
«Au nom de tous les chefs tribaux, personnalités et cadres de la région de Tanezrouft, nous renouvelons notre engagement à rester unis aux institutions de la République et à défendre la stabilité du pays face à tous les défis», a déclaré l’Amenokal Selsali Didi, chef de la tribu touareg de Tanezrouft.
L’hostilité manifeste et l’attitude foncièrement malveillante et infondée qu’affiche à l’égard de l’Algérie, la junte militaire, qui s’est emparée du pouvoir au Mali, a provoqué le courroux de la communauté touarègue de Tanezrouft, une région de l’extrême sud située à cheval entre l’Algérie et le Mali. «En s’en prenant à l’Algérie, la junte militaire malienne joue avec le feu et devra, d’un point de vue politique, payer le prix fort pour son attitude insolente et sa position irrespectueuse envers l’Etat algérien et ses institutions» a affirmé, catégorique, l’amenokal Selsali Didi, chef de la tribu touarègue de Tanezrouft. Se situant comme rempart et en première ligne face aux menaces sécuritaires émanant des frontières sud, notamment du Mali, il a exprimé de manière forte et solennelle l’attachement de la communauté qu’il représente «à l’unité nationale, à la sécurité du territoire et aux valeurs fondatrices de la République algérienne». «Au nom de tous les chefs tribaux, personnalités et cadres de la région de Tanezrouft, nous renouvelons notre engagement à rester unis aux institutions de la République et à défendre la stabilité du pays face à tous les défis» a-t-il appuyé. Mettant en relief les efforts constants que déploie l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’ALN, il a salué l’engagement sans faille de l’institution militaire dans l’accomplissement de sa noble mission de défense de l’intégrité du territoire national et de la sécurité des Algériens, là où ils se trouvent, plus particulièrement dans les régions frontalières du Sud. «Nous apprécions également les sages décisions de l'État de fermer l'espace aérien à la clique putschiste dirigée par des parties extérieures qui menacent la sécurité de la région et ont oublié que l'Algérie était et est toujours contre tous les types de terrorisme», a poursuivi l’amenokal touareg de Tanezrouft. «Cette position est saluée comme une mesure de souveraineté visant à préserver la stabilité régionale», a-t-il insisté. «Les positions honorables de l’Algérie resteront inébranlables en faveur de causes justes telles que la cause palestinienne et la cause sahraouie», a-t-il soutenu. Et d'enchaîner : «Nous sommes avec les résolutions des Nations-Unies pour liquider le colonialisme et la réaffirmation du droit des peuples à l'autodétermination.» Sur un autre volet, Didi Selsali a lancé un appel à tous les hommes des tribus touarègues ainsi qu’à l’ensemble du peuple algérien, les exhortant à serrer les rangs et à préserver l'esprit de solidarité et d'unité nationale, loin de toute forme de division et de rhétorique destructrice, ainsi qu'à adhérer à l'unité du peuple et de la terre, et faire valoir ainsi l’esprit de responsabilité morale envers la patrie. «Nous appelons toutes les tribus des zones frontalières à s'unir, à renforcer le front intérieur, à élever le niveau de vigilance, à augmenter le niveau de coordination et de coopération avec les différents services de sécurité et à surveiller tout mouvement suspect sur la bande frontalière», a-t-il affirmé. A ce titre, il a annoncé une rencontre de sensibilisation des populations des frontières dès ce lundi à partir de Bordj Badji Mokhtar, a-t-il précisé.
«La patrie est notre responsabilité et nous ne permettrons à aucune partie de porter atteinte aux acquis de notre peuple ni de le détourner du chemin de l’Algérie victorieuse»a affirmé le chef touareg de Tanezrouft.
Les populations du Sud mieux sensibilisées aux dangers aux frontières
Des rencontres de sensibilisation seront organisées, auxquelles prendront part l’ensemble des notables des différentes régions frontalières, aux côtés des chefs de tribus touarègues.
Cette mobilisation traduit une forte volonté et une conviction partagée par tous quant à l'impératif de faire front commun contre les menaces sécuritaires et les dérives autoritaires des putschistes maliens, tout en réaffirmant les valeurs de liberté, de souveraineté, de cohésion et d’attachement loyal aux institutions de l’Etat algérien.
Dans le même élan, le Forum politique de l’Azawad a exprimé, lui aussi, son plein appui à l’Algérie et à ses institutions. «Nous, le Forum politique de l'Azawad, avec tous nos cadres politiques, sociaux, universitaires, civils et militaires, déclarons notre solidarité avec nos frères d'Algérie face à la vague de distorsion et de déni de toutes les constantes, affichée par la soi-disant Alliance des Etats (AES) du Sahel, en particulier le régime putschiste au Mali», peut-on lire en première ligne dans un communiqué rendu public par le Forum et signé par son représentant, Mahfoudh Ag Adnan.
Le document dénonce vigoureusement le fait que le régime putschiste au Mali «a porté préjudice à notre société non seulement par le coup d'État, mais aussi en s’alliant à des mercenaires russes de Wagner dans le but de tuer notre peuple azawadi, tenter de le déplacer et monopoliser les richesses souterraines azawadiennes».
Le Forum condamne ainsi «le bombardement des mines dans la région frontalière près de Tinzaouatine, provoquant le déplacement de milliers de travailleurs africains dans la mine d'or de l'Azawad, et dénonce le non-respect par le Mali des conventions internationales concernant le non-recours aux mercenaires pour tuer et déplacer des populations». Le document conclut en mettant l’accent sur le fait que «la stabilité et la sécurité de l'Azawad font partie de la sécurité et de la stabilité de l'Algérie, et sont même considérées comme la soupape de sécurité de toute la région»
K. A.