La grande mosquée de Sidi-Bel-Abbes : Un repère identitaire…

La grande mosquée de Sidi-Bel-Abbès, réalisée à la fin du XVIIIe siècle s’assimile en fait à un repère identitaire au vu de sa forte symbolique. Son inauguration fut un événement vécu par les tribus de cette région qui, il faut le rappeler, a servi de lieu d’implantation de la légion étrangère pour surveiller tous les mouvements de circulation et maîtriser au mieux les comportements et les agissements des foules. Les tribus des Béni Amer, Ouled Slimane, Ouled brahim et El Hichem se sont mobilisées en masses pour marquer l’événement et vivre dans la foi et la piété la réalisation de cette structure religieuse et fonder de grands espoirs sur la libération du pays du joug colonial. Implantée sur un espace populaire qui était jadis El Graba à forte concentration d’une population arabe ou mieux encore d’un indigénat subvenant difficilement à ses besoins les plus élémentaires de la vie. De telles spécificités, notamment le confinement d’une population tenue de rester en marge du développement des quartiers des colons, ne pouvaient que donner de la résonance et de la dimension à cette œuvre et renforcer les liens d’une société…La grande mosquée ou mieux encore Djamaâ El Kebir comme aiment le qualifier encore les vieux Belabbesiens, demeure un fondement référencie pour se souvenir d’une époque et mettre en évidence le rôle de cette structure dans le fonctionnement social et le règlement des litiges. A proximité d’ailleurs se greffait un bureau de cadi pour accueillir quotidiennement les citoyens et traiter leurs problèmes et prendre en charge leurs doléances au moment où un autre endroit est réservé pour permettre aux enfants de la ville d’apprendre le Coran même si le gros de l’effectif est acheminé vers deux ou trois autres écoles coraniques. Il faut signaler que la structure était imposante par sa consistante et son volume sous la vaillance d’un haut minaret et les contreforts bardés d’armatures en bois aux fonctions multiples. Elle pouvait contenir à sa réception jusqu’à 1 000 fideles avant de connaître des opérations d’extension respectivement en 1945 et 1961 et celle d’une restauration en 2007, Visité depuis par de nombreuses personnalités religieuses et érudits à l’image de cheikh El Bachir El Ibrahim , cet espace a été à l’origine également de la réalisation de la Medersa un peu plus loin initiée par l’association des oulémas pour ériger El Graba en un centre de rayonnement , un pôle de fikh et une référence de l’identité nationale …Un édifice qui a vu défiler des personnalités religieuses les plus remarquable pour lui attribuer de la notoriété et valoriser au mieux son rôle. Pour ce faire d’ailleurs, un dossier de classement en patrimoine national fut introduit par le secteur de la culture pour la perpétuité d’une mission et la valorisation du site…De surcroit, dans un quartier en mutation ou en restructuration tout en préservant son originalité et son authenticité…

A.B.

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