Intempéries, Risques des zones inondables : La protection civile alerte

Le risque d’inondation doit être pris en compte dans l’aménagement et le développement du territoire.
Le risque d’inondation doit être pris en compte dans l’aménagement et le développement du territoire.

La moitié des communes d’Algérie sont exposées au risque d’inondations. Soit 716 communes sur les 1.541 communes du pays, indique une analyse de l’historicité des inondations effectuée par la Protection civile (DGPC). L’étude analytique menée par la sous-direction des risques majeurs à la DGPC, -dont El Moudjahid détient une copie -, prévient sur le risque d’inondation surtout dans les plaines côtières. Un risque «élevé», selon l’étude en question. L’analyse situe les enjeux dont la grande concentration démographique et la présence des infrastructures. Ce risque de crues concerne également les régions du Sud. Le chargé du dossier du risque d’inondation à la sous-direction des risques majeurs, le capitaine Abdelbasset Touati, nous a indiqué que l’étude analytique réalisée par son service a l’ambition de servir d’outil d’aide à la prise de décision. L’officier de la PC a souligné que la prévention de ce risque passe d’abord par l’identification parfaite des régions à risque d’inondabilité et des facteurs favorisant et augmentant l’ampleur des dégâts et des pertes engendrés (par ces catastrophes).

Cartographie des zones inondables  afin d’en évaluer le risque

Pour le capitaine Touati, «l’Algérie est un pays confronté aux phénomènes des crues et inondations, qui se manifestent parfois de façon catastrophique, constituant ainsi une contrainte majeure pour le développement économique». Les inondations sont «les catastrophes naturelles les plus destructives et même les plus fréquentes», avertit-il. Ainsi, outre ses missions de secours, d’interventions et d’assistance, la DGPC a procédé à la mise en place d’une cartographie des zones inondables relativement précise permettant d’évaluer le risque d’inondation, à prendre en compte dans le cadre du plan local d’urbanisme. La DGPC a constitué, par ailleurs, une base de données sur le risque d’inondation sur la période se situant entre 1921 et 2021. L’étude analytique a été élaborée justement sur la base de cette banque de données. Ainsi, les données collectées ont fait ressortir que huit (8) wilayas sont à risque extrême d’inondations et 22 autres à haut risque. Les wilayas les plus sujettes aux inondations sont : Chlef, suivie d’Alger, Tébessa, M’Sila, Ghardaïa, Sidi Bel Abbès, Skikda, Batna avec un risque extrême alors que les wilayas d’Annaba, Tlemcen, Aïn Témouchent, Sétif, Oum El Bouaghi, El Bayadh, sont classées régions «à très haut risque» . En outre, l’analyse classe Tamanrasset, Biskra, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Jijel, Béchar, Constantine, Oran, El Taref, Médéa, Djelfa, Mascara comme wilayas à «haut risque».
Toutefois, le risque est «modéré» dans les wilayas de Tiaret, Laghouat et Ouargla. Pour les wilayas de l’Atlas saharien et tellien, le danger des crues est la cause principale des inondations mortelles, mais également la grande densité de population des villes dont l’emplacement est fortement conditionné par la topographie de la zone, comme c’est le cas des villes de Batna, Ghardaïa, Tébessa, El Bayadh, Biskra et Djelfa. Plusieurs pays sont régulièrement menacés par les inondations dont les conséquences sont souvent amplifiées par d’autres facteurs qui aggravent les effets des crues. Le capitaine Touati cite l’urbanisation anarchique par l’occupation de terres inondables, la défaillance des réseaux d’assainissement et de collecte des eaux pluviales et le gonflement des oueds, par les décombres et les détritus.
L’officier met l’accent sur l’impératif de la prise en compte du risque d’inondation dans l’aménagement et le développement du territoire. «Plutôt qu’une approche locale, sectorielle et à court terme, il y a lieu de mettre en place une stratégie nationale de lutte contre les inondations, qui s’inscrit dans la politique globale de prévention des risques naturels», insiste-t-il. L’étude indique que les causes des inondations en Algérie sont naturelles, comme les fortes précipitations, l’insuffisance du lit d’écoulement, l’évolution du lit de l’oued, la présence de pentes, la géomorphologie. Pour les causes anthropiques, il y a le manque d’entretien des ouvrages et des lits des oueds, la gestion incorrecte des barrages, le sous dimensionnement, la conception technique inadéquate des réseaux d’assainissement et des eaux pluviales.

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