Le devoir de sécurité et de santé

La violence urbaine est devenue une réalité inquiétante dans l’Algérie confrontée aux défis de la lutte décisive contre la pandémie et la consolidation des bases de la relance économique. Face aux actes des bandes criminelles, imposant la terreur dans certains quartiers des grandes villes et recourant au kidnapping, notamment des jeunes, l’État est déterminé à mener le combat contre ce nouveau phénomène pernicieux pour rétablir l’autorité de l’État, en perte de crédibilité, compromise par des décennies de corruption et d’autoritarisme. Le retour de l’État «fort et juste» est la matrice de la nouvelle République, soucieuse de consacrer dans leur plénitude les libertés et les droits imprescriptibles des citoyens à la santé, à la sécurité et au développement humain. Ces questions fondamentales ont ainsi fait l’objet d’un débat et d’une approche pragmatique au Conseil des ministres, présidé par le Président Tebboune. Dans la lutte contre la criminalité, des mesures coercitives ont été prises pour protéger les biens et les citoyens. Il a été ainsi décidé d’interdire l’importation, la production, la vente et la détention des armes blanches qui pullulent dans les quartiers de la délinquance, instaurer des mesures légales de protection des différents corps des services de sécurité et d’intensifier l’action de la commission nationale et des sous-commissions y afférentes, en collaboration avec la société civile.
Une loi pour réprimer le kidnapping est également envisagée, pour combattre ce fléau aux proportions inquiétantes. La fin de l’impunité est une exigence incontournable pour la consolidation des bases de la nouvelle République et de la nouvelle économie compétitive. Au cœur du chantier de la relance, l’industrie pharmaceutique, érigée en ministère confié à une figure de proue présidant aux destinées du Conseil national de l’ordre des pharmaciens et de l’inter-ordre des pharmacies d’Afrique, particulièrement apprécié au Maghreb pour ses compétences, le Dr Lotfi Benbahmed, est tenu de conforter le bond en avant favorisé par le soutien de l’État et les efforts d’investissements des producteurs et des opérateurs. Ce secteur clé, qui assure la couverture de plus de 50% des besoins nationaux, ambitionne de réaliser un taux beaucoup plus élevé, pour devenir le «futur hub international du médicament». Les capacités novatrices et les compétences, révélées en temps de Covid-19, permettent assurément un décollage réel pour approvisionner le marché en médicaments et en équipements. Dans son intervention, le président de la République a appelé au renforcement de la production nationale et du stock des médicaments, à la réduction à hauteur de 400 millions de dollars de la facture des importations, à la lutte contre les lobbies coupables d’importation clandestine et à l’affermissement du rôle de régulation du marché assuré par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). Dans cette nouvelle approche, les perspectives d’intégration dans le marché africain sont prometteuses. À l’heure de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ratifié par l’Algérie et qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, tous les atouts plaident en faveur d’un redéploiement stratégique conforté par le développement des infrastructures de base. La réalisation du port d’El-Hamdania, le développement des chemins de fer aux portes de l’Afrique et la route Transsaharienne contribuent incontestablement à la promotion de la coopération africaine. Il s’agit, à cet effet, de tirer profit des expériences acquises dans les rassemblements régionaux pour s’assurer de l’originalité des produits mis en circulation et de la préservation de la production nationale. Une nouvelle Algérie sûre et conquérante est également interpellée par une culture environnementale indispensable à la qualité de vie, tributaire de la prise de conscience collective quant à préserver le cadre de vie menacé par la pollution et l’écosystème en danger de désertification.
EL MOUDJAHID

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