Dans un monde où le développement numérique ne cesse de s’accroître, il est tout à fait normal que les jeunes et moins jeunes s’initient à l’informatique, en bénéficiant des multiples avantages que procure la Toile.
Cependant, et puisque l’outil numérique est une arme à double tranchant, il est très important de protéger nos enfants, en les guidant et en les accompagnant de la manière la plus optimale possible. L’enseignant-chercheur Nadir Khalfallah compte apporter, bientôt, sa contribution à cet effort. Dans une déclaration accordée à El Moudjahid, il révèle qu’il travaille actuellement sur une application permettant la surveillance et la géolocalisation des enfants ; «une application baptisée ‘’Needy’’ et devant être opérationnelle avant 2024», a-t-il précisé.
Apportant davantage d’éclairages sur le sujet, le professeur Khalfallah explique qu’il s’agit, en fait, d’un «système d’information de tracking». Il faut bien comprendre que l’application mobile qui est en voie de préparation est conçue pour le suivi et la protection des enfants, et qu’elle sera téléchargeable sur le Google Play et l’Apple Store. Elle pourra donc être, en somme, disponible, à la fois, au niveau des ordinateurs qu’au niveau des téléphones mobiles. Concrètement, l’application permet, entre autres, d’enregistrer les informations sur le smartphone «que ce soit les appels effectués, les images transférées vers l’extérieur, les vidéos visualisées et même les captures d’écran, etc.», indique le professeur Khalfallah. L’enseignant chercheur révèle, en outre, un autre volet qui pourrait vraiment intéresser les parents. «Et pour cause : en cas de tentative d’accès à un site cité indésirable, le système informe systématiquement le parent», signale l’expert en informatique. Il sera ainsi possible de collecter des informations sur l’utilisateur mineur et de son environnement, au moment même de la consultation de telle ou de telle page internet. Le tracking est un moyen à travers lequel on peut également collecter des informations relatives à l’utilisateur, comme par exemple l’historique de navigation, la provenance géographique, le type de terminal utilisé (ordinateur de bureau, tablette, smartphone… ).
Avec la finalisation prochaine de ce projet de tracking, ce sera une autre barrière de protection de nos enfants contre les dangers d’Internet qui sera mise en place, des barrières que l’on est appelé à augmenter au fil du temps, sachant que «la protection à 100% n’existe pas et que les efforts de protection doivent être constants et actualisés», soutient haut et fort l’expert.
Signaler toute éventuelle situation menaçante rencontrée à travers la Toile
Il est question par ailleurs, pour les jeunes et autres adolescents, de rester très méfiants avec les rencontres en ligne, puisque n’importe qui peut se cacher derrière l’autre écran. L’autre conduite à tenir, dans le cadre de la prévention, est de bien expliquer à nos enfants que les messageries doivent être destinées seulement pour les amis(es) qu’ils connaissent en réalité et bien entendu pour les membres de la famille. Cette attitude doit être soutenue par un dialogue favorisé entre l’enfant et ses parents. L’idéal est de demander la permission à ses parents avant l’utilisation d’Internet et de fixer des horaires adaptés à l’âge de chaque enfant, mais cela est à vrai dire un idéal difficile à réaliser dans un monde marqué par le progrès ; un monde où l’outil informatique et les smartphones sont utilisés à grande échelle. C’est pourquoi le rôle de la communication est primordial, en ce sens de faire comprendre au mineur que personne n’a besoin d’avoir accès à certaines données, comme par exemple son âge, son adresse, son numéro de téléphone, ses photos ou encore le nom de son école. Ce dialogue continu parent-enfant permet, sur un autre plan à l’enfant, de pouvoir signaler tout éventuel problème ou situation menaçante rencontrée à travers la Toile. En fait, cette prise de conscience des dangers d’internet associée aux applications de protection des PC et smartphones – comme c’est le cas pour l’application Needy, attendue avant la fin de l’année en cours - sont deux éléments capitaux qui s’inscrivent dans le cadre de l’optimisation de la sécurité en ligne.
Soraya Guemmouri
