Réunion Rezig - Zitouni - CREA : La régulation du marché passée au peigne fin

Dans un contexte économique marqué par la volonté de renforcer la sécurité des approvisionnements et d’assurer une stabilité du marché intérieur, les ministères du Commerce extérieur et du Commerce intérieur ont tenu, jeudi dernier, une deuxième réunion de coordination de haute importance, après une première rencontre tenue deux jours auparavant.

Cette deuxième réunion a été marquée par la participation active du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), accentuant la dynamique de concertation entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques. Coprésidée par Kamel Rezig, ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, et Tayeb Zitouni, ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, la réunion a également enregistré la participation du président du CREA, Kamel Moula, ainsi que de plusieurs hauts cadres des deux ministères. L’objectif principal de cette rencontre a été clairement défini : assurer un approvisionnement régulier, durable et suffisant du marché national en produits et marchandises, qu’ils soient de fabrication locale ou importés. Un enjeu stratégique, alors que les autorités multiplient les actions pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et renforcer la souveraineté économique du pays. Cette réunion intervient dans un contexte où l’Algérie œuvre à redynamiser son économie nationale, à réduire sa dépendance aux importations et à encourager la production locale. Mais elle marque aussi une reconnaissance officielle de l’interdépendance entre le commerce intérieur, qui régule les marchés et veille à la disponibilité des produits de première nécessité, et le commerce extérieur, qui permet de combler certains déficits temporaires ou structurels à travers les importations ciblées.

Harmonisation des approches

Au cœur de cette politique, la nécessité d’une coordination étroite entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics. L’importance de la planification et de la transparence dans les chaînes d’approvisionnement a été soulignée, afin d’éviter toute forme de rupture de stocks, de spéculation ou de déséquilibre dans la répartition des marchandises entre les régions du pays. Le rôle du CREA a été mis en avant comme acteur de liaison entre le gouvernement et les entreprises privées, capable d’identifier les besoins urgents, les goulots d’étranglement et les opportunités d’import-substitution. Les deux ministres s'engagent ainsi, pour cette deuxième rencontre, à poursuivre les concertations avec les partenaires économiques et sociaux, en vue d’une gestion proactive des flux commerciaux. Et ce, face aux aléas externes — qu’ils soient logistiques, climatiques ou géopolitiques — susceptibles d’impacter les circuits d’approvisionnement. Enfin, cette réunion a mis en avant la nécessité d’élaborer une vision commune et intégrée, centrée sur la satisfaction des besoins des citoyens, la préservation du tissu productif national et la rationalisation des importations, dans le respect des priorités fixées par le chef de l’État. Dans ce contexte, Tayeb Zitouni avait indiqué, lors de la première réunion, que toute politique d’export réussie repose avant tout sur l’approvisionnement régulier du marché national, la disponibilité des produits et la stabilité des prix. Il avait insisté sur la nécessité de maintenir une «coordination étroite entre les deux départements pour assurer une cohérence dans les actions». Kamel Rezig, de son côté, avait mis l’accent sur l’importance de l’harmonisation des approches et de la complémentarité des missions entre les ministères du Commerce et de la Promotion des exportations. Il estime que l’efficacité du processus d’exportation dépend directement de la réalisation de l’autosuffisance et d’un travail coordonné avec les structures internes, notamment en matière de contrôle de qualité et de conformité. Cette synergie est perçue comme essentielle pour maximiser les résultats. Dans un contexte où les exportations constituent un levier central de la stratégie économique définie par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’enjeu devient de positionner l’Algérie comme une économie compétitive sur la scène internationale d’ici 2027. Pour cela, la dynamique exportatrice doit s’intensifier. Les deux ministres ont ainsi donné des directives précises aux responsables de leurs secteurs respectifs pour établir des mécanismes de concertation permanente, à travers notamment la création de groupes de travail conjoints chargés de suivre les projets communs. Leur objectif est clair : faire converger les efforts internes avec une ouverture maîtrisée sur les marchés extérieurs, dans la droite ligne des orientations du Président, visant à bâtir une économie résiliente et moderne. L’ambition nationale, à l’horizon 2029, est de porter les exportations hors hydrocarbures à 30 milliards de dollars.

S. B.

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