Paracétamol, boissons énergisantes, cigarettes électroniques… : Ces trends de tous les dangers

Des nouveaux trends sur les réseaux sociaux nuisent à la santé de nos enfants, notamment au milieu scolaire. À cette occasion, le Dr Nabila Bessam, présidente de l'Association nationale de la santé scolaire a souligné la dangerosité de ces trends qui menacent les élèves et le milieu scolaire, rappelant qu'il est important d'être vigilant sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme Tiktok, où cette dernière devient une arme redoutable pour nos enfants. Elle a ajouté que ces trends sont basés sur des challenges entre des groupes de jeunes élèves qui veulent montrer qui a la capacité de consommer le plus. Dans ce contexte, elle a appelé les parents de ces derniers à plus de vigilance et veiller scrupuleusement au respect des règles pour assurer la sécurité, en particulier pour les jeunes utilisateurs. Elle a également insisté sur le respect des règles telles que la confidentialité, les normes de sécurité et la modération du contenu pour s'assurer que les plateformes font leur part pour protéger les enfants contre les contenus dangereux, notamment sur tiktok. "Malheureusement, les drames de ces trends demeurent des problèmes majeurs, en particulier chez les enfants et les adolescents. La plupart de ces situations se produisent par le biais de messages privés, de discussions de groupe ou entre amis, ce qui peut rendre plus difficile la détection des signes de problèmes. Contrairement aux publications publiques, ces espaces privés permettent aux comportements nuisibles de passer inaperçus et peuvent faire en sorte que les enfants se sentent plus isolés lorsqu'ils sont confrontés à un conflit, comme c’est le cas des trends de paracétamol, les boissons énergisantes et les cigarettes électroniques qui menacent la santé de nos enfants, car elles provoquent de graves maladies à l'image de l'insuffisance rénale, les hépatites pouvant parfois peuvent entraîner des morts", a-t-elle fait savoir. Le Dr Bessam a insisté sur la nécessité d’intensifier des actions de sensibilisation sur les dangers liés à l’utilisation des réseaux sociaux et des technologies modernes, mettant en lumière les dangers de l'utilisation anarchique et dangereuse des divers moyens et supports des réseaux sociaux, en particulier les enfants et les jeunes qui utilisent massivement ces espaces virtuels et sont souvent confrontés à des problèmes ou sont victimes de piratage ou d'autres délits. L’interlocutrice a mis en évidence le rôle des parents dans l’accompagnement de leurs enfants sur l'utilisation correcte et sûre de l'Internet, les guider et les éduquer, afin de les protéger des différents risques pouvant résulter de leur utilisation de cette technologie. Dans ce sillage, elle a mis l'accent de mener des campagnes de sensibilisation tout au long de l’année scolaire, à travers les structures éducatives et les établissements de formation sur les dangers de l'utilisation de l'Internet afin de sensibiliser et protéger les enfants et les jeunes. De son côté, M. Fadi Tamim, représentant de l'Association nationale pour la protection des consommateurs a indiqué que la chicha et la cigarette électronique connaissent un essor inquiétant chez les jeunes scolarisés, ces dernières années. Ce phénomène est devenu un enjeu majeur dans le milieu scolaire. Elle suscite des inquiétudes croissantes parmi les membres du personnel travaillant dans les écoles ainsi que chez les parents. Alors qu'elle est utilisée à des fins récréatives, la vapoteuse gagne du terrain chez les adolescents. Avant d'ajouter que le recours à la vapoteuse à l'école soulève des préoccupations légitimes quant à la santé des élèves et à son impact sur le climat éducatif. À l'heure où la cigarette électronique gagne en popularité parmi les jeunes, cette dernière devient un jeu praticable entre les mains des enfants. Le plus grave est que ces cigarettes électroniques prennent souvent des formes de jouets ou des outils d'informatiques, de telle sorte que les enseignants et les parents ne peuvent pas les reconnaître. Il a, par ailleurs, rappelé que l'utilisation de la vapoteuse expose les jeunes à des risques pour leur santé. Les liquides contenus dans la vapoteuse sont constitués de substances nocives, et l'inhalation régulière de ces composés soulève des questions sur les impacts qu'ils pourraient avoir à long terme sur la santé. "La vapoteuse pourrait avoir des effets négatifs sur le développement physique et cognitif des adolescents. De plus, la présence de la vapoteuse en classe peut perturber l'environnement éducatif en détournant l'attention des élèves de leurs études. Pour faire face à ce phénomène certains pensent que des mesures éducatives pourraient être plus efficaces que des sanctions. Des programmes de sensibilisation sur les dangers de la vapoteuse intégrés aux programmes des cours réguliers pourraient fournir aux élèves les informations nécessaires pour être par la suite en mesure de prendre des décisions éclairées sur leur santé", a-t-il fait savoir, soulignant que les adolescents sont susceptibles de recourir à la vapoteuse pour gérer leur anxiété. Cela étant, M. Tamim rappelle qu'il est important de protéger la santé des élèves en favorisant un climat éducatif adéquat. En outre, la mise en place de mesures préventives semble être la voie à suivre pour aborder cette problématique complexe. "Il est nécessaire de travailler en collaboration avec les autorités concernées, les parents et le personnel enseignant pour faire face à ce défi qu'est la vapoteuse tout en assurant un milieu scolaire propice à l'apprentissage" dira-t-il. Pour sa part, M. Ahmed Mahmoudi, pneumologue à l'hôpital Salim-Zemirli a souligné l'importance de la prévention contre ce phénomène, rappelant que le tabagisme devient un réel enjeu de santé publique, un enjeu qui justifie une interdiction dans le cadre scolaire. "Cette interdiction vise aussi à protéger certains élèves du tabagisme passif, phénomène qui concerne les élèves qui se retrouvent dans un groupe de fumeurs et qui respirent inévitablement la fumée venant de leurs pairs", a-t-il expliqué. Il a rappelé que le tabagisme à l'école est un phénomène nocif pour la santé et la prévention est un réel enjeu de santé publique. Outil de protection de la santé, l'interdiction de fumer dans le cadre scolaire fait partie de cette prévention, même si cette interdiction est difficilement applicable sur le terrain. Nous avons pointé la difficulté que rencontrent les écoles à faire appliquer l'interdiction de fumer. "La cohérence demanderait que l'interdiction de fumer s'applique aussi aux adultes qui travaillent dans l'école ou qui sont de passage. Il est certainement plus facile de faire appliquer la norme si les adultes ne fument pas, en prônant la force de l'exemple, mais le risque est aussi d'infantiliser les membres de l'équipe éducative en imposant l'interdiction à tous, même aux adultes, sans tenir compte de leur liberté individuelle, de leur choix de fumer ou pas", a-t-il conclu.

Z. G.

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