
«Je ne sais pas quelles armes seront utilisées lors de la Troisième Guerre mondiale, mais la Quatrième se fera avec des bâtons et des pierres.» Albert Einstein
Ça y est, Israël est arrivé à ses fins : avoir déclencher l’apocalypse et éliminer le programme nucléaire iranien, avec en prime, l’assassinat des scientifiques et des militaires dirigeants. En fait, Israël et l’Occident veulent un «Régime change» et Israël bombe le torse en attendant que les États-Unis s’impliquent. Le représentant de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, a qualifié le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis et la France de complices de facto de l’agression israélienne contre l’Iran. Tout est mis en œuvre pour éliminer la structure de défense de l’Iran, les généraux, les scientifiques et même l’élimination de l’imam Khamenei n’est plus tabou pour provoquer le «Régime change». De plus, l’Iran accuse l’AIEA d’agir en tant que «partenaire» dans ce qu’il a qualifié de «guerre d’agression» d’Israël. L’AIEA a accusé l’Iran, de ne pas respecter ses obligations dans le cadre de son programme nucléaire. «Vous avez fait de l’AIEA un partenaire de cette guerre d’agression injuste», a lancé EsmaeilBaqaei à l’adresse du directeur de l’AIEA.
A mesure que le temps passe, les médias occidentaux s’aperçoivent que l’Iran, bien qu’affaibli, non seulement riposte, mais commence à changer la donne. Même avec les bombardements américians. Pendant ce temps la cadence mortuaire est respectée ; Israël tue des dizaines de Ghazaouis par jour, soit par la famine soit les bombardements. Naturellement tout est fait pour que ce nouveau conflit étouffe. Cette fuite en avant peut déboucher sur l’apocalypse d’une Troisième Guerre mondiale. Einstein a raison de nous avertir que l’escalade technologique, telle que la Troisième Guerre mondiale entraînerait une destruction massive, ramenant l'humanité à un état primitif, pour les guerres suivantes. Le Sud global ne veut plus d’un Occident messianique unipolaire, mais en appelle, avec les BRICS, à un multilatéralisme porteur de paix.
Les relations entre la Perse et le peuple juif dans l’histoire
Sous les règnes de plusieurs empereurs perses, il y a 2.500 ans, les Juifs ont été protégés selon la bible. Les exils juifs ont commencé avec l’exil en Égypte (XIXe–XIIIe siècle av. J.-C., Les fils de Jacob (Israël) s’installent en Égypte. Moïse mène l’Exode, marquant. En 586 av. J.-C., le roi Nabuchodonosor II de Babylone prend Jérusalem. Il détruit le premier Temple et déporte l’élite juive à Babylone. C’est le premier exil collectif. Le roi perse Cyrus II (Cyrus le Grand) conquiert Babylone en 539 av. J.-C.
Il autorise les Juifs à retourner à Jérusalem. la bible appelle Cyrus «l’oint du Seigneur» (Isaïe 45:1). La reconstruction du second Temple (516 av. J.-C.) grâce au décret de Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse achéménide. Cyrus est célébré dans la bible comme libérateur des Juifs exilés à Babylone (VIe siècle av. J.-C.). Il leur permit de retourner à Jérusalem et de reconstruire le Temple.
Il est même appelé «oint de Dieu». Elle est achevée sous Darius Ier en 516 av. J.-C. Esdras (vers 458–445 av. J.-C.) est envoyé par l’empereur perse, pour mettre de l’ordre dans la société juive.
Il réorganise la société juive autour de la Loi (Torah). Sous le règne de l’empereur Artaxerxès Ier. Sous les Achéménides, les Juifs vivaient dans tout l'Empire perse, Cette cohabitation a été paisible. Le livre d’Esther se déroule dans l’empire perse et relate une histoire de sauvetage du peuple juif d’un complot d’extermination. La destruction du second Temple marquerait le début de la diaspora moderne. En 70 ap. J.-C., le général Titus prend Jérusalem. Le second Temple est détruit. Cela entraîne un exode massif des Juifs. Après l’arrivée de l’islam, les Juifs ont continué à vivre en Iran, avec des droits restreints mais une certaine autonomie. Les Juifs d’Iran, sous le régime du Shah (avant 1979), puis celui de la Révolution iranienne, bénéficiaient d’une liberté religieuse importante. Ils étaient prospères économiquement et bien intégrés. Israël et l’Iran entretenaient même des relations diplomatiques, militaires et économiques très proches (pétrole, agriculture, armement)». (1)
Invité de France 24, le politologue Bertrand Badie a livré une analyse implacable sur l’impunité dont bénéficie Israël sur la scène internationale : «Israël n’a jamais respecté le traité de non-prolifération de 1968, et l’AIEA ne lui a jamais demandé de comptes», l’État israélien est doté de l’arme nucléaire et développe librement ses capacités balistiques, sans jamais être inquiété. Un deux poids deux mesures devenu structurel, selon lui : «On est à 55.000 morts à Ghaza, et pas l’ombre d’une sanction. Pendant ce temps, on a infligé 17 paquets de sanctions à la Russie, et l’Iran est totalement étranglé. Sur les 193 États membres des Nations unies, un seul détient ce permis dérogatoire pour tuer. Et personne n’ose le dire. C’est cela, le vrai danger». (2)
L’Iran : La tolérance pour les autres spiritualités
L’historien Mohamed Kacimi nous décrit : l’Iran actuel: «Dans l'imaginaire occidental, l'Iran se résume, très souvent en trois clichés : Une femme en tchador, un ayatollah enturbanné, et un condamné à mort qui pend au bout d'une grue. Trois images, trois clichés qui effacent d'un trait la réalité complexe mais passionnante d'un pays qui a donné naissance à de grandes civilisations et à de si brillantes cultures (…). J'ai fait toutes les mosquées de Téhéran, d'Ispahan et de Shiraz, leurs portes sont grandes ouvertes aux non musulmans. A Téhéran, la Cathédrale Saint-Sauveur, accueille chaque jour les chrétiens, des Arméniens qui seraient entre 150.000 et 200.000 dans le pays, installés à Téhéran et à Ispahan. L'autre minorité les Assyro-Chaldéens, représenterait 25.000 à 30.000 personnes. Les chrétiens possèdent leurs églises, leurs écoles, leurs clubs. Et grand privilège en terre musulmane, ils sont autorisés à produire du vin et à le consommer. Vieille de deux mille sept cents ans, la communauté juive d'Iran est l'une des plus anciennes diasporas au monde. Depuis la Révolution de 1979, les juifs jouissent de la liberté de culte et sont représentés au Parlement On trouve ainsi dix synagogues à Téhéran. «La communauté juive vit, travaille et pratique son culte dans une relative tranquillité», rapportait (2009) le journaliste du New York Times, Robert Cohen» (3).
Une puissance technologique malgré l’embargo occidental
L’Iran a massivement investi dans l’éducation supérieure et créé un réseau d’universités scientifiques de haut niveau. Christian Duhamel écrit : «Sur une population de 77 millions d’habitants, l’Iran compte environ 4,5 millions d’étudiants et 70.000 enseignants universitaires 1. L’éducation de masse inclut un système drastique de sélection des meilleurs élèves et étudiants : lycées pour «surdoués» dans chaque grande ville, cours privés supplémentaires pour élèves et étudiants, sélection sévère à l’entrée à l’université et à chaque entrée dans un nouveau cycle. Pour eux, la scolarité est gratuite. Au-delà de ces admis, au moins un tiers des étudiants acceptés dans les universités prestigieuses le sont sur une liste additive moyennant le paiement de droits comparables à ceux des universités privées ; huit universités sont ainsi classées parmi les 800 meilleures du monde par le Times Higher Education World University Ranking 2015-20162:Citons / l’université Sharif, l’université de Téhéran, l’université de technologie d’Ispahan, l’université polytechnique Amirkabir.(4)
«Le nombre de femmes ayant fait des études a été multiplié par 23 par rapport aux années 1970. En Iran, le nombre de femmes ayant fait des études universitaires est plus élevé que celui des hommes. Le régime des Mollahs là aussi est obligé de faire des concessions à cette nouvelle génération de diplômées qui revendique l'égalité et une place plus importante dans la société. La proportion de femmes est beaucoup plus forte dans les premiers cycles scientifiques des universités publiques (56 %) que dans les universités Azad (40 %). Un cas emblématique de la réussite des Iraniens a été en août 2014, l’attribution de la médaille Fields (équivalent du Prix Nobel en mathématiques) à Myriam Mirzakhani, Iranienne née en 1977, ancienne élève du lycée d’élite Farzangan de Téhéran et lauréate des Olympiades internationales de mathématiques en 1994 et 1995, avec un score rare de 42/42, puis étudiante de l’Université Sharif qu’elle quitta pour rejoindre Harvard puis Stanford.
Les trois quarts de médaillés iraniens de ces Olympiades internationales vont dans des universités américaines ou britanniques. Myriam Mirzakhani est la première et à ce jour la seule femme récipiendaire de cette médaille Fields».
«Les sanctions ont convaincu les décideurs de la nécessité de passer rapidement à une économie du savoir La science, la technologie et l’innovation iraniennes ont indirectement bénéficié des sanctions internationales. Tout d’abord, ces dernières ont accéléré le passage d’une économie fondée sur les ressources à une économie axée sur le savoir. L’Iran exporte des services technologiques d’électricité d’une valeur de plus de 4 milliards de dollars des États-Unis vers plus de 20 pays. Les sanctions ont isolé les entreprises iraniennes du monde extérieur et les ont ainsi contraintes à innover» (5)
«Les champs d’investigation prioritaires des sciences fondamentales et appliquées sont les cellules souches et la médecine moléculaire, le recyclage et la conversion de l’énergie, les énergies renouvelables, le nucléaire, la nanotechnologie le pétrole et le gaz, et l’ environnement. Concernant l’aéronautique, l’Iran fabrique ses avions, ses hélicoptères et des drones. Il est en train de développer son premier gros-porteur afin d’augmenter le nombre de places disponibles. Dans l’intervalle, l’Agence spatiale iranienne a construit plusieurs satellites, lancés en orbite terrestre par une fusée porteuse de fabrication locale baptisée Safir. En février 2012, Safir a transporté un satellite de 50 kg, Les sanctions ont eu un effet imprévu mais bienvenu. Ne pouvant plus compter sur les pétrodollars l’État a engagé une réforme visant à réduire les coûts institutionnels, introduire un système de budgétisation plus rigoureux et améliorer la gouvernance scientifique».(6)
Une diaspora intellectuelle de haut niveau
L’Iran forme aussi pour l’étranger ainsi des diplômés de haut niveau partent pour l’étranger. Le ministère des Sciences, de la Recherche et de la Technologie iranien avançait, il y a peu, le chiffre de 180.000 départs de diplômés chaque année. En général pour les États-Unis ou le Canada, Singapour, la Malaisie ou l’Allemagne sont aussi des destinations. Les départs mais aussi les retours et les voyages prennent de multiples formes et contribuent à la formation de cette iranité off-shore des mille et une frontières de l’Iran en même temps qu’ils renforcent le rayonnement régional de l’Iran et sa participation à la mondialisation, D’après des données différentes, la diaspora iranienne. compte entre 414.000 et 1.560.000 individus en Amérique où ils sont fortement concentrés en Californie du Sud(…) »(6)
Autres performances exceptionnelles révélées par l’agression israélienne : les scientifiques iraniens auraient scanné en 3D les villes israéliennes pour savoir exactement ou sont les cibles militaires ce qui permet de guider les missiles saturant du même coup le dôme de fer israélien qui ne peut pas arrêter toutes les cibles ; C’est vraiment une guerre de l’intelligence
Les conséquences d’un embrasement : Regime Change et nouvel ordre
Commençons par rappeler qu’Israël est équipé de cette arme avec l’aide très active des savants français de l’époque (..) Le danger immédiat n’existe pas. Pourquoi Netanyahu a-t-il bombardé aujourd’hui ? Oui. Le 15 juin, un nouveau round de négociations USA-Iran était prévu sur le dossier nucléaire. Rappelons-nous les mensonges de Colin Powell à l’ONU sur les pseudo-armes de destruction massive en Irak… Le nucléaire iranien est à cette étape une arme de guerre… de propagande. Et rien de plus. Avec l’avant-propos «Israël a le droit de se défendre», alors que Netanyahu est l’attaquant contre l’Iran pour la deuxième fois, il a reconnu le concept de «guerre préventive» toujours abominable et irresponsable»(7).
Pour l’analyste Phil Broq analysant les conséquences potentielles : «L’heure est grave. Le monde entier retient son souffle et observe, aussi incrédule qu’impuissant, la spirale de violence qui s’accélère au Proche-Orient, où l’État illégal d’Israël, conduit par Benjamin Netanyahu, engage des frappes d’une intensité inédite contre l’Iran et ses alliés. (…) c’est surtout une guerre d’anéantissement que Tel-Aviv orchestre, au mépris des lois internationales, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et surtout de la stabilité mondiale.
Ce qui se joue aujourd’hui, c’est la logique mortifère d’un État qui se croit intouchable, porté par un pseudo-messianisme géopolitique dangereux, prêt à mettre le monde à feu et à sang sous prétexte de sécurité. Parce que la survie politique de Netanyahou se nourrit du chaos. Parce que les États-Unis, empêtrés dans leur propre déclin stratégique, continuent de jouer les parrains d’un État qu’ils ne contrôlent plus vraiment pour pouvoir vendre des armes et contrôler les flux pétroliers». (8)
«Même le Général Douglas MacGregor en déclarant que : «L’attaque contre l’Iran n’est pas une frappe isolée, c’est un acte de guerre prémédité, froidement calculé, et destiné à déclencher un embrasement régional incontrôlable». (…) Les pourparlers n’étaient qu’une farce diplomatique destinée à endormir l’Iran avant la frappe. Israël, petit État mais grande puissance d’influence, rêve encore d’imposer sa vision du monde par les missiles. La guerre totale ou la soumission absolue sont les seules options, car à ce stade, il n’y a plus d’entre-deux (…). Le désastre économique qui se profile risque d’être d’une ampleur historique».(8)
«Face à cette agression continue, poursuit l’auteur, l’Iran, héritier d’une des plus anciennes civilisations de l’humanité, ne pouvait que riposter. Les États-Unis sont avertis. La France, l’Angleterre aussi. Et que se passera-t-il si l’Iran ferme le détroit d’Ormuz où transite plus de 20% du pétrole mondial ? La guerre deviendra obligatoirement globale. Économique d’abord, nucléaire peut-être mais totale, inévitablement (…). La Perse a survécu et triomphé de nombreuses grandes puissances à travers les âges. Cette civilisation millénaire, riche de son histoire et de sa culture, ne se laisse pas intimider. L’Iran n’est pas un acteur secondaire, c’est une puissance qui a su résister à tous ceux qui ont tenté de la dominer. Son héritage est celui d’un peuple qui a défié les empires et a toujours su renaître de ses cendres ». (8)
Israël confronté à un exil massif de ses citoyens
Dans toute guerre il y a des réfugiés, mais ce qui arrive en Israël est une lame de fond. La guerre actuelle a accéléré une tendance celle de la fuite d’Israël à tout prix notamment en bateau vers Chypre et au prix fort. Cependant la tendance est ancienne. En effet : «Depuis 2023, l'État hébreu enregistre une vague d'émigration sans précédent. Le phénomène, qui touche la fraction la plus diplômée de la population, place Israël face à une véritable «fuite des cerveaux». En 2024, ils étaient plus de 82.000 Israéliens à quitter le pays pour le long terme, contre environ 55.000 en 2023. Cette tendance est à l'œuvre depuis une dizaine d'années. Pour Mairav Zonszein, rédactrice pour le New York Times, « Partir d'Israël n'est plus un sujet tabou depuis une dizaine d'années », selon le Bureau central des statistiques israélien, la population du pays a passé le cap des 10 millions d'habitants, avec un taux de croissance démographique de seulement 1,1% en 2024.
Parmi les départs récents, environ 15% concernaient les nouveaux immigrants arrivés entre 2019 et 2023, soulignant ainsi une tendance à la yerida (l'émigration des juifs hors de l'État d'Israël), Ces divisions au sein de la société israélienne, couplées à la guerre sans fin menée dans la bande de Ghaza faisant craindre un risque de génocide, finissent de convaincre certains Israéliens de quitter leur pays (…) » (9)
Troisième Guerre mondiale et fin de l’impérialisme atlanto-sioniste ?
Le politologue Rorik Dupuis Valder s’interroge à juste titre sur la façon de nommer des pays qui ne respectent pas le Droit humain voire international : « Comment appelle-t-on objectivement une armée qui bombarde des écoles, des hôpitaux et des camps de réfugiés, terrorise, spolie et déloge des familles innocentes depuis sept décennies ? Et comment ne pas louer l’admirable patience des musulmans de France devant les offensives médiatiques dirigées contre eux au quotidien ? Dans ce confusionnisme toxique, où la mauvaise foi le dispute à l’ignorance, la question de l’islam ne cesse d’être malmenée, instrumentalisée, au profit d’une extrême droite arguant de l’insécurité grandissante pour légitimer sa xénophobie. Absents du débat public, les premiers concernés, c’est-à-dire les musulmans de France, se voient insultés sans pouvoir se défendre. Alors que certaines communautés sont, de toute évidence, « sur-représentées » au vu de leur insignifiante démographique, par rapport à la communauté musulmane (...) L’on vient ensuite nous parler, dans un même discours, d’« ensauvagement » et d’« islamisation » de la société… Pénible est cette manie de confondre causes et conséquences ! Par l’imparable « effet de loupe » de la télévision, l’essentialisme de journalistes paresseux ou malhonnêtes et la spectacularisation de faits divers, on a fait du Français musulman un bouc émissaire ». (10)
Il ne s'agit plus seulement de guerre par procuration, mais d'une escalade directe (attaque iranienne d’avril 2024, représailles israéliennes). Israël agit avec un fort soutien occidental, elle bénéficie d’un veto quasi systématique des États-Unis à l’ONU. L’attaque de l’ambassade iranienne à Damas (avril 2024) est une violation flagrante du droit international, mais n’a suscité aucune sanction. L’Iran, bien que sanctionné, est vu comme l’agresseur systématique. L’image médiatique et géopolitique le présente souvent comme la menace majeure. La justice internationale (Cour pénale internationale, CIJ) est sélective, incapable de poursuivre les puissants. Le facteur religieux démultiplie le danger. Le conflit a une dimension messianique. C’est le prélude à une guerre de civilisations ». (10)
La guerre à tout prix
Nous allons voir comment l’attaque du 21 juin de l’Iran par les Etats-Unis, n’est pas une surprise. C’est, écrit Leo Hohmann, une vaste tromperie : « Depuis au moins trois ans, il était évident pour les personnes averties et pleinement conscientes que le monde était conditionné, endoctriné et finalement poussé vers la Troisième Guerre mondiale. Le président Donald Trump, qui se proclame « président de la paix », a autorisé les États-Unis à se joindre à Israël dans sa guerre contre l’Iran. En réalité, cette décision a été prise il y a des mois, voire des années, par les véritables décideurs, qui ne sont pas les présidents. Ce sont les banquiers, les agents des services de renseignement, les fabricants d’armes, les oligarques de la technologie. Souvenons-nous le 8 mai 2018, D. Trump annonce le retrait des États-Unis de l’accord, sur le nucléaire, à la grande satisfaction de l’État d’Israël. Ce retrait signifiait que le chef suprême de l’OTAN et l’État d’Israël avait un autre objectif stratégique au Moyen-Orient : soumettre l’Iran. Ils n’ont jamais voulu d’une solution diplomatique. L’objectif a toujours été un changement de régime, il suffit de le demander au général à la retraite Wesley Clark. Il nous a avertis, il y a 18 ans que l’Iran figurait sur une liste de sept pays du Moyen-Orient que Washington avait ciblés pour un changement de régime ». (11)
« Ce sentiment qu’Israël entraîne les États-Unis dans une nouvelle guerre sans fin au Moyen-Orient reflète les sentiments d’environ la moitié des partisans de Trump, connus sous le nom de mouvement MAGA (Make America Great Again). Nous courons désormais le risque réel que la Russie, la Chine et la RPDC s’impliquent directement dans une guerre contre les États-Unis, probablement sur plusieurs fronts si la Chine saisissait l’occasion pour agir contre Taïwan. Ils savaient qu’Israël ne disposait pas du type de bombes ultra-lourdes nécessaires pour détruire le programme nucléaire iranien, situé à plus d’un kilomètre sous terre. Le plan était depuis le début qu’Israël commence et que les États-Unis terminent ».(11)
Conclusion
En son temps Saint Augustin s’interrogeait sur le concept d’une guerre juste. Pour lui : « Une guerre juste (bellum iustum) est une guerre menée par une autorité légitime pour une cause juste et avec une intention droite. Il ne s'agit pas simplement de vaincre l'ennemi, mais de rétablir la justice et la paix ».
Nous en sommes à des années lumières ! C’est plus que jamais la guerre de tous contre tous, prélude à l’apocalypse pour les damnés de la Terre.
« L’Occident, écrit Phil Brox qui se veut parangon des Droits de l’Homme, reste muet face aux assassinats ciblés, aux frappes illégales, aux projets expansionnistes israéliens, parce qu’il a renoncé à ses principes. (…) Le monstre qu’ils ont nourri va se retourner contre eux. Le peuple israélien commence à ouvrir les yeux et à comprendre qu’il a été manipulé par le sionisme. (…) L’Histoire, dans toute son horreur, retiendra des dizaines de milliers de victimes innocentes, des vies englouties dans ce tourbillon de violence. Alors critiquer l’État illégitime d’Israël n’est pas nier le droit du peuple juif à vivre en sécurité. C’est refuser qu’un gouvernement, au nom d’un récit historique fantasmé, se transforme en machine de guerre incontrôlée, susceptible d’embraser toute la planète ». (8)
Il vient que : « la nécessité de règles communes au niveau international est indispensable pour éviter le retour à un monde éclaté en sphères d’influence. D’autant plus que l’histoire récente enseigne que les changements de régime imposés de l’extérieur engendrent le chaos. En revanche, il est plus que jamais nécessaire de rappeler l’importance du droit international alors que la loi du plus fort devient progressivement la règle. Ce droit malmené de toutes parts dispose que la guerre préventive n’a pas plus de légalité que le changement de régime imposé unilatéralement par une puissance extérieure. Au lieu d’être à l’initiative, le président de la première puissance militaire apparaît comme le jouet du bellicisme de Netanyahou ». (12)
Aux dernières nouvelles, un cessez-le-feu a été proposé par Donald Trump et accepté, dit-on, par l’agresseur (Israël) et l’agressé (l’Iran). Sur quelles bases ? Est-ce que toutes les sanctions qui asphyxies l’Iran depuis plus de quinze ans vont être levées ? Que devient le programme nucléaire iranien sachant que le savoir-faire technologique qui est dans les cerveaux des « physiciens iraniens » est toujours intact ? Que devient le traité de non-prolifération avec toujours Israël qui ne l’a pas signé ? Car si les Etats-Unis ont sauvé Israël d’une défaite en intervenant pour détruire les sites atomiques, plus rien ne sera comme avant. Différents mythes sont tombés comme celui du dôme de fer, celui de la sanctuarisation d’Israël. Il reste que le problème palestinien est entier. Les Ghazaouis meurent toujours par dizaines du fait de frappes, et de plus en plus de faim ! Tout ces dossiers devraient être sur la table du Conseil de Sécurité qui devrait tout faire pour sauver ce qui reste du droit international. Le sionisme a failli précipiter le monde dans une troisième guerre mondiale qui est toujours sur la table.
On est en droit de s’interroger pourquoi cette proximité nouvelle du christianisme avec les juifs ? Dans toute l’Europe, pendant 2000 ans, les Juifs étaient accusés d’avoir tué le Christ, fils de Dieu, pendant que l’Empire perse les protégeait et plus tard l’Islam les a protégés.
La philosophe Sophie Bessis explique cette judéophilie : « Avec le pape Jean Paul II, le concept du judéo-christianisme a été conçu pour détacher les Juifs de toute proximité avec l’Islam devenu le tiers exclus de la Révolution abrahamique. A partir de cela le sionisme se senti pousser des ailes et ce qui arrive à Ghaza, et maintenant avec l’Iran, est une autorisation donné à Israël à dominer le Moyen-Orient. Assurément le déclin inéluctable de l’Occident risque d’être accéléré par un sionisme conquérant, à moins que les Nations-unies, comprennent le danger de cette idéologie mortifère et interviennent pour la paix du monde, notamment en rendant justice au peuple palestinien qui accepte de vivre sur 18% de la Palestine originelle. Amen.
(*) Professeur, ancien ministre
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1. https://chatgpt.com/share/684c5daa-3d7c-800c-aaa0-495927cd6b00
2. Bertrand Badie : “Le grand problème du Moyen-Orient aujourd’hui est l’usage immodéré et non sanctionné de la force par Israël.”
3. Mohamed KacimitrnpdosSeo9l10e7086f9tlm2m 15068i2uF uc,179c37l2ry5r02bhfa00 •
4. Christian Duhamel 19 avril 2016 https://orientxxi.info/magazine/des-universites-iraniennes-miroir-des-contradictions-de-la-republique-islamique,1292
5. https://fr.unesco.org/sites/default/files/usr15_iran_fr.pdf
6. https://www.grin.com/document/126297
7. https://www.legrandsoir.info/nucleaire-iranien-une-arme-de-propagande-massive.html 16 6 25
8. Phil Broq. https://reseauinternational.net/la-course-vers-larmageddon/
9. Sophie Boutière-Damahi –Émile Vaizand – 17 juin 2025 https://www.slate.fr/monde/depart-exil-massif-citoyens-israel-confronte-menace-existentielle-hausse-emigration-population-demographie-juifs-guerre-hamas-gaza-divisions-societe-politique-benyamin-netanyahou1010Rorik Dupuis Valderhttps://reseauinternational.net/vers-la-fin-de-limperialisme-atlanto-sioniste/ /19 juin 2025
11. Leo Hohmann Réseau international.net 18 juin 2025
12. https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/18/le-droit-international-et-les-lecons-de-l-histoire_6614178_3232.html