Mesures de soutien aux catégories sociales défavorisées : 5.100 milliards DA pour les transferts sociaux

ph. T. Rouabah
ph. T. Rouabah

Conformément aux instructions fermes du président de la République sur le plan socio-économique, et ce depuis l'année 2020 et relatives notamment à la préservation et à l'amélioration du pouvoir d'achat, à la promotion de l'emploi, l'amélioration du cadre de vie du citoyen, l’élaboration de la loi de finances 2024 consacre le caractère social de l’Etat avec une hausse du budget consacré aux transferts sociaux de pas moins de 7%, soit 2.916 milliards de dinars. Invité hier à notre forum, le premier argentier du pays, le ministre des Finances, Laaziz Faid, l’a réaffirmé et assuré que pas moins de 5.100 milliards DA sur un total de 15.502 milliards, constituent les dépenses budgétaires consacrées à encourager l’emploi et renforcer le pouvoir d’achat des ménages.
Par transferts sociaux, notre invité nous explique qu’il faut entendre soutiens directs et indirects touchant aussi bien l’amélioration du pouvoir d’achat que le cadre de vie des citoyens, mais également le soutien des prix des produits de large consommation, à l'instar de l'énergie, l'eau potable, le sucre, le lait, l'huile et les céréales. Le ministre des Finances rappelle à ce titre que «les politiques publiques ont été orientées, ces dernières années, vers le soutien du pouvoir d'achat du citoyen à travers la valorisation des salaires au profit de plus de 2,8 millions de fonctionnaires et d'agents contractuels, le renforcement de la justice fiscale et la garantie de la couverture des besoins de base, notamment pour les catégories vulnérables, outre le renforcement des différents programmes d'aide sociale, dont la valorisation des pensions destinées aux personnes à besoins spécifiques et aux personnes nécessiteuses». «Les tensions géopolitiques continues impactent les cours mondiaux des matières premières, notamment des produits alimentaires dont les cours continuent d’augmenter, ce qui requiert toujours une intervention croissante de l'Etat», a estimé le ministre, affirmant que «cet état impacte négativement le pouvoir d'achat des ménages, les équilibres des comptes, ainsi que le budget de l'Etat».
A cet égard, il a évoqué les principales mesures prises pour atténuer les effets de ces hausses de prix, notamment à travers la révision du barème de l'Impôt sur le revenu global (IRG), l'augmentation des salaires des employés résultant de la révision de la grille indiciaire des années 2022, 2023 et 2024, l'instauration et la réévaluation de l'allocation chômage, l'augmentation des subventions et des pensions de retraites au profit de certains groupes sociaux. Pour ce qui est des augmentations de salaire, le ministre rappelle que 578 milliards DA ont été alloués, dans le cadre du texte de loi de finances 2024, à la révision de la grille indiciaire des salaires au profit de 2,86 millions de fonctionnaires et agents publics.
Il s’agit de la dernière étape des augmentations des salaires à hauteur de 47% durant ces deux années, décidées par le président Abdelmadjid Tebboune depuis le début de l’année. Selon le ministre, le budget du projet de loi de finances 2024 est «le plus important dans l’histoire du pays, sachant qu’une grande partie est consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, tandis qu’une autre partie est dédiée au financement des projets d’investissement». Selon lui, la majoration des salaires atteindra annuellement (durant ces deux années) un seuil variant entre 4.500 DA et 8.500 DA en fonction des catégories.
Elles toucheront, précise-t-il, 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels. Pour les travailleurs du secteur économique, M. Faid indique que ces derniers bénéficieront des augmentations dans le cadre de la révision des conventions collectives conclues entre l’opérateur et le partenaire social. Outre les salaires des fonctionnaires, l’Etat a décidé aussi de revoir à la hausse les pensions de retraites, ainsi que l’allocation chômage. La loi propose ainsi une exonération temporaire de la TVA, aux stades de production et de commercialisation gros et détail, jusqu’au 31 décembre 2024 du poulet de chair, de la dinde, des œufs de consommation, des fruits et légumes frais, produits localement et des légumes secs et riz, produits localement ou importés. Elle comporte, dans le cadre des mesures visant la consolidation du pouvoir d’achat, l’institution d’une allocation forfaitaire de solidarité pour les catégories sociales sans revenus, notamment, les chefs de famille, les familles, les personnes âgées de plus de 60 ans et les personnes à besoins spécifiques. Le texte propose également l’ouverture d’un compte d’affectation spécial intitulé «Fonds de la pension alimentaire», à travers lequel l’Etat paiera les pensions alimentaires attribuées aux bénéficiaires, et le ministère de la Justice percevra ces sommes sur les débiteurs. Les transferts sociaux englobent donc des soutiens directs et indirects visant à améliorer le niveau de vie des citoyens et leur pouvoir d’achat. Ce budget, qui s’élève à 704 milliards de dinars, inclut le soutien à l’acquisition de logements, l’assistance aux revenus de diverses catégories sociales (familles défavorisées, personnes ayant des besoins spécifiques, retraités, etc.)

Farida Larbi

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