Sétif, récoltes abondantes : Le grenier de la céréaliculture

À Sétif, et en dépit de l’important tissu industriel qui est venu s’y greffer au lendemain de l’indépendance, l’agriculture continue de constituer la vocation essentielle de cette wilaya qui, depuis la nuit des temps, a toujours été un grenier de la céréaliculture. Dans ce contexte, «gemh el beliouni», une variété que de fois portée par le chant sraoui alors que de nombreux agriculteurs investissaient les champs pour moissonner l’épi doré, dansant au gré des vents chauds de l’été, est encore gravée dans les mémoires de ceux-là qui n’ont jamais imaginé Sétif sans ses abondantes récoltes de céréales émergeants de sillons généreux. Grâce à des pluies porteuses d’espoir et les chutes de neige sur les hauteurs de Megress et Babor ainsi que les mesures incitatives injectées par les hautes instances du pays à l’effet d’encourager les fellahs et booster la production dans les filières stratégiques, de nombreux agriculteurs s’attellent à réduire la jachère et faire dans l’intensification et le traitement de leurs terres pour relever le défi de l’autosuffisance. Dans une wilaya connue cependant pour être une région à faible pluviométrie, les agriculteurs de la région fondent un gros espoir sur ce que l’on qualifie dans cette région de projet du siècle. Ce grand projet structurant des transferts d’eau qui permettra dès son achèvement total et la mise en place des périmètres agricoles sur les deux systèmes Est et Ouest, de transférer 213 millions de mètres cubes d’eau à partir des barrages d’Ighil Emda et Erraguene pour renforcer 25 communes en eau potable et irriguer 36.000 hectares de terres agricoles. Un grand projet structurant dont l’impact est plus que significatif quand on sait notamment que les rendements sur les terres irriguées seront quintuplés, avec la création de 36.000 emplois permanents et près de 100.000 autres indirects. Ce projet, dont le système ouest, achevé et fonctionnel, du barrage d’Ighil Emda à Maouane, ne connait pas le même rythme sur le système Est qui relie le barrage de Erraguene dans la wilaya de Jijel à celui de Draâ Ediss à Tachouda, notamment sur la partie concernant les travaux de l’aval «qui débuteront d’ici la fin de l’année pour l’alimentation de 15 communes et l’irrigation de 20.000 hectares sur les plaines de Bazer Sakhra, connues pour être des terres fertiles, sachant que 15 milliards de dinars ont été déjà dégagés au titre de la loi de finances 2023», indique, à El Moudjahid, Nadji Bencherit, directeur de wilaya des ressources en eau qui souligne, par ailleurs, le lancement d’une étude pour l’interconnexion des barrages de Beni Haroun, Draâ Ediss, Maouane et Ain Zada.

F. Z.

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