Badis Khenissa, expert en relations Internationales, à propos du discours du président Tebboune : «Un plaidoyer pour un nouveau pacte mondial»

Badis Khenissa a valorisé son contenu, en affirmant d'entrée qu'il s'agit «d'un recueil d'orientations et de visions inspirantes». «Le monde a assisté à un plaidoyer humaniste et moralisateur pour réinventer et propulser un nouveau pacte mondial dont l'ONU sera le réacteur». Un plaidoyer qui incite à l'émergence «d'un nouveau modèle de gouvernance globale et inclusive en totale rupture avec l'ancien devenu désuet, déphasé et nocif».
De l'avis de notre interlocuteur , président de la commission de coopération internationale et de la communauté nationale à l'étranger au sein de l'Observatoire national de la société civile (Onsc), M. Tebboune a d'abord tenu à mettre en relief «la doctrine diplomatique de l'Algérie et le legs historique dont elle tire ses racines et puise sa force». À ce propos, il affirme que «l'Algérie est aujourd'hui, et de l'aveu des grandes puissances, un interlocuteur de choix et un allié fiable». «Au fil du temps, l'État algérien a engrangé plusieurs succès diplomatiques et joué un rôle stratégique dans de nombreux sujets et dossiers internationaux. M. Abdelmadjid Tebboune a donné une leçon au monde sur le principe de la diplomatie vertueuse et la solidarité, sans oublier le contrat moral et politique entre gouvernants et gouvernés, et entre États membres de l'ONU». Préparer un monde plus à même de relever les défis de l'époque requiert un diagnostic responsable et précis. L’autre orientation qui ressort du discours, celle d'éviter «la logique des blocs et ses confrontations dévastatrices, d'impulser un ordre alternatif et approprié, corollaire inévitable d'une prédation géopolitique et économique de l'Occident». Selon Badis Khenissa, l'esprit de l'allocution traduit cette ambition d'œuvrer «à la reconstruction d'une nouvelle architecture sécuritaire qui s'appuie en priorité sur le levier du développement des États et des peuples». Le président de la République a même défini les principaux axes d'une «chantier» de dimension planétaire sur lequel devra s'atteler la communauté internationale pour une cohabitation dans la paix partout à travers le globe. En somme, le chef de l'État a plaidé «en faveur d'un nouveau Pacte mondial, où le rapport entre les États occidentaux et ceux du Sud global sera repensé et mieux renforcé par un processus multilatéraliste, plus collégial et consensuel».
Ceci dans le but «de bâtir efficacement et durablement un agenda stratégique qui placera le destin commun au cœur du débat politique». Plus qu'une rhétorique, le discours du Président décrit «un livre blanc sur un monde plus juste, prospère et en paix». «Justice et équité, morale et éthique, intérêt commun et souveraineté et enfin probité, exemplarité et proactivité, tels sont les quelques ingrédients non exhaustifs d'une institution renouvelée et modernisée plus en phase avec ses idéaux et principes fondateurs, mais également en droite ligne avec les enjeux majeurs et les dangers qui menacent notre planète».

«Un discours qui fera date»

«L'Algérie sème l'espoir, et se donne les moyens pour y parvenir (...) L'allocution du président de la République est un discours qui fera date, dans la mesure où contenu constitue une consécration de plusieurs années d'efforts consentis au service d'autrui. Consciente de la responsabilité qui lui incombe au sein du Conseil de sécurité, elle compte bien en optimiser les dividendes au profit des causes justes et celles des peuples, africains et arabes, en l'occurrence.»
«Dans cette optique, la cause palestinienne fut l'épine dorsale de l'exposé du Président, qui a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une résolution pour une solution à deux États, à mettre fin à l'occupation israélienne et à convoquer une session extraordinaire, en vue de procéder à un vote sur l'octroi d'une adhésion à part entière à la Palestine. La cause du peuple sahraoui, les conflits régionaux et internationaux ne sont pas en reste non plus, où, là aussi, le président de la République, d'une maîtrise habile et réconfortante, a présenté un manifeste d'apaisement et de sortie de crise durable et réalisable. Forte de son expérience, sa lucidité, son rang dans le monde, l'Algérie nouvelle usera de son influence positive, de sa diplomatie équidistante et de son engagement sincère et bienveillant, pour honorer ses responsabilités pendant son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU et continuer résolument à accompagner et à guider l'acheminement du monde vers le salut et la paix», a entre autres souligné le Président Tebboune dans son discours à l’ONU.

Karim Aoudia

Sur le même thème

Multimedia