Attaf devant les membres du Conseil de sécurité : «Prenez vos responsabilités !»

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a insisté, jeudi à New York, sur la nécessité d'octroyer la qualité de membre à part entière à la Palestine, afin de sauver la solution à deux Etats et préserver la paix, la stabilité et la sécurité dans tout le Moyen-Orient.
Dans une allocution prononcée lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, Ahmed Attaf a affirmé que la solution à deux Etats se trouve aujourd'hui face à un «danger funeste» et estimé que pour la sauver, «avant qu'il ne soit trop tard», il faut octroyer la qualité de membre à part entière à la Palestine, pour préserver la paix, la stabilité et la sécurité dans tout le Moyen-Orient. «L'ampleur du danger, pour la cause palestinienne aujourd'hui, met notre Conseil face à une responsabilité historique, décisive et charnière : agir de toute urgence pour imposer la solution à deux Etats et préserver les fondements de l'établissement de l'Etat palestinien», a-t-il soutenu, cité par l’APS. Il a souligné que toute tergiversation ou hésitation dans la concrétisation de cette démarche sera «lourde de conséquences» et s'apparentera, dans la conjoncture actuelle, à un «feu vert donné à l'occupation israélienne» pour «continuer à exécuter ses plans fondés sur le pillage et l'expansion», d'une part, et «'extrémisme et l'entêtement», d'autre part. Et d’ajouter : «Parler aujourd'hui de l'adhésion, à part entière, de l'Etat de Palestine à notre organisation onusienne, c'est replacer la cause palestinienne au centre et braquer la lumière sur son essence incontestable, indubitable et inaltérable. Par essence, j'entends le droit historique légal et légitime des Palestiniens à l'établissement de leur Etat indépendant et souverain. Par sa résistance, Ghaza a démasqué les visées et les desseins apparents et sous-jacents de l'occupant israélien, tendant à enterrer la cause palestinienne et à saper son projet national authentique». Pour notre chef de de la diplomatie, le plan israélien vise à «relancer et concrétiser» le projet du «Grand Israël», à travers «l'élimination des fondements de l'Etat palestinien et la destruction progressive de ses piliers essentiels», rappelant le malheureux épisode d’il y a quelques mois, lorsque le monde entier a été «témoin» du responsable israélien qui a brandi, à la tribune de l'Assemblée générale, une carte du Moyen-Orient «dessinée selon ses illusions et ses desiderata», une carte sur laquelle la Palestine n'existait pas. «Même le but de l'escalade que l'occupation israélienne tente actuellement d'attiser sur plusieurs fronts dans la région est désormais clair et évident ; détourner l'attention de la communauté internationale de la cause palestinienne et tenter de créer de nouveaux conflits régionaux dans lesquels les droits des Palestiniens s'évanouissent», avant de s’interroger : «Comment se fait-il, qu'après tout cela, certains se laissent influencer par les mensonges et les allégations de l'occupant israélien et ses plans mis à nus, à court ou long termes, (...) d'autres n'arrivent toujours pas à se rendre compte de la réalité de l'occupation israélienne colonialiste, qui continue de nourrir les illusions. Réaliser la paix et la sécurité au Moyen-Orient sur les ruines du projet national palestinien et les débris de son Etat national, (...) et certains, bien que peu nombreux, tentent de nous convaincre que le moment n'est pas encore venu pour que la Palestine devienne un membre à part entière de notre organisation».
Attaf a, par ailleurs, souligné que «l'Algérie a eu l'honneur d'abriter la proclamation de l'Etat palestinien, le 15 novembre 1988, et d'avoir été le premier pays à le reconnaître officiellement». «Dans la lignée de ce legs historique, dont mon pays est éminemment fier, a-t-il poursuivi, le président de la République a lancé, depuis la tribune de l'Assemblée générale, lors de sa dernière session, un appel à accélérer le processus permettant à la Palestine de devenir membre à part entière de notre organisation». Il a assuré que la question de l'adhésion à part entière n'est pas tant une fin en soi qu'un moyen pour atteindre trois objectifs clés». «Il s'agit, selon lui, de la consécration de la solution à deux Etats, de la préservation des fondements de l'Etat palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, et la pose des premiers jalons de la relance du processus de paix sur des bases saines et solides garantissant la mobilisation des efforts pour la prise en charge des exigences de la cause palestinienne, en vue de rétablir la paix, la sécurité et la stabilité dans tout le Moyen-Orient».

S. A. M.

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