Salah Goudjil, président du Conseil de la nation : «L’esprit de novembre est de retour»

M. Salah Goudjil, président du Conseil de la nation. Ph. : Wafa
M. Salah Goudjil, président du Conseil de la nation. Ph. : Wafa

Le Conseil de la nation a abrité, jeudi dernier, l’ouverture de la session parlementaire 2021-2022, en présence du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, et des membres du gouvernement

Dans son allocution d’ouverture, Salah Goudjil a appelé à la nécessité de préserver l’unité nationale et rappelé que l’unité du peuple algérien était étroitement liée à la guerre de Libération nationale et aux sacrifices de nos glorieux chouhada pour l’indépendance et le recouvrement de notre souveraineté. «Il faut valoriser notre mémoire et inculquer aux générations montantes les principes de la révolution de novembre. Ces valeurs issues du combat épique de notre peuple reviennent en force. Novembre est de retour», a-t-il soutenu avant d’appeler les partis politiques et les acteurs de la société à sensibiliser les citoyens quant aux menaces qui guettent le pays.
Sur un autre registre, le président du Conseil de la nation a relevé que l’Algérie «traverse une étape importante de son histoire et elle est en dernière phase du processus d’achèvement d’édification des institutions de l’Etat grâce à l’attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à ses 54 engagements faits lors de la dernière élection présidentielle». Il a affirmé que les élections locales permettront le «choix des représentants du peuple» dans un «cadre démocratique avec des élections qui produisent une réelle représentation» de ces assemblées afin de concrétiser les «aspirations du peuple dans le domaine socio-économique et culturel».
Il a souligné que les scrutins du 27 novembre «parachèveront le processus de réforme» entamé par le président de la République qui s’est soldé par l’adoption d’une nouvelle Constitution renforçant les acquis démocratiques et par l’élection d’une nouvelle Assemblée populaire nationale.
Après avoir salué la création d’une Cour constitutionnelle, M. Goudjil a affirmé que tous les «projets que le président de la République s’est engagé à concrétiser» visent à «consacrer une véritable conception de l’Etat idéal à la lumière de l’Algérie nouvelle».
Evoquant la politique étrangère du pays et les dernières évolutions géopolitiques, M. Goudjil a affirmé que la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc est «un moyen de leur faire comprendre que l’Algérie ne se laissera plus faire» et «ne fermera plus les yeux devant les manœuvres hostiles et haineuses que voue le régime marocain à notre pays depuis 1963». Et d’enchaîner :
«Ces dernières années, l’Algérie a temporisé en privilégiant la politique du dialogue, mais le Maroc a répondu en multipliant les provocations. La dernière d’entre elles : celle d’avoir invité l’ennemi de l’Algérie, des Algériens et de la nation arabe, à savoir le ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste afin de lui offrir une tribune et lui permettre, à partir de son sol, de menacer l’Algérie. Dès lors, la rupture était nécessaire, voire un devoir.» «Que tout le monde sache que le soutien de l’Algérie à la Palestine est inconditionnel», a-t-il souligné.
M. Goudjil a jugé, par ailleurs, essentiel que la diplomatie nationale soit soutenue par la diplomatie parlementaire. «En qualité de parlementaires, nous avons pour mission de faire connaître nos positions politiques et diplomatiques à l’étranger. Ainsi, nous allons coordonner nos futures actions avec le ministère des Affaires étrangères. Aussi, les ambassadeurs algériens doivent faire la promotion de notre économie et nouer des relations étroites avec des partenaires économiques et autres investisseurs.»
A ce titre, il a fait état «des préparatifs en prévision de la réunion qu’abritera prochainement le Conseil de la nation, avec la participation de l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence du ministre des Affaires étrangères», et ce dans le but de mettre au point «une stratégie de coordination et d’intégration» sur les positions de l’Etat algérien sur les différentes questions régionales et internationales. Dans ce sillage, M. Goudjil a salué le fait que la diplomatie algérienne ait retrouvé «son rôle traditionnel» et «sa prééminence» dans le traitement «des dossiers régionaux importants et délicats», estimant que c’est là une preuve que «les principes de novembre sont rétablis».
Abordant la contribution active et les efforts constants entrepris par l’Algérie pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye, le président du Sénat a assuré que la Libye est le pays qui a le plus soutenu notre glorieuse révolution.
Le président du Conseil de la nation a, en outre, rendu un vibrant hommage à l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, pour son «rôle et son travail rigoureux» dans la préservation de la sécurité de nos frontières, la stabilité du pays et la protection des biens et des personnes. «Le chef de l’Etat a appelé à donner à l’ANP tous les moyens pour la poursuite de sa modernisation car les ennemis du pays s’attaquent à notre armée en sachant pertinemment qu’il s’agit de la colonne vertébrale de la nation et le garant de notre souveraineté », a-t-il expliqué.
M. Goudjil n’a pas omis de parler du secteur de la santé et affirmé à ce propos qu’il bénéficie d’une «attention particulière» de la part des plus hautes autorités du pays, saluant au passage la «contribution remarquable» des professionnels de santé qui n’ont ménagé aucun effort pour lutter contre le coronavirus.
Sami Kaidi

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Les sénateurs soutiennent la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc

Le président du tiers présidentiel au Conseil de la nation, le sénateur Saad Arous, a confié, en marge de l’événement, que les sénateurs saluent la décision prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc. Ils estiment que le voisin de l’Ouest a franchi «les lignes rouges» et «violé les usages diplomatiques». De son côté, Abdelouahab Benzaim, du FLN, a affirmé que le Maroc a «joué avec le feu et a fini par se brûler».
Il a rappelé que depuis l’indépendance de notre pays, le régime monarchique de Rabat «n’a jamais cessé son hostilité» à l’égard de l’Algérie et des Algériens.
«Pire, il a convié sur son sol notre pire ennemi, autrement dit l’entité sioniste, lui offrant l’ensemble des moyens pour qu’il puisse porter atteinte à notre intégrité et notre stabilité», s’est indigné le sénateur.
S. K.

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