
El Moudjahid : Quelles sont les conditions pratiques qui permettent les relations économiques et, par ricochet, commerciales, algéro-françaises ?
Pr Brahim Guendouzi : Les relations économiques algéro-françaises sont diversifiées et constantes même si parfois des brouilles politiques et diplomatiques existent. La France reste le second fournisseur de l’Algérie après la Chine. De nombreuses entreprises françaises activent dans le pays dans divers secteurs, particulièrement l’énergie et l’industrie manufacturière. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont normalement à des niveaux appréciables même s’il faut à l’avenir les approfondir et ce, dans le cadre du nouveau contexte économique et la volonté des dirigeants des deux pays. Cependant sur le plan des investissements directs, beaucoup d’efforts restent à fournir par la partie française particulièrement par rapport aux nouveautés introduites par la loi n°18-22 relative à l’investissement. Par ailleurs, il est toujours opportun d’approfondir les domaines de coopération à des domaines où l’Algérie à d’importants besoins comme le transfert de savoir-faire et la technologie, l’énergie et l’environnement, l’agroalimentaire, etc. Aussi, la redéfinition d’un nouveau cadre de coopération économique redonnera l’essor souhaité aux opérateurs économiques des deux pays.
Comment l'accélération de l'accord d’association avec l'UE pourrait-il contribuer à l'amélioration de ces relations ?
L’Accord d’association Algérie-Union européenne va être certainement révisé, sur demande de l’Algérie pour l’adapter aux nouvelles situations de part et d’autre. La France est amenée à jouer un rôle important dans la nouvelle vision qu’il y a lieu d’imprimer à cet accord afin qu’il réponde aux attentes des parties prenantes. Pour sa part, l’économie algérienne revoit ses besoins à la hausse et espère qu’ils soient pris en considération dans la nouvelle approche à concrétiser. L’Algérie fait l’effort, en ce qui la concerne, de rendre sa contribution efficace en matière énergétique en faveur de ses partenaires européens.
Propos recueillis par Fouad Irnatene