Un jour, un livre - L’art religieux en Algérie, de Rachid Bourouiba, Alger, SNED, 1973 : Un manuel d’architecture richement documenté

C’est une excellente étude sur l'art musulman d’une manière générale et en particulier dans notre pays. Un manuel d'architecture mais aussi un document fort instructif à propos des symboles de cet art au charme incontestable.
C'est une version de sa thèse que Rachid Bourouiba publie dans cet ouvrage abondamment illustré et très convenablement édité par la défunte S.N.E.D. Avec une bibliographie aussi complète qu'il est permis de le souhaiter, l'auteur consacre une première partie à l'art des Ziride et des Hammadide, la seconde partie traite de l'art des Almoravide, la troisième partie est réservée à l'art des 'Abd al-Wadide, la quatrième évoque l'art des Mérinide.
Une vraie plongée au cœur de ces dynasties maghrébines, hélas, assez méconnues. Chacune de ces parties est subdivisée en historique, étude des plans, analyse des organes de support, étude comparative des Mihrâb, analyse des coupoles et étude comparative des minarets.
Une place de choix est dédiée au décor : analyse des formes décoratives, étude des schémas de composition, diagrammes, éléments du décor : flore, géométrie, épigraphie… Le tout éclairé par des croquis et par de bonnes planches dessinées par l'auteur.
Un chapitre est consacré aux Quba, aux Madrasas et aux Muçalla. Des comparaisons fructueuses, des recherches sur l'origine du décor, une illustration claire avec une documentation photographique de bonne qualité. On retiendra les nombreux diagrammes si utiles pour la compréhension des compositions, les planches consacrées à l'évolution des fleurons et des palmes, de très belles planches en couleur.
Il convient à notre sens de penser à rééditer cet ouvrage compte tenu de la qualité des informations qu’il renferme.
Rachid Bourouiba est un historien, universitaire et archéologue algérien, né à Alger le 29 septembre 1917 et mort à Châtellerault (dans la Vienne) le 3 avril 2007. Passionné par l’architecture et la civilisation islamiques au Maghreb central (actuelle Algérie), il est considéré comme le doyen des archéologues algériens. Il est issu d'une famille de militants de la cause algérienne pour l’indépendance de l’Algérie. Il entama sa formation à l'école primaire à Sétif et primaire supérieure à Thénia.
Ayant obtenu le brevet élémentaire, il entre à l’école normale de Bouzaréah en 1936. Il est instituteur en Kabylie à El Maten. En 1945, il redevient instituteur dans la région de Chlef, puis est nommé à Khemis Miliana. Il a enseigné ensuite l’histoire médiévale et l’histoire de l’art musulman à la Faculté des lettres d’Alger dont il sera plus tard doyen, et conduit des recherches archéologiques sur le site de la Kalâa des Béni Hammad. On lui doit plusieurs ouvrages sur la dynastie des Hammadide, sur les musées et les mosquées d’Algérie et sur Constantine et sur tant d’autres thèmes en rapport avec notre patrimoine historique et archéologique.

M. B.

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