
Le groupe pharmaceutique public Saidal prévoit une capacité de production annuelle de 40 millions d’unités du vaccin «Spoutnik-V». C’est ce qu’a déclaré le Dr Fatoum Akacem, PDG du groupe, à El Moudjahid, en marge du séminaire sur l’industrie pharmaceutique à Alger.
«Tout a été mis en place pour entamer la production en septembre prochain. Nous sommes constamment en discussion avec le partenaire russe pour mettre à niveau l’usine de Constantine dédiée à cette activité. Une équipe multidisciplinaire a été créée auprès du ministère de l’Industrie pharmaceutique, ainsi qu’un comité chargé de l’aspect technique et technologique, et de la formation du personnel», a-t-il déclaré. Sur le choix de Saidal comme partenaire le Dr Akacem indique que l’entreprise russe qui possède la technologie appartient à l’État, et du point de vue stratégie et santé publique, celle-ci a préféré travailler avec une entreprise. «C’est aussi une question de souveraineté nationale, et Saidal possède un savoir-faire dans l’industrie pharmaceutique qui lui permet de mener à bien cette mission». Outre la production du vaccin contre le Coronavirus, l’interlocutrice a évoqué les nouveaux défis du groupe Saidal et les objectifs tracés en vue de consolider sa position sur le marché local et s’ouvrir davantage aux marchés extérieurs. Pour être en ligne avec la nouvelle stratégie adoptée par les pouvoirs publics et portée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique, et dans l’objectif d’améliorer ses performances, le groupe Saidal a réalisé un diagnostic, à l’issue duquel ont été identifiés les leviers de développement lui permettant d’optimiser son outil de production, avec la création de nouvelles unités en 2021 pour couvrir les besoins nationaux et se lancer dans l’exportation. «Nous avons ciblé les pays d’Afrique et certains pays arabes comme la Libye et le Yémen», dit-il. D’ici à 2025, le groupe pharmaceutique compte réaliser 10% de son chiffre d’affaires à l’exportation. Le deuxième objectif de Saidal réside dans les classes thérapeutiques, où il n’était pas présent jusque-là, à savoir l’oncologie, l’hormonothérapie et la production de certains vaccins. «Dans le domaine de l’oncologie, nous avons des partenariats avec les Coréens, les Américains, à travers le laboratoire Pfizer, et certains laboratoires de renommée internationale ; dans le domaine de l’hormonothérapie, Saidal a opté pour un partenariat avec Sanofi et pour la production d’insuline avec Novo Nordisk», a ajouté M. Akacem. Par ailleurs, le développement et la recherche constituent une passerelle entre l’université et l’Industrie pharmaceutique sur tout ce qui est recherche scientifique et développement théorique pour aller vers la pratique. Pour s’affirmer sur le marché national et étranger, Saidal vient de se doter d’un laboratoire de bioéquivalence qui est tout juste opérationnel avec une double mission. La première consiste à effectuer les études de bioéquivalence du point de vue efficacité et sécurité, à savoir si le médicament générique est équivalent au princeps, c’est-à-dire la molécule mère. La seconde mission est une exigence pour l’export. «Quand on veut enregistrer un produit à l’international, on exige une étude de bioéquivalence. L’important, c’est la crédibilité du produit générique en Algérie», conclut-il.
Kamelia Hadjib