
A quelques jours de la célébration d'Aïd El Adha, les prix du mouton ont connu une flambée incompréhensible.
En effet, une visite effectuée, ce jeudi, au marché de Beraidia (Réghaïa), connu pour ses prix raisonnables, nous a permis de constater que les prix commencent à s’envoler et se situent entre 42.000 et 150.000 DA.
Ali, éleveur, impute cette flambée à l’augmentation des prix des aliments de bétail ainsi qu’à la sécheresse que connaît notre pays cette année. «Le manque de pluie a fait que l’herbe dont se nourrit le bétail n’est plus aussi abondante qu’avant. Les éleveurs se retrouvent à devoir augmenter l’investissement en nourriture, faisant baisser fortement le taux des bénéfices», a-t-il fait savoir. D'ailleurs, la plupart des points de vente de la capitale, comme Reghaïa et El Harrach, voire des wilayas limitrophes, à l’instar de Boudouaou (Boumerdès) et de Meftah (Blida), affichent des prix oscillant entre 45.000 DA et 100.000 DA. Malgré les efforts consentis par les autorités concernées pour minimiser cette inflation, les prix ne sont pas à la portée de tous. «Nous sommes très surpris par cette flambée. Normalement, l’Aid est une occasion pour célébrer la sunna de notre prophète Mohamed (QSSL) et de Sidna Ibrahim. Malheureusement, nous voyons que certains spéculateurs font tout pour profiter et se sucrer sur le dos des citoyens», regrette Mourad, un père de famille rencontré au marché, qui pointe du doigt les intermédiaires qui gagnent, selon lui, une marge plus élevée que celle de l'éleveur.
Même sentiment chez tous les citoyens qui espèrent s’offrir un mouton. «L'Etat doit instaurer une stratégie afin d'interdire à ces spéculateurs d'exercer ce métier, tout en mettant en place une équipe de contrôle. Celui qui n'a pas de relation avec ce métier doit être lourdement sanctionné y compris par de la prison», plaident-ils.
Ils citent comme exemple la lutte contre la spéculation sur les produits de première nécessité qui commence à porter ses fruits. «Voyez le problème du lait qui était introuvable dans les magasins. Mais dès que l'Etat a décidé de frapper fort, tout est rentré dans l'ordre, comme par magie. C'est le même cas. Nous voulons que l'Etat lutte contre ces spéculateurs qui n'ont aucune pitié pour le peuple algérien», affirme Mohamed.
Zine Eddine Gharbi