L'intelligence artificielle au service d’un héritage ancestral

Ph.:B.B
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Dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, le salon national du livre de Tamanrasset s’est mis au diapason du thème de cette année en organisant la première conférence de la manifestation sous l’intitulé «Patrimoine culturel à l'ère du développement de l'intelligence artificielle (IA)». Il fallait de prime abord répondre à la problématique si l’utilisation de cette nouvelle technologie est bénéfique ou nocive. Si certains tirent la sonnette d’alarme quant à l’usage disproportionné de ces applications au détriment de la créativité humaine et de l'intelligence innée, d’autres en voient un salvateur rapide à des problèmes multidimensionnels. Une pléiade d’universitaires ont pris part à cette rencontre, à l’exemple de Slimane Ouazar, Farès Boukhouider et Ahcène Babouri, chercheurs en bibliothéconomie et documentation à l’université de Tamanrasset qui ont d’emblée souligné l’importance de maîtriser ces outils pour en faire bon usage. Au sujet des manuscrits des régions d’Adrar, Tamanrasset et de Tidikelt, Farès Boukhouider a rappelé l’importance de les numériser et de les valoriser, tout en rappelant les efforts de la bibliothéque nationale algérienne et du centre national des manuscrits d’Adrar. Il a exhorté à utiliser l’IA pour des résultats optimaux. «l’IA a accéléré le processus de numérisation et de décryptage des manuscrits anciens. À travers la langue naturelle, elle propose des anthologies avec une sémantique liée à d’autres domaines de recherches. L’IA aide à comprendre également les langues anciennes ainsi qu’à détecter les manuscrits falsifiés», a-t-il noté. Ahcène Babouri a, de son côté, abordé la responsabilité éthique et juridique de l’utilisation de l’IA tout, en appelant à développer des supports purement algériens afin de préserver l’identité nationale. Docteure en archéologie à l’université de Tamanrasset, Fatma Zohra Bouklila a souligné lors de son intervention l’importance de l’IA pour s’inspirer et restaurer les vieilles et anciennes bâtisses. Elle a fait savoir qu’elle permet de reconnaître les anciens matériaux de construction ainsi que de proposer des solutions de restauration, à travers des analyses des données ou encore de prévoir d'éventuelles prochaines dégradations. Inspecteur à l’office du parc national de l’Ahaggar, Mohamed Bouhoul a présenté l’usage des supports numériques ayant servi à la constitution du dossier récemment soumis à l’Unesco en vue d’une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Il a ajouté que le parc a fait l'objet d’analyses numériques afin de mettre en avant tout l’héritage culturel millénaire et les caractéristiques naturelles de ce parc qui s’étale sur quatre wilayas, en l'occurrence Tamanrasset, In Salah, In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar.

K. B.

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