
Le second tour des législatives en France sera l'un des plus déterminants de toute l’histoire de la Ve République. Le parti d’extrême droite a dominé le premier tour des législatives anticipées, et les électeurs de gauche espèrent toujours pouvoir empêcher l'extrême droite de remporter les élections.
Selon les premières estimations, le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et ses alliés sont arrivés largement en tête du premier tour des élections législatives anticipées en France, avec plus de 34% des voix. L'extrême droite distance à ce stade l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire (28,5% à 29,1%) et encore davantage le camp d'Emmanuel Macron (20,5 à 21,5%).
Le RN, qui obtiendrait une large majorité relative à l'Assemblée nationale,n reste cependant loin d’atteindre la majorité absolue, puisque dès l’annonce des résultats provisoires, les appels à faire barrage à l’arrivée du RN au pouvoir ont fusé de partout. Le premier à lancer l’appel est le Président français Emmanuel Macron, qui a demandé un «large rassemblement démocrate et républicain» au second tour.
«La participation élevée au premier tour (...) témoigne de l'importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique», a-t-il dit, dans une déclaration écrite : «Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour.» Jean-Luc Mélenchon a, lui aussi, appelé les candidats de gauche arrivés troisièmes à se désister pour faire barrage au RN. Saluant le score obtenu par l’alliance de gauche, le leader «insoumis» estime que le seul choix sera avant tout un duel entre «le Nouveau Front populaire ou bien le RN». En cas de triangulaire, et au cas où un candidat de gauche est arrivé troisième et où le candidat RN est premier, «nous retirerons notre candidature, où que ce soit, en toutes circonstances». «Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN, a-t-il appelé. Notre consigne est claire, notre consigne est simple.» «Chacune et chacun doit prendre position, et s’engager et convaincre autour de soi, a-t-il argué. Il y va de la France. Il y va de la République. Il y va de l’idée que nous nous faisons de la vie en commun.» Le parti de Raphaël Glucksmann, Place publique, demande également, à tous les partis arrivés en troisième position, de se désister face au RN en cas de triangulaires au second tour. «L’histoire nous regarde et nous juge», ajoute Place publique, qui appelle également à «voter clairement» contre les candidats du RN. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, appelle à la «construction d’un nouveau front républicain» au second tour des élections législatives, interpellant directement le camp d’Emmanuel Macron. Seuls les Républicains ont choisi de ne pas donner de consignes. «Nous croyons à la conscience des Français», a expliqué François-Xavier Bellamy. Tout se jouera donc le 7 juillet prochain. Reste à savoir si les électeurs français vont se mobiliser et que la participation sera aussi historique que celle d’hier. Estimé entre 65,5% et 69,7%, au premier tour, c’est 18 points de plus que le total enregistré au premier tour des élections législatives de 2022. En ce qui concerne les élections législatives, un tel niveau de participation au premier tour n’avait plus été vu depuis le scrutin de 1997.
R. I.