
Confrontée à des défis sécuritaires majeurs à ses frontières, à des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux et à des tentatives de déstabilisation, l’Algérie a plus que besoin d’un front intérieur renforcé.
Dans un contexte régional instable et face à des menaces de plus en plus complexes, le resserrement des rangs s’impose, aujourd’hui, comme une priorité nationale absolue. Les partis politiques en sont bien conscients et insistent sur cette impérieuse nécessité d’œuvre par tous les moyens à la consolidation de la cohésion nationale, pour immuniser l’Algérie contre toute tentative de déstabilisation. Ainsi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) appelle à faire face aux défis auxquels le pays est confronté. S’exprimant, lors d’une rencontre régionale du parti, le président du mouvement, Abdelaâli Hassani Cherif, a relevé «la nécessité d’unifier les positions sur les grandes questions qui requièrent de nous tous la coordination, le dialogue et la solidarité, notamment au niveau du Parlement et des partis politiques», en vue de «contrer les parties qui tentent de déstabiliser le pays». De son côté, le parti El-Bina a salué l’adoption en Conseil des ministres du projet de loi relatif à la mobilisation générale, qu’il qualifie de «décision anticipative sage», prise par les hautes autorités du pays «dans un contexte régional et international sensible». La formation d’Abdelkader Bengrina s’est dit «convaincue» que cette décision proactive est de nature à «consolider la communion nationale, afin de garantir la pleine disponibilité de l’État, aussi bien sur le plan militaire que politique, économique et social, pour faire face à tous les dangers et menaces qui peuvent cibler la sécurité nationale, la souveraineté, la stabilité, l’unité du peuple et l’intégrité territoriale». El-Bina a appelé «toutes les élites, les formations politiques et les forces nationales à une mobilisation politique générale urgente». Pour la matérialiser, ce parti a proposé de «constituer un Comité national pour le renforcement de la cohésion et la consolidation du front intérieur et de la vigilance», afin de relever les défis et de protéger les acquis de l’Algérie nouvelle. Le secrétaire général du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a pour sa part mis en avant l’importance de consolider le front intérieur face aux menaces multiples qui visent l’Algérie, en œuvrant à préserver les acquis en matière de sécurité et de stabilité nationales. Dans son allocution d’ouverture, lors de la 5e session ordinaire du conseil consultatif du mouvement, tenue vendredi, M. Douibi a appelé à renforcer le dialogue national, pour déjouer les complots qui se trament contre l’Algérie, en raison de ses positions en faveur des causes justes dans le monde, à leur tête les causes palestinienne et sahraouie. Cela en plus des projets stratégiques qu’elle a lancés sur le continent africain. Le FFS a également abondé dans le même sens, en estimant qu’il est primordial de construire un consensus national autour des questions fondamentales et indispensables à la préservation du pays et à l’épanouissement de son peuple». D’autres formations agissent également dans le même sens, témoignant ainsi de leur prise de conscience quant aux dangers qui guettent le pays. Il faut dire que l’Algérie est entourée d’un arc de feu. Elle partage ses frontières avec plusieurs pays en proie à des conflits armés, à l’instabilité politique ou à des crises économiques profondes. La menace terroriste persiste dans certaines zones sahéliennes, alimentée par des réseaux transnationaux bien organisés et difficiles à neutraliser. Cette situation impose une vigilance constante aux forces de sécurité, mais elle exige surtout l’unité du peuple algérien autour des institutions de l’État. Mais comme menaces, il n’y a pas que le terrorisme. Outre les menaces physiques, l’Algérie fait également face à une guerre numérique silencieuse, mais redoutable. Comme l’ont souligné des participants à l’atelier régional du Bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA), elle subit une forme de guerre moins visible, mais tout aussi destructrice : celle menée sur les réseaux sociaux. Fausses informations, manipulations d’images, campagnes coordonnées visant à saper la cohésion nationale et à semer le doute dans les esprits sont autant d’attaques informationnelles qui sont devenues monnaie courante. Elles visent à affaiblir le moral des citoyens et à éroder la confiance envers les autorités. Dans ce climat, renforcer le front intérieur devient une impérieuse nécessité. Cela passe, d’abord, par la consolidation de l’unité nationale, au-delà des clivages politiques, idéologiques ou sociaux. L’éducation civique, la vigilance médiatique, le respect des institutions et la promotion des valeurs patriotiques et républicaines doivent redevenir les piliers de la conscience collective.
M. A. O.