Conférence de presse de l’auteure yasmina Sellam : Digne ambassadrice de l’art culinaire algérien

Ph.:A-Asselah
Ph.:A-Asselah

Finaliste du prestigieux «Gourmand world cookbook», dont la cérémonie de remise des prix est prévue jeudi 19 juin à Lisbonne, au Portugal, Yasmina Sellam, auteure de «Le couscous, racines & couleurs d’Algérie», paru aux éditions de l'entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité (ANEP), a animé jeudi, au palais de la culture Moufdi- Zakaria, à Alger, une conférence de presse à la veille de son départ.

En présence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, pour qui un ouvrage a été dédicacé, sa présence symbolique a traduit l'engagement du ministère pour l’ambassadrice de l’art culinaire algérien dans le monde. Déjà doublement lauréate de ce prix en 2023 en Suède pour son livre «Mémoire culinaire de l’Algérie», paru toujours chez l’ANEP, Yasmina Sellam a fait savoir que prouver que la grande cuisine raffinée a été une des principales raisons de l’écriture de son premier ouvrage. « En 2023, c’est le concours qui est venu à moi et non pas le contraire. Il a été mis en compétition en trois catégories ; celle des livres d’histoires culinaires où il a décroché le premier prix devant le Mexique, la France et la Turquie, celle de la gastronomie méditerranéenne où il a remporté le 3e prix ainsi que dans la catégorie des livres de chef. La phase finale de cette édition s’annonce difficile en présence de la France, pays fondateur de ce prix, le Portugal, qui accueille l'événement, et la Turquie, qui est un grand pays de gastronomie», a-t-elle fait savoir. Pour ce dernier livre sur le couscous, classé par l’Unesco en 2020 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’auteure a souligné que sa finalisation a été un travail de longue haleine. Elle a évoqué, par ailleurs, la dimension sociale et identitaire du couscous en Algérie. « J’ai lu des tonnes de livres et effectué beaucoup de recherches. Le couscous fait partie de notre identité, il accompagne l’algérien depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Il a un rôle social extraordinaire et j’ai construit le livre sous forme d'enquête où j’ai commencé à poursuivre tous les documents historiques qui évoquent chronologiquement le couscous », a-t-elle fait savoir. Ingénieure en agronomie de formation, la conférencière s’est étalée sur la dimension internationale du couscous qui a commencé au milieu du XIXe siècle et qui doit tout à l’Algérie. « C’est grâce à nous qu'il a été industrialisé, occupé de grandes tables en Europe et partout dans le monde. A partir de 1830, date de la colonisation de l’Algérie, les colons ont découvert ce plat extraordinaire qu’ils ont adoré et qu’ils ont commencé à vouloir exporter en métropole. L’industrialisation du couscous s’est faite en Algérie, le premier paquet de couscous conditionné y a été industrialisé, la première soufflerie pour le sécher et la première rouleuse mécanique du couscous y ont été fabriqués. Beaucoup de sociétés de couscous ont été créées en Algérie que je site dans le livre », a-t-elle précisé. Yasmina Sellam a exhorté la jeune génération à mettre en avant le patrimoine culturel algérien de manière scientifique et académique, tout en appelant à l’introduire aux cours universitaires et dans les cursus scolaires. Il y a lieu de rappeler que «Le couscous, racines & couleurs d’Algérie» est en finale de la catégorie «Livre unique» suite à une centaine de candidatures des quatre coins du monde.

K. B.

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