Commémoration de la mort de trois chahids à Iboudrarène : Un engagement sincère pour l’indépendance du pays

Une émouvante cérémonie de recueillement a été organisée, vendredi dernier, à Iboudrarène, dans la région d’Ath Yenni (Tizi-Ouzou), en hommage à M’barek Aït Menguellet, Amar Ould Hamouda et Salah Aït Mohand Saïd, trois valeureux martyrs de la glorieuse Révolution de Novembre 1954.

Organisée par les associations M’barek Aït Menguellet et Tagmats, en collaboration avec le comité du village d’Ighil Boumas et de l’APC d’Iboudrarène, cette halte commémorative a été marquée par une forte présence populaire, de générations différentes, démontrant ainsi l’attachement indéfectible du peuple algérien aux valeurs de la glorieuse Révolution nationale et le respect profond et inflexible qu’il voue à tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour libérer l’Algérie du joug colonial. Le monument érigé à la mémoire de ces trois martyrs à l’entrée du village Aït Allaoua, niché au pied du Djurdjura réputé par sa succulente cerise et son passé révolutionnaire, qui s’est paré de ses plus beaux atours aux couleurs nationales pour accueillir une foule nombreuse de citoyens venue se recueillir à leur mémoire en ce 69e anniversaire de leur mort au champ d’honneur. Dans cette procession, figuraient des représentants des différentes organisations de la famille révolutionnaire, de la société civile, de la jeunesse, des militants politiques et associatifs, des élus locaux et nationaux, des artistes, dont la légende vivante de la chanson kabyle Lounis Ait Menguellet, et tant d’autres personnes venues des quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou et des wilayas limitrophes pour participer à ce rendez-vous commémoratif organisé chaque année pour perpétuer la mémoire révolutionnaire et la préserver de l’oubli, comme l’a souligné le député et fils du martyr Mbarek Aït Menguellet, Ouahab, dans son allocution de bienvenue prononcée devant les personnes présentes. Lors de cette énième cérémonie, Ouahab Aït Menguellet a exprimé sa joie et celle de tous les membres des familles des trois martyrs pour cet extraordinaire engouement que continue de manifester, à chaque anniversaire, la population à ce genre de manifestation dédiée à la mémoire de tous les martyrs sans aucune distinction. « Nous ne devons pas oublier le combat de ceux qui ont commencé très tôt à militer pour l’indépendance nationale et la reconnaissance de l’identité nationale amazighe », a-t-il rappelé. « Je tiens à remercier tous ceux qui ont répondu à l’invitation pour assister à cet hommage à la mémoire de ces trois martyrs de la Révolution qui étaient des intellectuels engagés contre le colonialisme. Aujourd’hui, nous rendons, à travers cette commémoration, hommage à tous les martyrs tombés au champ d’honneur avec pour « seul et unique objectif », libérer le peuple algérien du colonialisme. « Tous ont combattu pour que les Algériens soient aujourd’hui libres et indépendants », a-t-il souligné. Les trois martyrs qui aimaient l’Algérie « d’un amour profond et sincère» étaient, en sus de leur engagement inébranlable, pour l’indépendance nationale, et également pionniers dans la revendication de la reconnaissance de la culture amazighe comme un des piliers indispensables de l’identité nationale, selon les témoignages. Comme durant les précédentes commémorations, l’engagement précoce de ces héros en faveur du recouvrement de la souveraineté nationale et son identité plusieurs fois millénaire a été encore une fois rappelé par les animateurs de cette cérémonie durant laquelle les générations actuelles et futures ont été appelées à s’imprégner des valeurs dont se sont armés les chahids et moudjahidine dans leur lutte héroïque contre la France coloniale. Elles sont également invitées à défendre la mémoire révolutionnaire et à œuvrer à sa perpétuation pour que nul n’oublie les sacrifices consentis par nos martyrs et maquisards pour mettre fin à la nuit coloniale qui aura durée plus de 130 ans avec son lot d’exactions, de privations et de tueries contre les Algériens. Signalons enfin qu’une conférence historique a été animée au siège de l’association Mbarek Aït Menguellet, sis au village Ighil Boumas, par des universitaires, dont Djamel Laceb, Hacen Halouane, Idir Belhimer, Larab Mohand Ramdane, qui ont mis en exergue l’engagement précoce des trois chahids dans la lutte pour l’indépendance nationale et leur rôle pionnier dans la revendication de la reconnaissance de la culture amazighe comme l’un des éléments essentiels de l’identité nationale.

B. A.

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