Mohamed Temmam : Un des précurseurs de la miniature algérienne

Seule une petite galerie sise à la rue Asselah-Hocine à Alger porte le nom de Mohamed Temmam, et, pourtant, c'est l’un des plus grands plasticiens du XXe siècle et une figure de proue de l'enluminure et de la miniature algérienne.

Né en 1915 à la Casbah d'Alger et décédé en 1988, il laisse derrière lui un patrimoine considérable fait d'une centaine de tableaux, de maquettes de billets de banque et d'une dizaine de timbres-poste. Les premières images de son enfance à la citadelle algéroise l'ont beaucoup inspiré lors de ses premières réalisations de miniature dont il est l’un des précurseurs de ce genre en Algérie aux côtés de ses voisins Omar et Mohamed Racim. Il apprend d'abord la céramique à partir de 1928 avant de réussir le concours d'entrée à l'Ecole des beaux-arts d'Alger (1931-1936) dans la section des arts indigènes. Son talent d'exception a émerveillé ses semblables dans tous les genres et modes d'expressions plastiques, allant des arts traditionnels à la peinture de chevalet et lui permet de bénéficier d'une bourse à l'Ecole des arts décoratifs à Paris (1936-1939). Mohamed Temmam a épousé la chanteuse kabyle Bahia Farah avec qui il a passé toute sa vie. Mélomane très sensible à la musique classique algérienne, il a été, durant son enfance, membre de l'association musicale El Mossilia et a été musicien au violon dans plusieurs orchestres durant son long séjour parisien. Il travaille à la Manufacture de Sèvres à l'ornementation des pièces délicates des services officiels en compagnie de Mahieddine Boutaleb. Il a été prisonnier (1940-1943) durant la Seconde Guerre mondiale avant de participer à plusieurs expositions dans le monde, à commencer par la Scandinavie grâce à l'aide de son ami Mohamed Racim. Durant la guerre de Libération nationale, Mohamed Temmam a illustré la personnalité algérienne et a contribué directement à la lutte auprès des militants de la cause nationale. De retour en Algérie en 1963, il occupe la fonction de conservateur du Musée des antiquités, situé dans le parc de la Liberté, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort. Un des membres fondateurs de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et enseignant durant quelques années à l'École nationale des beaux-arts d'Alger, l'artiste a mis en exergue durant toute sa carrière le patrimoine architectural et socio-culturel algérien.  Le dernier hommage rendu à ce grand artiste remonte à 2007, où une exposition de 80 de ses œuvres a eu lieu au Musée national des beaux-arts d'Alger sous l'intitulé Le message du ramier. Parmi ses œuvres, on trouve L'homme en bleu, Portrait de Bahia Farah et Le brodeur.

K. B.

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