prix et récompenses que récoltent les étudiants, les chercheurs et les institutions de l’état : C’est l’Algérie qui gagne

Les prix et récompenses que récoltent les étudiants, chercheurs et innovateurs algériens sont le reflet d’un changement de cap qualitatif, celui d’une Algérie qui gagne.

Une innovation scientifique brevetée à l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), ce n’est pas nouveau puisque l’INAPI est justement chargé de recueillir et d’enregistrer les brevets des nouvelles innovations technologiques. Mais lorsqu’il s’agit d’un brevet déposé par des universitaires, en l’occurrence trois enseignants-chercheurs de l’Université Ferhat-Abbas de Sétif, cela augure d’une évolution qualitative du rôle de l’université et, plus généralement, de l’excellence de la technologie en Algérie. Il est de coutume que les brevets d’innovation technologique soient déposés essentiellement par des instituts et centres de recherche liés à des laboratoires, des compagnies industrielles ou des mastodontes de l’économie, mais que des étudiants et enseignants s’adonnent à la création et l’innovation est peu, voire pas du tout fréquent en Algérie. Pendant des décennies, l’université algérienne était réduite à «produire» des diplômés en négligeant l’une de ses missions essentielles que constitue le triptyque recherche-création-innovation, à l’instar de ce qui se fait dans les grandes universités dans le monde. Ce n’est plus le cas ces dernières années où non seulement le statut du chercheur a été revalorisé, avec des avantages pécuniaires et des prérogatives élargies, mais de nombreuses facultés et écoles dans les spécialités technologiques ont été dotées de moyens à même de faire de la recherche une vocation et non pas une option. Les résultats n’ont pas tardé avec une série de récompenses et promotions qui sont venues valoriser et conforter les actions entreprises à ce sujet. L’exemple le plus probant est celui du pôle scientifique et technologique Abdelhafid-Ihaddaden, sis à la nouvelle ville de Sidi-Abdallah, dont des étudiants ont décroché des prix individuels au concours international de Huawei dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) qui s’est déroulé à Shenzhen, en Chine, et dont l’Ecole nationale supérieure de mathématiques (ENSM) qu’il abrite a été désignée centre d’excellence régional émergent par le très sérieux Comité exécutif de la Société mathématique européenne. Au mois d’octobre 2024, c’est Lakhdar Hamidatou, de l’Ecole nationale polytechnique de Constantine, qui avait décroché, en Italie, le Prix ENI des jeunes talents de l’Afrique pour avoir innové en matière de kits de refroidissement de cellules photovoltaïques. Ce sont là juste quelques exemples de succès de plus en plus nombreux à mettre sur le compte du génie algérien. Cela ne découle pas d’un simple hasard. C’est le fruit d’une politique assumée visant à réhabiliter la science, la création et l’innovation avec, comme espace principal, l’université, réorganisée de manière à ce que ses activités relient formation, recherche et développement économique. Les meilleurs exemples sont la création d’incubateurs universitaires, la formation de dizaines de start-ups au sein des universités algériennes et les accords signés entre des universités et des entreprises économiques pour des programmes de recherche et de recrutement post-graduation. L’économie des connaissances, longtemps laissée-pour-compte, est mise en avant comme vecteur de l’essor économique. Les prix et récompenses que récoltent les étudiants, chercheurs et innovateurs algériens sont également le reflet d’un changement de cap qualitatif : l’Algérie veut gagner sur le terrain de la recherche. Au-delà des chercheurs et scientifiques qu’elle compte dans sa diaspora à travers le monde, et plus particulièrement dans des pays scientifiquement évolués, elle veut faire émerger des «cracks» au niveau local et réussir la mutation technologique grâce à leurs compétences. L’avènement du Prix du président de la République du chercheur innovant, dont les lauréats de la première édition se sont vu remettre leurs récompenses le 20 mai dernier, participe du souci de l’Etat d’encourager l’innovation et la création. En un temps court, les premiers succès sont au rendez-vous. Ils augurent d’autres succès qu’on espère réguliers, récurrents et, surtout, retentissants.

F. A.

Multimedia