Numérisation du secteur des Finances : Le chantier tire à sa fin

ph. T. Rouabah
ph. T. Rouabah

Les directions des Domaines, des Impôts et des Douanes sont parvenues à concrétiser un processus de numérisation, conformément aux recommandations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et qui auront, sans doute, des retombées considérables sur l’activité économique, en général, et les contribuables, en particulier.

Le secteur des douanes est «dématérialisé, toutes les opérations de dédouanement sont aujourd’hui réalisées à distance». C’est valable également pour le secteur des impôts. C’est en gros les déclarations faites, hier, par le ministre des Finances, Laâziz Faïd, lors de son passage au Forum d’El Moudjahid, ayant pour thème «Réformes engagées par les autorités algériennes à travers la loi de finances 2024». À ce propos, le ministre, qui a inauguré, dans un passé récent, un data center aux normes internationales, a mis l’accent sur les mesures de numérisation, voire le système d’information généralisé dans le secteur des Finances, notamment les secteurs des douanes et des impôts. Il a cité, comme exemple, que actuellement, les «signatures électroniques ont un ancrage juridique, contrairement au passé». Idem, dit-il, pour les «déclarations à distance», au niveau des douanes, concernant les citoyens qui veulent déclarer leurs devises à distance, s’est-il réjoui. L’hôte d’El Moudjahid a réitéré, à ce titre, que tout «le processus de dédouanement est finalisé». Ainsi, 80% des ressources de l’État, c’est-à-dire 80% des opérations fiscales, sont complètement dématérialisées et se font par des déclarations à distance, a-t-il précisé. Le ministre a expliqué que dans le cadre des réformes des finances publiques, le secteur des Finances a tracé un objectif visant l’amélioration de la gestion, ainsi que l’évaluation du service public.
Il s’agit, selon lui, d’«une rationalisation et une optimisation des dépenses publiques, garantissant évidemment la transparence», a-t-il déclaré. D’ailleurs, les états de la LF-2024 sont affichés.
Le «processus engagé par la formation et aussi être présent sur le terrain. On doit agir sur les comportements et les mentalités, pour assurer un changement et rétablir la confiance», a-t-il préconisé. Faisant un état des lieux réel sur les finances du pays qui se portent bien, le ministre a expliqué que les «nouvelles mesures contenues dans la loi de finances 2024 prend en charge les besoins des citoyens, des entreprises, de l’Administration, en prenant en ligne de compte toutes les contraintes d’ordre national, international et sécuritaire». Selon le ministre, la «sécurité ne peut exister sans la sécurité financière», a-t-il déclaré, soulignant, à ce propos, que la loi de finances 2024 a été élaborée en se projetant sur la réalité qu’a connue le pays, face à la chute drastique des revenus en 2015, et bien entendu l’impact de la crise lié à la pandémie de Covid-19, ayant entraîné la chute des prix du pétrole qui ont atteint les 15 dollars le baril. La loi de finances 2024 représente une source pour lutter contre la pandémie et bien d’autres dépenses de soutien en faveur de la population, précisant, à cet égard, que le niveau des finances budgétaires a doublé entre 2021 et 2024, pour amortir la crise covid et améliorer les revenus et les salaires qui seront en hausse de 47%, en plus des autres mesures. Concernant les dépenses d’investissement, le ministre a expliqué que le programme concerne la réévaluation des projets dont le montant est important, car, dit-il, tout simplement, non pas parce qu’il est lié à l’immaturité des projets, mais plutôt au dégel de certains. D’où, a-t-il expliqué, le montant des dépenses qui a augmenté de 45%. La loi des finances publiques est une vision globale et non sectorielle, qui comprend des mesures importantes en faveur de la population, notamment avec de nouvelles mesures, telles que la suppression de taxes sur les produits de large consommation pouvant améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et leur vie au quotidien. Le ministre des Finances, qui était l’invité du Forum d’El Moudjahid, a fait part de l’importance de la réforme des finances publiques qui est engagée et qui donnera les résultats escomptés dans quelques années.
L’élaboration de la loi de finance 2024 s’inscrit sans le cadre de ce processus. Le cadrage macroéconomique de la LF-2024 repose justement sur des indicateurs fiables qui vont améliorer la visibilité dans l’évolution de l’économie nationale. Les progrès enregistrés en matière de lutte contre l’inflation, la maîtrise de la dette interne à hauteur de 47% du PIB sont des résultats tangibles. Les progrès dans la numérisation font en sorte que 80% des ressources de l’État viennent des déclarations à distance et d’opérations dématérialisées, que ce soit en matière d’impôts que de dédouanement.

Samia Boulahlib

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CHIFFRES À RETENIR

Cadrage macroéconomique et budgétaire de la loi de finances 2024 et perspectives pour 2025 et 2026, trois hypothèses sont retenues :
- prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60$ sur la période 2024-2026 ;
-prix du marché du baril à 70$ sur la période 2024-2026 :
-Dépenses budgétaires prévues sur la période 2024-2026 ;
Agrégats du cadrage macroéconomique
-PIB pour 2024 et celui projeté pour 2025 et 2026 à partir d’un rebasage des comptes économiques ;
-la croissance économique devrait atteindre +4,2% en 2024, puis +3,9% en 2025 et 4,0% en 2026 ;
-la croissance du secteur des hydrocarbures serait tirée par les exportations du gaz naturel et du gaz liquéfié ;
-la croissance du PIB hors hydrocarbures serait traduite par une amélioration dans les secteurs
des services, de l’agriculture, du BTPH et de l’industrie ;
-la balance commerciale devrait être excédentaire entre 2024 et 2026 ;
-les exportations de biens devraient atteindre 49,8 milliards $ en 2024, 50,3 milliards en 2025 et 51,6 milliards $ en 2026 ;
-les importations de biens devraient augmenter en 2024 de +4,4% pour atteindre 42,4 milliards $, puis 45,3 milliards $ en 2025 et 45,0 milliards $ en 2026 ;
-les recettes budgétaires devraient atteindre 9.105,3 milliards DA en 2024 et augmenter en moyenne de +3% entre 2025 et 2026 ;
-les dépenses budgétaires se situeraient en 2024 à 15.275 milliards de DA, puis à 15.900 milliards DA en 2025 et 15.705,6 milliards DA en 2026 ;
-le déficit budgétaire passerait de -16,3 %du PIB en clôture de l’année 2023 à un déficit moyen de -16,2% du PIB entre 2024 et 2026 ;
-le déficit global du Trésor passerait à -18,6% du PIB en clôture de l’année 2023 à un déficit moyen de -18,6% du PIB entre 2024 et 2026.
- Les dépenses publiques sont soutenables budgétairement. Deux indicateurs sont avancés :
- Taux d’endettement /PIB = 47% inférieur à 60%
- Dette publique représente 15.500 milliards de DA, et elle est une dette interne, car nous n’avons pas de dette externe.
- Marge de manœuvre pour aller vers le financement interne des investissements. Avec le retour sur investissement, la fiscalité va s’améliorer énormément, pour prendre par la suite le financement des dépenses publiques.
L’indicateur de soutenabilité budgétaire est inférieur est égal à -1, ce qui est très positif par rapport aux finances publiques. Auparavant, cet indice était égal à +1, ce qui était très contraignant.
Inflation : le taux d’inflation en 2023 était de 9% et il sera réduit en 2024 à 8,5%. Il faut dire que 70% de l’inflation est une inflation importée. Grâce à des mesures douanières et fiscales, la situation est en train de s’améliorer.
Défense du pouvoir d’achat des citoyens : 740 milliards DA pour le soutien des prix des produits de large consommation.
Sur un total des transferts de 4.200 milliards DA, 2.900 milliards DA représentent des transferts sociaux, alors qu’ils étaient de 1.900 mds da en 2020.
Le PIB nominal de l'Algérie devrait atteindre 35.530 Mds DA en 2024.

S. B.

 

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