocratie et de la liberté d’expression et droits de l’homme, ont laissé tomber leurs masques face aux évènements en cours à Ghaza. Nous faisons face à une politique du deux poids, deux mesures», dit-il.
Pour l’enseignant universitaire Nezar Adnani, «l’intelligence artificielle est aujourd’hui une arme pour la désinformation», plaidant pour une maîtrise de l’IA avec des outils algériens.

Neila Benrahal

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Wissem Abou Zeïd, journaliste palestinien :
«Nous sommes menacés quotidiennement»

Le correspondant de la télévision algérienne à Ghaza, Wissem Abou Zeïd, contacté par vidéoconférence, a soutenu que « les journalistes mènent une vraie bataille médiatique pour la vérité. La mission est difficile, puisqu’ils font objet de menaces. Nous sommes face à grand défi, pour que les crimes de l’entité sioniste ne soient pas occultés».

Neila B.

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