
- Un accueil exceptionnel réservé à l’hôte de l’Algérie
- Le Président Tebboune avait adressé, en avril 2023, des messages au SG de l’ONU et au président de l’UA, pour intervenir au Soudan
Le président de la République a réservé, hier, un accueil solennel au président du Conseil de souveraineté transitoire de la République du Soudan, pays frère, le général Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane, au siège de la présidence de la République. Le président du Conseil de souveraineté transitoire de la République du Soudan s'était recueilli au Sanctuaire des martyrs (Alger), à la mémoire des chouhada de la glorieuse guerre de Libération nationale. «L'Algérie a toujours favorisé et privilégié le règlement des conflits par une approche purement interne, loin de toute forme d'ingérence étrangère», a affirmé, hier, le Président Tebboune.
Protéger le Soudan des forces du mal
Dans une déclaration conjointe à la presse avec le président du Conseil de souveraineté de la République du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane, à l'issue de leurs entretiens au siège de la présidence de la République, le chef de l’État a souligné qu’«Alger se tient aux côtés du peuple soudanais pour surmonter la conjoncture difficile que traverse son pays, ciblé lui aussi par les forces du mal». «L'Algérie a toujours favorisé le règlement des différends et des conflits internes par une approche purement interne, loin de toute forme d'ingérence étrangère», a ajouté le président de la République, soulignant que «le dernier mot revient au peuple soudanais avec toutes ses composantes». Le Président Tebboune s'est dit convaincu que le Soudan «saura surmonter cette épreuve induite par un acharnement éhonté à son encontre». Ces forces maléfiques s’acharnent sur le Soudan depuis plusieurs années déjà. En 2003, a éclaté une terrible guerre civile dans l’ouest du Soudan, au Darfour, une région riche en pétrole et en uranium. Ancien plus grand pays d’Afrique composé de plus de 45 millions d’habitants, le pays a été divisé, en 2011, avec la sécession du Sud, tandis que, depuis avril 2023, Khartoum connaît une nouvelle guerre civile sanglante qui a déjà coûté la vie à au moins 13.000 personnes et contraint 7 millions d’individus à fuir leur foyer. Carrefour de multiples intérêts et acteurs régionaux, frontalier de sept pays, le Soudan influence et subit les dynamiques de la Corne de l'Afrique, de la mer Rouge et du Sahel. Devant un telconstat, il convient de mettre le doigt, par ailleurs, sur le rôle diabolique joué par l’entité sioniste dans ces phases successives de déstabilisation. En effet, il est de notoriété que les sionistes ont, dans le cadre de leur plan Oded Yinon, œuvré méthodiquement à balkaniser l’ensemble du monde arabe, en créant des mini-États antagonistes trop faibles et trop divisés pour s’opposer efficacement à eux, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces nations. Partant de là, Khartoum peut compter sur Alger, qui, fidèle à ses positions historiques et constantes, est le mieux placé pour résoudre le conflit.
Dans cette droite ligne, le Président Tebboune avait adressé, en avril 2023, des messages au secrétaire général de l’ONU et au président en exercice de l’Union africaine, exhortant ces organisations à intervenir en toute urgence, dans le cadre d’une démarche commune et unifiée pour faire cesser les combats au Soudan. La présidence de la République avait indiqué que «dans le cadre de son suivi attentif et continu des graves événements qui se déroulent au Soudan, M. Tebboune, président à l’époque du conseil de la Ligue des États arabes au sommet, a appelé à une action internationale pour arrêter l’effusion de sang et résoudre pacifiquement la profonde crise soudanaise». Abdelmadjid Tebboune avait souligné, dans ce sens, que «les développements dangereux et malheureux qui se produisent dans la République sœur du Soudan, avec leurs complications internes et leurs répercussions externes, sont devenus un défi commun qui nécessite les efforts concertés de tous les acteurs régionaux et internationaux».
Sami Kaidi
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Le général Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane :
«L’Algérie a toujours soutenu le Soudan»