Après une évolution erratique des cours du pétrole sur plusieurs semaines, la tendance observée ces derniers jours sur le marché pétrolier international est à la hausse. Le facteur géopolitique en est, en grande partie, le facteur déclencheur du fait des craintes d’une détérioration de la situation qui règne actuellement au Moyen-Orient et les difficultés de navigation en mer Rouge. Interrogé sur les facteurs susceptibles d’entraîner une modification des prix du pétrole, l'économiste Ahmed Hidouci, affirme que plusieurs facteurs peuvent influer sur les cours du brut.
L'analyste retient, comme premier facteur, l'"offre et la demande". Si la demande mondiale actuelle de pétrole dépasse l'offre disponible, les prix vont être tirés vers le haut, a-t-il ajouté. Le deuxième facteur est relatif à l'"instabilité géopolitique" : Les conflits, les tensions régionales et les crises politiques dans des régions productrices de pétrole ont perturbé l'approvisionnement, entraînant une hausse des prix. A l'origine de cette tendance haussière, il y a bien sûr les prix du pétrole qui concerne les décisions de l'OPEP+. Pour cela, l'expert estime que les choix de l'Organisation et ses alliés concernant la production peuvent avoir un impact significatif sur les prix du brut. Ce n'est pas tout, de son point de vue, les conditions météorologiques aussi ne sont pas sans conséquences. Les événements climatiques extrêmes (vague de froid, ouragans, etc.) peuvent perturber la production et le transport du pétrole, entraînant ainsi une augmentation des prix. Il y a également d'autres facteurs liés principalement aux fluctuations monétaires ainsi que des innovations et autres avancées technologiques qui sont susceptibles d’influencer les coûts et, par conséquent, les prix.
Ces facteurs interagissent de manière complexe pour déterminer les mouvements des prix du pétrole brut. A la question de savoir si cette tendance haussière durera dans le temps, l’expert dira que "prédire la durabilité d'une tendance haussière des prix du pétrole sur le court terme est assez complexe, car cela dépend de nombreux facteurs qui évoluent simultanément", a-t-il analysé. Pour lui, il est important de "suivre de près ces facteurs et de rester informé des développements économiques et politiques pour avoir une idée plus précise de l'évolution future des cours du pétrole", a-t-il enchaîné.
Les "marchés de l'énergie sont souvent sensibles à des événements imprévus, ce qui rend les prédictions à court terme difficiles", a-t-il argué. Pour sa part, l’expert en économie, Ahmed Tatar, les nouvelles hausses des prix du pétrole sont dues à deux facteurs fondamentaux. Le premier est lié aux évènements qui se passent au niveau du détroit de Bab El Mandab en mer Rouge, qui conduisent par conséquent, à une perturbation significative des échanges commerciaux, dont l’approvisionnement en produits énergétiques de nombreux pays. Le deuxième facteur est relatif à la période hivernale, où il y a une plus grande consommation de ressources énergétiques fossiles. L’orateur ajoute aussi, les effets de la guerre ukraino-russe qui est en cours jusqu’à ce jour, ainsi que les ajustements effectués, depuis le Covid-19, et ayant concerné la performance de l’économie mondiale et la menace inflationniste.
D’autant plus, que les réductions volontaires de la production pétrolière décidées par les membres de l’OPEP+ restent en vigueur jusqu’à la fin mars 2024. L’impact de cette tendance haussière des cours du pétrole est "évidemment positif sur l’économie nationale", car cela entraînera une nette "amélioration des revenus extérieurs du pays". Il est cependant important de signaler que la "forte dépendance de l'Algérie aux recettes pétrolières expose son économie au risque de volatilité des cours du pétrole", a-t-on relevé.
Samia Boulahlib
