
L'ambassade de l'État de Palestine en Algérie a salué «solennellement», hier, les hautes instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, données à la mission permanente de l'Algérie auprès des Nations unies (ONU), pour demander la tenue d'une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU, afin de donner un effet exécutoire aux résolutions de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la saisine déposée par l'Afrique du Sud contre l'entité sioniste, se félicitant du rôle majeur de l'Algérie dans le soutien au droit palestinien, ce qui consacre ses positions inaliénables et historiques vis-à-vis de la cause palestinienne.
Réactions…
Gouvernement Sahraoui :
«Nul n’est au-dessus de la loi»
Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a salué, samedi, la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant la plainte de l’Afrique du Sud contre l’entité sioniste pour les crimes de génocide commis à l’encontre des Palestiniens dans la bande de Ghaza, qualifiant cette décision «de victoire décisive» pour le droit international et d’un «important rappel» que nul n’est au-dessus de la loi.
Le gouvernement sahraoui s’est félicité, dans un communiqué, de «cette grande victoire de l’Afrique du Sud et de son initiative historique qui envoie un message fort à toutes les forces occupantes et à tous les régimes autoritaires à travers le monde, que nul n’est au-dessus de la loi, que l’impunité ne sera plus tolérée dorénavant, que les actes criminels, peu importent leurs auteurs, feront l’objet d’enquêtes et que les coupables seront jugés et punis».
La CIJ a rendu justice à l’Afrique du Sud, qui est connue pour son soutien aux peuples opprimés, et qui n’a eu de cesse d’exprimer, dans des communiqués et les différents foras internationaux, que les actes de l’entité d’occupation à Ghaza «relèvent du génocide contre le peuple palestinien», selon la même source. Dans le même contexte, la RASD a souligné «la responsabilité légale et morale» qui incombe à tous ceux qui défendent l’Ordre mondial basé sur les règles et la souveraineté du droit international, pour prendre les mesures nécessaires et demander des comptes à l’occupation marocaine pour les horreurs et les crimes contre l’humanité perpétrés à l’encontre du peuple sahraoui, et les transgressions du droit international et du droit international humanitaire commises par l’occupation marocaine illégale et continue des territoires sahraouis, dans une violation flagrante des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies (ONU), et des objectifs et des principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA).
Le gouvernement sahraoui a également rappelé l’avis consultatif historique sur le Sahara occidental rendu par la CIJ, le 16 octobre 1975, et qui est désormais une source formelle de fondement juridique du droit des peuples à l’autodétermination, en tant que droit inaliénable et une injonction parmi les règles du droit international public.
En battant en brèche les prétentions expansionnistes du Maroc de souveraineté sur le Sahara occidental, la CIJ a démontré clairement que l’autorité de souveraineté sur le territoire est dévolue au peuple sahraoui qui jouit d’un droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, exercé conformément à la résolution 1514 XV de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, aux autres résolutions onusiennes pertinentes relatives à la décolonisation. Pour rappel, la CIJ, qui est le principal appareil judiciaire de l’ONU, avait affirmé que le Sahara occidental était, avant la colonisation espagnole, un territoire habité par des populations nomades, socialement et politiquement organisées en tribus et placées sous l’autorité de chefs compétents pour les représenter, et qu’il n’existe aucun lien de souveraineté entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume marocain.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ligue arabe :
Réunion d’urgence pour une réponse unifiée
Les travaux du Conseil de la Ligue arabe ont débuté, hier au Caire, dans sa session extraordinaire au niveau des délégués permanents, à la demande de l'État de Palestine, dans le but d'émettre une position arabe unifiée sur l'ordonnance émise par la Cour internationale de Justice (CIJ), concernant les mesures provisoires ordonnées à l'occupant sioniste pour prévenir les actes de génocide à Ghaza. La réunion sera axée, notamment, sur la mise en œuvre effective du verdict de la CIJ, suite à la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre l'occupant sioniste, qui doit remplir ses obligations au titre de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Mouvement Hamas :
«Un acte salutaire»
Le mouvement palestinien de la résistance islamique, Hamas, a salué l’appel de la mission permanente de l’Algérie auprès des Nations unies (ONU), sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Conseil de sécurité, pour la tenue d’une réunion visant à donner un effet exécutoire aux décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), imposées à l’entité sioniste concernant son agression contre la bande de Ghaza.
Hamas a salué, dans un communiqué, l’appel de la mission algérienne auprès de l’ONU, «sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Conseil de sécurité, pour la tenue d’une réunion, afin de donner un effet exécutoire aux décisions de la CIJ, imposées à l’ennemi sioniste et l’obliger à arrêter son génocide contre notre peuple palestinien à Ghaza».
Le mouvement a en outre appelé le Conseil de sécurité, «au regard de ses responsabilités juridiques et politiques, à prendre les mesures nécessaires, pour mettre fin à ce crime génocidaire et à l’injustice que subit le peuple palestinien depuis des décennies, et soutenir la cause palestinienne juste».
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
L’avocat Gilles Devers :
«La décision de la CIJ est excellente»
L’avocat français Gilles Devers a jugé excellente la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a appelé, vendredi dernier, l'entité sioniste à, notamment, protéger la vie des Palestiniens et à permettre l'accès de l'aide humanitaire à Ghaza, soulignant que «la Cour ne pouvait juridiquement se prononcer sur un cessez-le-feu dans le territoire».
«Cette décision est excellente. La Cour est allée très loin avec des mesures concrètes qu'on va tous pouvoir vérifier» sur le terrain, a affirmé Me Devers, hier, dans une déclaration à l'APS.
Certes, «ce n'est pas une décision qui va changer l'avenir du Proche-Orient, mais les bases juridiques sont très solides», a-t-il souligné, saluant, par ailleurs, le travail «remarquable» de la Cour qui a examiné, en moins d'un mois, la requête de l'Afrique du Sud accusant l'entité sioniste de crimes génocidaires à Ghaza, dans son agression lancée le 7 octobre 2023 contre l'enclave palestinienne. À propos de l'absence de l'appel à un cessez-le-feu dans ce verdict, l'avocat au barreau de Lyon, qui a été mandaté par la société civile et un collectif d'avocats de plusieurs pays pour déposer une plainte collective devant la Cour pénale internationale (CPI) contre l'entité sioniste pour ses crimes à Ghaza, dit que «la CIJ ne peut pas ordonner un cessez-le-feu, juridiquement, c'est impossible». Et il explique, dans ce sens : «Il ne faut pas confondre les parties en litige et les parties au conflit.» Et dans l'affaire de Ghaza, il n'y a pas de conflit entre l'Afrique du Sud et l'entité sioniste. «La Cour ne pouvait pas faire autre chose, par contre, elle émet des injonctions et donne un contenu qui est très intéressant», a-t-il enchaîné. La CIJ, rappelle-t-il, dit qu'«"il faut respecter la vie des Palestiniens, il faut ensuite éviter les souffrances physiques et mentales. Il faut respecter le cadre de vie et arrêter de le détruire", et cela renvoie à tous les travaux qu'elle cite par ailleurs avec les administrations de l'ONU sur la destruction de l'eau, les attaques contre les hôpitaux, la destruction de l'électricité, la destruction massive des immeubles... Tout cela doit prendre fin».