De nos envoyés spéciaux : Kader Bentounes et Boubekeur Belkacem
Tamanrasset, capitale de l’Ahaggar, célèbre jusqu’au 23 avril «Livre, littérature, savoir et lecture», à travers le Salon national du livre, qui a fait escale, pour la première fois, dans cette ville d’exception du grand Sud.
Placée sous le haut patronage du ministre de la Culture et des Arts Zouhir Ballalou et sous la supervision du wali de Tamanrasset Mohamed Boudraâ présent à l'inauguration, cette manifestation culturelle, littéraire et artistique a créé l'événement lors de son ouverture jeudi après-midi, à la place du 1er Novembre au plein cœur de la ville, en présence d’un grand public. Organisée par la tutelle à travers l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), aux côtés de 90 autres éditeurs et institutions culturelles pour présenter pas moins de 21.000 ouvrages. Ayant comme intitulé «Tamanrasset, berceau du livre et de la lecture», ce slogan dénote l’histoire millénaire du Grand sud algérien et ses traditions d’écriture qui remontent au néolithique. En présence du ministre de l'Hydraulique Taha Derbal, en visite de travail dans la wilaya et qui a pris part à la cérémonie d’ouverture, Tidjani Tama, directeur central du livre au ministre de la Culture, a fait savoir lors de son allocution d’ouverture que la tenue du salon à Tamanrasset est le premier jalon pour l’institution d’une nouvelle étape de l’action culturelle dans cette ville, avec comme préambule les livres, les pensées et le savoir. «Ce salon reflète une grande volonté de relancer la lecture à Tamanrasset et notre Grand sud, ce qui convient à la politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui met valeur la généralisation de l’action culturelle et le droit au savoir dans les quatre coins du pays», a-t-il souligné. L’intervenant a noté que les Salons nationaux du livre constituent le reflet du grand intérêt accordé par la tutelle au développement de l’industrie du livre. Il a ajouté qu’ils œuvrent également à traiter une partie de la problématique de la distribution ainsi qu’une contribution de l’Etat pour soutenir les éditeurs dans le processus de distribution, renforçant ainsi leurs parutions et constituant un soutien matériel qui permet de sauvegarder et valoriser le métier d’éditeur et à développer l’activité du livre et sa promotion. Tidjani Tama a rappelé l’importance du livre et son adaptation à l’aune des avancées technologiques des supports numériques et l’usage de l’intelligence artificielle qui ont eu un impact sur les lecteurs, notamment les enfants en causant une baisse significative du niveau de lectorat, ce qui constitue un défi national du ministère. Il a en outre rappelé que le choix de Tamanrasset pour accueillir le Salon national reflète l’importance accordée à cette wilaya dans le programme du ministère, pour notamment renforcer la cohésion nationale entre les intellectuels, auteurs, lecteurs et éditeurs.
Culture targuie en grande pompe
En sus des chants et danses folkloriques de l’homme bleu, héritage millénaire de la culture targuie qui consiste à des chorégraphies symbolisant des combats épiques pour la liberté, la dignité et l’honneur, la cérémonie d’ouverture a été marquée par un court spectacle de théâtre présentée à la maison de culture où plusieurs artistes de différents âges ont interprété des thématiques liées l’unité nationale, l’importance du livre et du savoir avec à la fin un hommage à la cause palestinienne. Des personnalités littéraires et intellectuelles de la ville de Tamanrasset ont été honorés à l’occasion à l’exemple de la chercheuse dans l’histoire de l’Ahaggar Fatiha Ourzik, le chercheur et écrivain Badi Dida, le poéte Mouloud Fertouni, l’auteur Mohamed Hamza ainsi que l’écrivaine Malika Akhamok. La délégation officielle a visité une dizaine de 77 stands de ce Salon ainsi que la bibliothèque numérique du ministère de la Culture, en présence d’un nombreux public, de tout âge, qui a pris d’assaut les lieux jusqu’à la tombée de la nuit.
K. B.
