
Les médecins et experts spécialisés participant à la journée de sensibilisation organisée par le CHU de Beni Messous (Alger) sur les violences faites aux enfants ont convenu, à l'unanimité, de la nécessité de sensibiliser à la protection de l'enfance et aux procédures de signalement des violations auxquelles ils sont exposés, et de mettre en place des unités dans les hôpitaux, pour prendre en charge ces enfants en danger.
L’occasion était propice pour les médecins et des lecteurs du domaine de la protection de l'enfance pour sensibiliser à l'importance des droits de l'enfant et mettre en avant les mécanismes pour leur protection, en leur expliquant comment signaler les violences et les instances. La rencontre a enregistré les représentants des services de médecine légale, de pédiatrie et de chirurgie pédiatrique qui doivent coordonner avec les autorités concernées, afin d'informer rapidement et de sauver l'enfant du danger dans lequel il se trouve. Le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU de Beni Messous a relevé, à cet effet, le manque de signalement et de dénonciation des cas de maltraitance d'enfants et l'absence de données précises et des statistiques correctes sur l'ampleur du phénomène dans la société algérienne. Le professeur Ouali a appelé à sensibiliser la société et les médecins, spécialistes et experts aux problèmes de la violence à l'égard des enfants ; malheureusement, selon lui, «cela fait toujours partie des tabous comme le phénomène de la toxicomanie, et donc des mesures doivent être prises pour tirer la sonnette d’alarme».
Les dernières données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les dangers qui guettent continuellement les enfants ont révélé, à ce propos, que 3 enfants sur 4 ont été victimes de violences et d'abus au moins une ou deux fois dans leur vie.
Pour sa part, le professeur Haroual Sofiane, spécialiste en médecine légale à l'hôpital Beni Messous, a déclaré que son service constate continuellement toutes sortes d'abus et de violences contre les enfants, notamment physiques, sexuelles et psychologiques.
«Les enfants qui grandissent dans un environnement dominé par la violence conjugale et les conflits entre parents développent des déséquilibres psychologiques, et une baisse du niveau scolaire», a-t-il prévenu. Selon ses dires, la combinaison de la violence physique et psychologique est la forme la plus courante de violence enregistrée au niveau des hôpitaux.
Il a évoqué de nombreux facteurs qui accroissent la violence, notamment le jeune âge qui ne permet pas à l'enfant de s'en rendre compte, en sus de la relation entre le père qui a subi des violences et le père qui maltraite ses enfants. Les psychotropes, la drogue et les boissons alcoolisées sont également pointés du doigt.
Mohamed Mendaci