À Oran, le ministre turc des Affaires étrangères a inauguré, hier, le siège du consulat de Turquie, confirmant ainsi la volonté croissante de ce pays de bâtir un partenariat d’exception avec l’Algérie, mutuellement bénéfique pour les deux nations.
Le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Hakan Fidan, est arrivé hier dans le cadre d’une visite de deux jours pour réaffirmer l’excellence des relations entre les deux pays, lesquelles connaissent, ces dernières années, une dynamique sans précédent, marquée par une convergence de vues, une intensification des échanges et une volonté partagée d’élever le partenariat bilatéral à des niveaux stratégiques inédits. Accueilli à Oran par le secrétaire général du département des Affaires étrangères, Lounès Magraman, en présence des autorités locales, notamment du wali, Samir Chibani, l’hôte de l’Algérie a procédé à l’inauguration du siège du consulat de Turquie dans la capitale de l’Ouest, confirmant ainsi la volonté croissante de ce pays de bâtir un partenariat d’exception avec l’Algérie, mutuellement bénéfique pour les deux nations. C’est ce qui ressort des propos du chef de la diplomatie turque qui a déclaré, repris par l’APS, que l’ouverture du consulat «renforcera les relations entre les deux pays amis et frères». Le choix pour la Turquie de disposer d’un consulat à Oran procède, selon Hakan Fidan, «d’une démarche qui s’inscrit dans le cadre de la diplomatie économique, reflétant la volonté de la Turquie de renforcer ses relations économiques dans cette région stratégique». Après son escale à Oran, le ministre turc des Affaires étrangères doit regagner Alger où il co-présidera, avec son homologue algérien, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, les travaux de la troisième réunion du Groupe de planification conjoint (GPC) entre l’Algérie et la Turquie. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Conseil de coopération stratégique de haut niveau (CCSHN), qui se tiendra à l’occasion de la visite prévue du Président Tebboune en Turquie, comme cela a été communiqué par le ministère des Affaires étrangères de la Turquie. Joint par El- Moudjahid, Zeki Güvercin, président du Forum international turc de l’investissement et de l’éducation (ITEF), a mis en relief l’importance que revêt la visite du ministre Hakan Fidan en Algérie, précisant que celle-ci «est synonyme d’avancée importante dans de nombreux domaines de coopération entre les deux pays». «Outre les projets de partenariat qui lient les deux pays, notamment ceux relatifs au domaine de l’énergie et de la défense où les investissements sont très fortement développés, s’ajoute le rôle important de la diaspora qui compte quelque 1 400 entreprises turques présentes en Algérie, lesquelles opèrent dans de nombreux secteurs.» En effet, la coopération énergétique constitue un pilier stratégique du partenariat algéro-turc. Le prolongement de l’accord d’approvisionnement en gaz naturel algérien à destination de la Turquie jusqu’en 2027, à raison de 4 millions de m³ par an, renforce la stabilité énergétique d’Ankara, tout en consolidant le rôle de l’Algérie comme acteur énergétique fiable. Ce partenariat se projette également vers l’avenir avec la création prochaine d’une société mixte entre Sonatrach et ses homologues turcs pour l’exploration pétrolière et gazière. Dans le domaine de la sécurité alimentaire, l’exemple réussi d’un projet agricole de 4 000 hectares à Adrar, ayant permis une production abondante exportée vers l’Afrique de l’Ouest, illustre les possibilités considérables qu’offre l’agriculture saharienne. L’intérêt croissant des entreprises turques pour ces projets confirme un partenariat agricole innovant, durable et résolument tourné vers la souveraineté alimentaire. La diversification du partenariat se précise également dans des secteurs de pointe, comme les énergies renouvelables, les mines et l’industrie pharmaceutique. Ces domaines sont au cœur des accords signés lors du Conseil de coopération de haut niveau et bénéficient d’un intérêt stratégique partagé. La formation professionnelle, les technologies de l’innovation et l’accompagnement des micro-entreprises figurent aussi parmi les axes d’une coopération moderne et inclusive. A cette dynamique de coopération très riche et diversifiée, s’ajoute, selon M. Güvercin, le développement d’un partenariat qui s’annonce prometteur dans le domaine du tourisme. Il en veut notamment pour preuve l’augmentation par la compagnie Air Algérie du nombre de dessertes reliant Alger à Ankara qui passe à sept au lieu de quatre par semaine.
K. A.
