«Henné», l’indispensable parement

Son usage pour parer les femmes remonte à 9.000 ans dans environ 60 pays. Des traces de son utilisation ont été retrouvées dans de nombreuses civilisations antiques. Les Égyptiens l’employaient pour ses qualités médicinales et odorantes, comme en témoigne la momie de Ramsès II, dont les cheveux, les mains et les pieds en étaient couverts. Les musulmans l’ont ensuite intégré dans leurs traditions et ont répandu son usage avec l’expansion de l’islam jusqu’en Espagne. Le henné est également apparu très tôt en Inde où il est toujours employé par les musulmans et les Hindous. Il est très connu en tant que colorant, que ce soit pour la peau ou pour les cheveux, mais il l’est moins pour ses propriétés antifongique, antiseptique et antisudoral. Il constitue une parure et embellit la femme. Selon des croyances berbères, en l’utilisant, les femmes espèrent plus de force et de courage pour faire face aux difficultés du couple et se protéger du mauvais œil, de la jalousie et autres mauvais sentiments. Pour certains, le henné apporte également la chance, la baraka. Il est très prisé pour embellir la mariée, lors d’une naissance ou d’une circoncision. En Iran et dans certains pays musulmans, les hommes mettaient du henné avant la bataille pour être plus «présentables» devant les anges s’ils mourraient au combat. Dans la sunnah, de nombreux hadiths relatent l’usage du henné. Le Prophète Mohammed (QSSSL) utilisait le henné comme teinture pour ses cheveux ou soigner les maladies. L’origine n’est donc pas, proprement dite, religieuse, mais on retrouve des références dans les hadiths. Dès la Nuit du Destin (Leilat el Kadri) et jusqu’au jour de l’Aïd, on s’attache toujours à utiliser le henné à l’occasion de l’Aïd et des fêtes religieuses. Il fait partie, avec les vêtements neufs et des pâtisseries traditionnelles, de ces petits détails qui font tout le charme de la fête, en Algérie et dans tout le Maghreb. La tradition d’appliquer le henné sur la main du nouveau-né et des tout-petits est respectée par nombre de familles algériennes rurales ou citadines.

Farida L.

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