Biodiversité / Petit lexique à l’usage des écologistes : Un outil indispensable

Considérée parmi l'une des plus élevées du bassin méditerranéen, la biodiversité dont nous héritons aujourd’hui en Algérie a subi une érosion pour des raisons naturelles : cas de variations climatiques, notamment, avec pour résultat le confinement de certaines espèces dans des habitats refuges (littoral, montagne, steppe, désert, etc.) et anthropiques.

Afin de protéger ce précieux patrimoine national, notre pays a établi un réseau d'espaces protégés qui renferment des écosystèmes uniques et représentatifs de sa diversité biologique. Sans prétendre présenter exhaustivement cette biodiversité et nonobstant la flore et la faune, on peut avancer que les domaines minéral et végétal y sont relativement bien représentés comme l’illustrent, dans l’ordre alphabétique, les quelques définitions ci-après :

- Aire de conservation : désigne une aire protégée de ressources naturelles, qu’il s’agisse d’une stricte réserve naturelle, d’un parc national ou d’une réserve spéciale…/ -Biocénose : ensemble des êtres vivants, animaux, végétaux, et micro-organismes présents dans une station à une période donnée…/

- Biodiversité : On peut la définir comme étant «le spectre complet de la vie végétale et animale au sein des écosystèmes, y compris la diversité génétique, la diversité des paysages et la diversité des écosystèmes»…/ Dans le monde entier, on reconnait de plus en plus la conservation de la diversité biologique comme une question environnementale de la plus haute importance…/

- Cèdre de l’Atlas («Cedrus atlantica») : Originaire d’Afrique du Nord et réparti sur l’Atlas tellien et saharien, cet arbre vit dans les zones montagneuses et les cédraies se développent en altitude, entre 1500 et 2000 m, avec une préférence pour les versants nord et ouest beaucoup plus arrosés…/

- Chott : Lac salin, plus ou moins desséché. Nom local pour désigner les lacs salés de faible profondeur dont les berges sont couvertes de végétation…/

- Cirque : Terme utilisé en géologie pour désigner cette formation atypique de forme circulaire, comme le cirque d’Ain Ouarka à Naâma. Région d’une biodiversité naturelle exceptionnelle, image d’une légende désertique, Ain Ouarka comme son nom l’indique est une source d’eau et de vie à proximité de Hammam Ouarka…/

- Corail : Le corail vit dans les mers chaudes et les coraux réunis en colonies forment les récifs. Ceux d’Algérie atteignent plusieurs km de large et peuvent vivre jusqu’à plus de 100m de profondeur. Les branches de corail rose clair, rouge foncé ou même blanc sont recherchés par les pécheurs de la mer Méditerranée. Ils servent à faire des bijoux comme ceux de Kabylie ou des Aurès. Avec le gisement d’El Kala et d’autres régions du littoral, l’Algérie est considérée comme un important producteur de corail…/

- Dayas : Cuvettes d’extension limitée -au fond en général argileux- dans lesquelles l’eau de ruissellement peut s’accumuler. Une alternance d’inondation et d’érosion éolienne peut expliquer leur formation. Ce sont des zones de végétation pérennes que l’on retrouve surtout au nord du Sahara…/

- Désert : Qu’est-ce qu’un désert ? On appelle désert toute terre qui reçoit moins de 250 mm de pluie par an. Par exemple, une ville du nord de l’Algérie a une moyenne supérieure à 800 mm (?), alors que celle du Sahara est inférieure à 50 mm…

- Dune : Comment se forment les dunes ? Quand le vent se heurte dans sa course à un obstacle, il perd son énergie et laisse tomber la masse de sable qu’il transporte. Ainsi naissent les dunes. Selon la quantité de sable, la force et la direction du vent, les dunes ont différentes formes et peuvent donner une mer de sable comme les deux ergs –occidental et oriental- au Sahara algérien, ou le désert du Nefoud en Arabie…/

- Ecotourisme : Une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte du patrimoine naturel de la région visitée (écosystèmes, agro systèmes et tourisme rural), voire sur l'écologie urbaine (jardins et espaces verts écologiques, réserves naturelles urbaines et autres sujets du domaine de l'écologie urbaine)…/

- Ergs : Grands massifs de dunes. Ils occupent environ 20% de la surface du Sahara. Ils évoluent en fonction des vents dominants./

- Foggaras : Ouvrages souterrains de grande longueur permettant l’adduction d’eau dans certaines oasis, depuis les plateaux ou les massifs montagneux. Cette technique ancestrale a vu le jour dans ce qui est aujourd’hui l’Iran, sous le nom de Qanat…/

- Gueltas : Plans d’eau temporaires ou non sans écoulement visible où vivent poissons, grenouilles, mollusques et crustacés (dans certaines gueltas des tassilis, quelques crocodiles avaient réussi à subsister). Cela peut être aussi une mare dans les lits des oueds, ou une citerne naturelle dans la roche. On rencontre les gueltas dans les massifs montagneux, protégés d’une trop grande exposition au soleil…/

- Oasis : L’origine du mot «oasis» vient d’un vocable de l’ancien égyptien ouat, homonyme d’un mot qui désigne un «chaudron» et, plus géographiquement, c’est un milieu naturel et anthropique, n’occupant qu’un millième de la surface du Sahara. Les oasis sont situés parfois sur le lit de rivières venant se perdre dans le désert ou au pied de massifs produisant des sources ou encore directement au dessus de nappes phréatiques affleurant (la surface du sol) ou peu profondes…/

-Oued : Rivière avec ou sans eau…/ -Rose des sables : La rose des sables nait de la cristallisation du gypse. On en trouve souvent dans la région d’El Bhour, à Ouargla./

-Tanezrouf : Désigne une zone plate, stérile, sans eau ni pâturage, plus désertique que le Ténéré. En somme, le «désert des déserts»…/

-Ténéré : Partie centrale du Sahara qui s’étend au Niger. Le terme vient du tamasheq (la langue des Touaregs) et signifie simplement désert.

Kamel Bouslama

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