
La lutte contre le cancer constitue l’une des priorités absolues pour les autorités publiques. Sous l’impulsion du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le pays a engagé une transformation majeure de son système de santé, avec un accent particulier sur l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de cancer. Avec un réseau de soins en expansion, des traitements gratuits et une volonté affichée de modernisation, l’Algérie a balisé le terrain pour une vision d’avenir, pour la prise en charge des cancéreux, avec l’objectif de réduire sensiblement le taux de mortalité, à l’horizon 2030. L’objectif en question relève, néanmoins, d’une équation complexe, eu égard, notamment au nombre sans cesse croissant des malades atteints de cancer. Ces derniers avoisinent le nombre de 60.000 cas recensés annuellement, a révélé le Dr Bekkat Berkani, président du Conseil de l’ordre national des médecins. Il a assuré, pour autant, que «la riposte de l’État a été à la mesure de l’ampleur prise par cette maladie». Des avancées importantes dans le protocole de soins ont été accomplies en matière de traitement des cancéreux, a-t-il appuyé, rappelant que l’une de mesures phares décidées la matière est celle portant institution de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, dont le décret présidentiel de création a été publié, début 2024, au Journal officiel. «Le seul fait que cette Commission soit placée auprès du président de la République démontre l’engagement du chef de l’État à améliorer constamment la prise en charge des cancéreux», a fait savoir le Dr Bekkat. Dans cette optique, le président du Conseil de l’ordre des médecins a affirmé accueillir favorablement l’annonce, jeudi dernier, par le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, au siège de l’APN, de l’ouverture de pas moins de 256 centres de chimiothérapie d’ici la fin de l’année en cours. Selon le Dr Bekkat, «cette mesure consolide le principe de la décentralisation des infrastructures de soins oncologiques et leur généralisation, à travers le territoire national». Sur sa lancée, il a expliqué que la chimiothérapie consiste en l’injection de traitements destinés à lutter contre la maladie du cancer. Devant l’APN, le ministre Abdelhak Saïhi a également annoncé l’acquisition, avant la fin de l’année, de 29 nouveaux accélérateurs, auxquels viendront s'ajouter ceux existant déjà et dont le nombre est de 88, répartis à travers le pays. Les accélérateurs sont, pour rappel, des outils indispensables pour le traitement du cancer, plus particulièrement pour ce qui est de la radiothérapie externe.
En d’autres termes, l’annonce du ministre de la Santé dénote une volonté réelle des pouvoirs publics d’assurer des soins accessibles et performants, pour les malades atteints du cancer. La multiplication de la construction de Centres anticancéreux (CAC) s’inscrit, également, dans les mêmes objectifs. En outre, et contrairement à de nombreux pays, l’Algérie maintient une politique de gratuité des traitements anticancéreux, y compris pour les thérapies ciblées. Le pays a également renforcé sa production locale de médicaments essentiels, via des partenariats du Groupe Saidal, ce qui est à même de réduire la dépendance aux importations. Dans sa stratégie multidimensionnelle de lutte contre le cancer, l’Algérie mise beaucoup, par ailleurs, sur le volet de la prévention. «L’avantage de la lutte contre le cancer, c’est d’aller au-devant du diagnostic», a soutenu, à ce propos, le Dr Bekkat, qui préconise le renforcement des campagnes de sensibilisation contre les différentes types de cancer, tout en précisant que ceux de la prostate et du côlon sont les plus répandus chez les hommes, et que le cancer du sein est le plus fréquents chez les femmes. Les efforts consentis dans le cadre de la stratégie évoquée ont déjà produit des résultats tangibles. Il est question, notamment, de l’amélioration du taux de survie des personnes atteintes de plusieurs types de cancer, tels ceux du colorectal et du sein. En dépit de ces résultats probants, plusieurs défis persistent, pour autant, entre autres la consolidation de la lutte contre le tabagisme et l’obésité, la nécessité d’améliorer la coordination entre les différentes infrastructures dédiées au traitement des cancéreux, sans oublier l’impératif d’encourager et de promouvoir les investissements dans la recherche oncologique.
K. A.