Vaccin contre la Covid-19 : Quelle incidence sur le prix du baril ?

Le marché pétrolier vit au rythme des incertitudes. D’importantes réunions sont tenues pour essayer de voir plus clair dans les prévisions. Officiels et experts recommandent la vigilance. Toutefois, une donne surgit et peut constituer une réponse, sinon une partie de la réponse, au retour à la normale. «L’annonce d’un deuxième vaccin vient renforcer le sentiment positif du marché aujourd’hui», a estimé BjornarTonhaugen, analyste de Rystad, cité par des médias. La demande en pétrole ne va pas en profiter à très court terme, mais de façon certaine à moyen et long termes. Toutefois, l’AIE relève la difficulté de relancer la demande mondiale pétrolière, malgré les progrès de la société pharmaceutique Pfizer sur la découverte prochaine d’un vaccin contre la pandémie. Selon l’institution, sans de mesures radicales de l’OPEP+, le rééquilibrage du marché pétrolier sera toujours difficile à assurer. Même si le prix du brut a atteint cette semaine un sommet à plus de 45 dollars sur dix semaines à la suite des progrès sur la recherche d’un vaccin contre la pandémie, l’Agence estime que la consommation de carburant ne connaîtra pas de hausse significative avant le second semestre de l’année prochaine. Pour l’AIE, la consommation mondiale de pétrole pourrait baisser de 8,8 millions de barils par jour cette année, pour atteindre une moyenne de 91,3 millions par jour. Elle a également anticipé que la consommation mondiale baissera de 700.000 barils par jour au premier trimestre de 2021. Notons que l’accord en vigueur prévoit pour l’instant que le retrait volontaire actuel du marché de 7,7 millions de barils par jour — répartis entre les différents signataires, et sans compter les éventuels rattrapages des retardataires — sera ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021. Aussi, l'Opep a révisé à la baisse la demande mondiale de pétrole pour la fin de 2020 et 2021 en raison de la dégradation des perspectives économiques consécutives aux mesures de restrictions nécessaires pour endiguer la deuxième vague de la Covid-19. Dans ses nouvelles prévisions, l'Opep s'attend à une chute de la demande mondiale de pétrole de 9,8 millions de barils par jour (mb/j) en 2020, alors qu'elle tablait sur un recul de 9,5 mb/j lors de ses précédentes estimations il y a un mois. La demande totale devrait ainsi se situer «légèrement au-dessus de 90 mb/j». En octobre, certaines sources ont indiqué que la production des pays de l'Opep a augmenté de 322.000 barils par jour par rapport à septembre, pour s'établir à 24,386 mb/j. Dans cette optique, il y a lieu de rappeler que suivant un accord conclu en avril, l'Opep et ses alliés, Russie en tête, avaient confirmé à la mi-octobre que le retrait actuel de
7,7 millions de barils par jour (sans compter les éventuels rattrapages des retardataires) serait ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021.
Fouad Irnatene

Sur le même thème

Multimedia