Relations turco-américaines : Les mises en garde d’Ankara

Recep Tayyip Erdogan a appelé, lundi, Joe Biden, à revenir immédiatement sur sa reconnaissance d'un génocide arménien, reprochant «l'impact destructeur» de cette initiative «sans fondement» sur les relations entre leurs deux pays.
Joe Biden, devenu le premier président des États-Unis à reconnaître le génocide arménien, s'est attiré les foudres de la Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan a mis en garde, lundi, contre «l'impact destructeur» sur les relations turco-américaines de la reconnaissance américaine. «Le président américain a eu des propos sans fondement, injustes et contraires à la réalité», a déclaré M. Erdogan à la presse après avoir présidé une réunion de son gouvernement à Ankara. Dans sa première réaction publique à l'annonce effectuée samedi par la Maison-Blanche, Recep Tayyip Erdogan a, en outre, invité les États-Unis à «se regarder dans la glace». «Je n'ai même pas besoin de mentionner les Amérindiens. On le sait déjà. Quand tout cela est connu, vous ne pouvez pas accuser la nation turque de génocide», a lancé le président turc à l'adresse de son homologue américain. «Les accusations de génocide sont tellement sensibles qu'elles ne peuvent être utilisées à des fins politiques.» «Nous pensons que ces propos ont été inclus dans la déclaration à la suite des pressions de groupes radicaux arméniens et des milieux antiturcs. Mais cela ne change rien à l'impact destructeur de ces propos pour les relations entre les deux pays», a ajouté M. Erdogan.
En dépit de ses critiques, M. Erdogan s'est, toutefois, dit «convaincu» que sa rencontre prévue en juin avec M. Biden en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles leur offrirait une opportunité pour apaiser les tensions entre les deux pays.
Le ministère turc des Affaires étrangères avait convoqué, samedi, l'ambassadeur américain pour protester contre la position américaine, a rapporté l'agence de presse d'État Anadolu. La Turquie n'a «de leçons à recevoir de personne sur son histoire», avait auparavant déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.

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