Dans une déclaration à l'APS, la sénologue, Dr Amina Abdelouahab, a souligné que la prise de conscience quant à l'importance du dépistage précoce est en nette progression par rapport aux décennies précédentes, où de nombreuses femmes éprouvaient une certaine gêne à consulter, "par crainte ou par pudeur", précisant que le dépistage, généralement recommandé à partir de 40 ans pour les femmes ne présentant pas de signes cliniques, permet de détecter la maladie à un stade précoce, "ce qui porte le taux de guérison à près de 99% et évite à la patiente les complications des interventions chirurgicales, et même la chimiothérapie".
Mettant en exergue l’importance d'un diagnostic rapide dès l'apparition de tout type de symptômes, la spécialiste a appelé les femmes de moins de 40 ans à surveiller leur état de santé de manière régulière.
S'agissant de la prise en charge psychologique, la directrice du Centre de recherche et d'applications psychologiques (CRAP), Samira Fekrache, a affirmé que l’accompagnement psychologique des patientes est tout aussi crucial que le traitement médical, soulignant la nécessité d'évoquer ouvertement la nature de la maladie pour aider les femmes à l’accepter.
Elle a, à ce propos, mis en garde contre la tendance sociale à taire ou à dissimuler le diagnostic de la maladie, estimant qu'une telle attitude peut fragiliser davantage la patiente et affecter son moral.
Mme Fekrache a, par ailleurs relevé que la malade traverse plusieurs étapes émotionnelles allant du choc, puis le déni, à la difficulté d’accepter les changements physiques, soulignant que le soutien psychologique doit être apporté à la fois par la famille et l’équipe médicale, compte tenu de la durée et de la complexité du traitement.
Elle a ajouté que les médecins doivent expliquer clairement la nature de la maladie, son évolution et les risques de récidive, afin d'aider les malades à accepter la réalité et à poursuivre leur traitement".
Elle a conclu qu'"une volonté forte et un bon moral, renforcés d'un soutien psychologique et social, sont des facteurs déterminants dans l'augmentation des chances de guérison et pour surmonter cette pénible épreuve".
Pour sa part, la directrice de l'Association El-Amel d'aide aux personnes atteintes de cancer, Souria Ben Bouras, a indiqué que ces dernières années ont connu "une nette amélioration des taux de participation au dépistage précoce, grâce aux campagnes de sensibilisation continues", soulignant que son association ainsi que les différents acteurs de la société civile, œuvrent à élargir la portée de la sensibilisation à l'importance du dépistage précoce, à travers l'organisation de caravanes périodiques dans plusieurs régions du pays.
Dans ce cadre, une caravane médicale pluridisciplinaire s'est rendue dans la wilaya d'Illizi, où elle offre des services de dépistage gratuit et de sensibilisation.
S'agissant des activités programmées par l'association durant le mois d'"Octobre Rose", Mme Ben Bouras a précisé qu'elles prévoient des campagnes de sensibilisation et de dépistage gratuit, des conférences, des ateliers au profit du corps médical, ainsi que des interventions médiatiques intensives visant à sensibiliser sur la gravité de la maladie et l'importance du dépistage précoce.
Elle a appelé à saisir cette occasion pour "éclairer les consciences, briser le mur de la peur et ancrer la culture du dépistage précoce".
De son côté, le président de l'Association El-Badr, Mustapha Moussaoui, a mis en avant la prise de conscience collective en progression, quant à la nécessité du dépistage et du diagnostic précoces afin d'éviter les complications, soulignant que son association organise tout au long de l'année des sessions de formation destinées aux bénévoles en matière de sensibilisation aux risques de cette maladie.
APS
