
En ce premier jour de juin, l’Algérie n’a pas seulement célébré l’enfance : elle a réaffirmé une conviction. Celle que l’avenir d’un pays se mesure à la place qu’il accorde à ses enfants, à l’attention qu’il leur porte et à l’effort constant qu’il déploie pour garantir leurs droits, soigner leurs blessures invisibles et faire fleurir leurs potentialités.
En 2025, la Journée mondiale de l’enfance a résonné sur le territoire national comme un écho d’engagement profond, porté par des politiques concrètes, une législation ambitieuse et une volonté présidentielle affirmée. «L’Algérie est un exemple à suivre en matière de droits de l’enfant», a déclaré Meriem Cherfi, déléguée nationale à la protection de l’enfance. Une formule forte, mais surtout fondée. Car derrière cette affirmation se déploie un arsenal d’actions, de structures et de réformes qui placent l’enfant au cœur de l’agenda républicain. Pour sa part, le ministère de la Solidarité nationale, pivot opérationnel de cette dynamique, supervise, aujourd’hui, plus de 100 centres spécialisés, ayant accueilli 2.246 enfants au cours du premier trimestre 2025. Ces lieux, bien plus que des refuges, sont des espaces de reconstruction : ils offrent soins médicaux, scolarisation, soutien psychologique et activités culturelles. À l’échelle nationale, 4.638 établissements de la petite enfance accueillent plus de 227.000 enfants, dont 3.225 en situation de handicap, dans une logique inclusive associant institutions, familles et société civile. L’éducation spécialisée est tout aussi structurée. L’Algérie dispose de 239 établissements et de 19 annexes encadrés par des équipes pluridisciplinaires. Environ 36.000 enfants aux besoins spécifiques y sont suivis, dans une approche fondée sur la dignité, l’autonomie et l’intégration. Mais c’est sur le front législatif que l’Algérie enregistre l’un de ses acquis les plus décisifs. La promulgation, en février 2025, de la loi relative à la protection et à la promotion des personnes aux besoins spécifiques a été saluée comme un «saut qualitatif», introduisant des dispositifs inédits d’insertion éducative, sociale et professionnelle. Cette avancée vient renforcer un édifice juridique déjà dense : la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant, en 1992, suivie de la loi 15-12, en 2015, et constitue la colonne vertébrale d’un système désormais adossé à la Constitution elle-même, qui consacre le droit à l’éducation, à la santé et à la protection contre toute forme de violence. Par ailleurs, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ne s’y est pas trompé. Il salue un modèle parmi les plus avancés au monde, notant que seule la finalisation de quelques textes d’application manque à l’appel, pour parachever l’ensemble du dispositif. L’engagement algérien dépasse aussi les frontières nationales. Il y a lieu de rappeler que le gouvernement a récemment soumis ses 5e et 6e rapports périodiques au Comité onusien des droits de l’enfant, témoignant d’un respect scrupuleux de ses engagements internationaux. En parallèle, des efforts notables ont été enregistrés dans le prolongement du congé de maternité, l’amélioration de la prise en charge de l’autisme et l’adaptation des cadres éducatifs aux besoins spécifiques. Et dans un monde numérique porteur de promesses autant que de périls, l’Algérie innove en créant une Cellule nationale de veille contre les cybercrimes visant les enfants, annoncée dans le cadre du Plan national pour la protection de l’enfance 2025 -2030, actuellement en gestation. Ce 1er juin, plus qu’une date, devient une boussole. Celle d’un pays qui ne se contente pas d’aimer ses enfants, mais choisit d’en faire la pierre angulaire de sa République sociale. D’un pays qui regarde ses enfants non comme une responsabilité à porter, mais comme une promesse à tenir. Et cette promesse, Meriem Cherfi, en cheffe de file vigilante, la porte avec fermeté ; «il n’y a pas d’avenir sans justice pour l’enfance».
R. B.