Vaincre l’Hydre de Lerne

Par Mourad Termoul

Hier comme aujourd’hui, l’Algérie n’a cessé de rappeler à la communauté internationale la nécessité d’une politique commune et concertée pour venir à bout du phénomène du terrorisme. Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a appelé à une coopération mondiale pour vaincre les organisations terroristes et leurs relais dans la criminalité transnationale, mettant l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes pour lutter efficacement contre ce fléau.
Ayant subi dans sa chaire, durant plus d’une décennie, les morsures de cette hydre de Lerne, l’Algérie s’est constituée une légitimité reconnue par ses pairs, en appelant à une plus grande mobilisation, afin de contrer cette menace qui pèse encore à découvert ou d’une manière latente aux quatre coins de la planète. Cet appel n’est toutefois pas une nouveauté en soi. A chacune des occasions, les autorités algériennes ont rappelé que la bataille contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne pourrait être remportée en l’absence d’une approche compréhensive basée sur un déploiement sur un double front, à savoir la lutte contre les groupes extrémistes, mais aussi et surtout en termes de prévention et d’efforts de dé-radicalisation, recommandant l’impératif d’un assèchement des sources matérielles et morales dont bénéficient le terrorisme, y compris l’extrémisme violent.
L’Algérie dont la pertinence des analyses n’est plus à démontrer, et après avoir vaincu seule grâce aux sacrifices de ses enfants et aux mesures judicieuses, fait part sur son continent et à son entourage immédiat, notamment dans la région du Sahel, de son expérience qui n’est pas basée uniquement sur le tout sécuritaire. Le développement socio-économique des régions et l’égalité des chances entre les citoyens demeurent un des piliers majeurs de sa politique de lutte contre le terrorisme. Ce continent qui reste traversé par des crises sanitaires majeures, une sécurité alimentaire fragile, une gouvernance faillible et l’émergence de menaces issues de fondamentalisme de toutes sortes, autant de défis loin d’être négligeables, alors que les potentialités du continent attisent les convoitises des puissances plus intéressées par la captation des richesses diverses que par l’évolution démocratique et la marche vers le progrès des zones concernées.
L’Afrique constitue ainsi un observatoire de la mondialisation «fascinant», où les dangers et les opportunités caractéristiques de notre époque s’entrecroisent, se heurtent dans cet espace géographique qui demeure vulnérable. Ce constat, justifie les propos de notre diplomate auprès des Nations Unies, à savoir que le terrorisme et le crime organisé transnational, prospèrent dans les zones d’instabilité politique et d’injustice qui représente un terreau idoine pour les hordes de la mort et leurs recruteurs. L’approche globale algérienne, dont celle qui vise à relier la paix, la sécurité et le développement socio-économique, suggère également une coordination et une coopération africaine sur les plans régional et international sans ingérence dans les affaires intérieures des Etats. L’autre élément que l’Algérie a toujours soutenu n’est autre que la définition juste du terrorisme. «Une plus grande transparence et un plus grand engagement sont nécessaires dans les processus d’inscription sur la liste afin de garantir un examen objectif des preuves soumises par les Etats membres». En clair, faire la part des choses entre un mouvement de résistance et une organisation criminelle ou entité.

M. T.

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