Forum des pays exportateurs de gaz : L’avenir du marché gazier se prépare à Alger

Des experts algériens ont souligné l’importance de cet évènement, ainsi que le rôle que joue l’Algérie dans le groupe. Ils ont donné quelques éclaircissements sur le déroulement du 7e Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu du 29 février au 2 mars prochains à Alger.

L’importance de cette manifestation n’est pas à prouver du fait que des chefs d'Etat et de gouvernements y prendront part. Quels sont les principaux points qui seront examinés par les chefs d'État pour pouvoir dégager une stratégie en matière d’exploitation de cette richesse à l'horizon 2040 ?
En réponse à cette question, l'expert en économie et finances, Mourad Goumiri, a indiqué à El Moudjahid, que la tenue à Alger du forum des pays exportateurs de gaz, va permettre de "resserrer les liens entre les pays exportateurs de gaz pour bien protéger leurs intérêts". Aussi, cela permettra de "préparer l'avenir de ce marché stratégique pour les dix prochaines années", et ce, en termes d'exploration, de production, de stockage, et de transport et consommation (contrat à long terme), a-t-il détaillé. Il souligne, à ce propos, que le lien entre gaz et pétrole sera également "débattu entre partenaires, de manière à mettre en évidence des politiques cohérentes et stabiliser les marchés et les prix relatifs".
Ce n'est pas tout, selon l'expert, il est évident que la "géopolitique sera abordée, avec les tensions majeures (Ukraine, Ghaza, Yémen...) que le monde vit actuellement et les extensions des conflits qu’il pourra entraîner". Cette question sécuritaire sera évoquée, selon lui, en marge du forum. Autre point aussi qui sera à l'ordre du jour, le transport du gaz. Étant assuré par voies terrestre (gazoduc) et maritime (méthanier), il est évident, aussi que la liberté d'accès aux mers et océans sera examinée lors de cette rencontre, a-t-il pronostiqué.
Pour sa part, Ahmed Tartar, expert en énergie, a estimé, que ce forum est un "rassemblement dans lequel, douze pays exportateurs de gaz et cinq autres observateurs vont pouvoir ensemble "défendre les intérêts de ces pays, comme un bloc du gaz naturel". Selon lui, ces pays détiennent 73% des réserves de gaz dans le monde et 42% de la productivité, voire la production commercialisée. ‘‘Ce forum, qui a été créé en 2001 par l'Iran, comprend les plus grands producteurs de gaz naturel, comme la Russie, l'Iran, le Venezuela et l'Algérie’’, a-t-il rappelé.
Soulignant que l'Algérie a déjà présidé trois fois la réunion du forum depuis sa création en 2001 et explique que chaque année, un pays membre abrite cette réunion annuelle pour mettre en avant "la réalité et les perspectives de la production et de la commercialisation de ce produit fossile international".
Il y a lieu de préciser dans ce contexte que la première réunion a eu lieu en Iran. Notre pays a déjà accueilli cet évènement à deux reprises. La deuxième réunion et la troisième qui a eu lieu en 2010 à Oran et à Alger. Ce forum peut apporter le "maximum d'avantages au groupe international et une bonne concertation et coordination en termes de conseils en matière de politiques à entreprendre pour le gaz, en particulier dans la sphère commerciale pour le marché énergétique mondial. Ça permet aussi aux pays qui y participent d'avoir "une nouvelle vision compatible avec les politiques énergétiques et gazières et les objectifs qui maintiennent leurs économies.
L'expert Tartar, a donné, en outre, un état des lieux sur le marché gazier en Algérie qui occupe une place importante dans la production et la commercialisation du gaz naturel, deuxième produit énergétique fossile au monde en termes de consommation, de par ses diverses caractéristiques et composantes dans divers aspects de la vie humaine.
Ce produit représente une matière première essentielle pour de nombreux pays dans le domaine des industries et services, en plus de sa consommation directe comme carburant pour le chauffage, pour faire rouler les véhicules, ou pour produire de l'électricité et produire de l’hydrogène vert. Il est donc un intermédiaire en ciblant les énergies alternatives dans le cadre de la transition énergétique.
Selon certains rapports du Fonds monétaire arabe, l'Algérie se classe au quatrième rang du monde arabe, avec des réserves dépassant les 4.500 milliards de mètres cubes, avec une contribution significative par rapport au reste des pays arabes, et par rapport à la réserve mondiale atteignant 29%.
Le Qatar occupe la première place, en tête avec environ 23.900 milliards de mètres cubes, suivi de l'Arabie saoudite, puis des Émirats arabes unis, et l'Algérie occupe la quatrième place, a-t-il indiqué.

Samia Boulahlib

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L’Algérie, 1er exportateur de gaz en Afrique

Selon Swissinfo, citant l'agence de presse française, l'Algérie est le premier exportateur de gaz naturel en Afrique. Elle se classe également au septième rang mondial. L'Algérie qui fournit, précise-t-il, à l'Europe plus de 12% de sa consommation, se classe également au septième rang mondial. En plus de cette quantité, viendront s’ajouter des protocoles récemment signés pour compenser l'arrêt des importations de gaz russe vers certains pays, en raison de la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine depuis le début de l'année 2022, a-t-il conclu.

S. B.

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