
Dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine culturel et à l'occasion du classement du parc culturel de la Saoura en tant que patrimoine culturel national, le ministère de la Culture et des Arts a organisé, jeudi soir, au palais de la culture Moufdi-Zakaria une projection d’un film documentaire intitulé «La Saoura, un trésor naturel et culturel».
Lors de son allocution d’ouverture, le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a fait savoir que cette classification renforce le réseau des offices nationaux des parcs culturels qui couvrent désormais 50% du territoire national. «Le classement du parc culturel de la Saoura coïncide avec la visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Béchar qui vit un grand essor économique. La culture et la nature accompagnent cette importante promotion de la région de la Saoura», a-t-il souligné. Réalisé par Redouane Tahiri, ce film de 52 minutes est réparti en deux phases. La première met en avant le riche patrimoine naturel du parc de la Saoura, qui s’étend sur plus de 92.000 km2. «C’est un travail de longue haleine qui m’a pris trois ans. J’ai exploré plusieurs régions de ce vaste parc à la recherche d'espèces rares et dont la présence prouve que le Sahara est plein de vie et l’était encore plus aux siècles précédents», a noté le réalisateur à l’issue de la projection. Le Comité national des biens culturels a approuvé à l'unanimité, jeudi matin, le classement du Parc culturel de la Saoura, qui s'étend sur les wilayas de Béchar et de Béni Abbès, sur une superficie estimée à 92.014 km², et qui contient des éléments naturels et culturels d'une valeur nationale exceptionnelle. Son patrimoine naturel se caractérise par une biodiversité unique, notamment des zones humides, des gazelles, des arbres en voie de disparition et des oiseaux migrateurs, tandis que son patrimoine culturel date de l'âge de pierre avec une architecture atypique en terre, faisant des palais du désert une notoriété internationale. A l’issue de la première partie du film, le nombreux public a été gratifié par des performances musicales de l’authentique instrument du oud signé le jeune musicien Abdelouahab Bougherda. Redouane Tahiri a, de son côté, passé en revue, lors de son allocution entre les deux parties du film, le contexte et les motivations derrière la production du film. Il a souligné l'importance du projet pour mettre en valeur la relation harmonieuse entre l'homme et l'environnement dans le sud de l'Algérie, tout en soulignant que la classification de la Saoura représente une réalisation nationale qualitative dans l'inculcation d'une culture de protection du patrimoine naturel et culturel. «Le film met en lumière les différentes civilisations ayant occupé les lieux depuis des millénaires, à l’exemple de celle de Tabelbala. A travers les gravures et les dessins rupestres, tout le génie de l’homme est mis en valeur à travers un patrimoine immatériel incarné dans les coutumes, l’artisanat traditionnel et les rituels folkloriques, dans une région qui était autrefois une savane, peuplée de Lions, de girafes et d’éléphants», a fait savoir le réalisateur. Au programme également, une projection d’un court-métrage sur le guépard saharien «Amayas», récemment réapparu au parc national culturel de l’Ahaggar. Le directeur du parc a appelé, par ailleurs, à une coopération accrue et à une sensibilisation des citoyens sur l'importance de protéger ce patrimoine.
K. B.