
- Abdelkrim Bouzred a annoncé le recrutement prochain de 4 400 agents, pour pallier le manque au sein des structures de la direction des domaines
Du nouveau pour la finance islamique. Le gouvernement a engagé la réflexion pour la création, dans un avenir proche, d'une banque dédiée spécialement à ce type de financement. C'est ce qu'a révélé, mardi soir, le ministre des Finances, à partir de la tribune de l'APN, dans ses réponses aux préoccupations et questions soulevées par les députés, lors du débat sur le projet de loi de règlement budgétaire de 2022.
Abdelkrim Bouzred, qui s'exprimait lors d'une séance plénière présidée par El-Hadj Cheikh Barbara, vice-président de l'APN, en présence de la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Kaoutar Krikou, a aussi fait part de la prochaine émission de billets de trésorerie et de titres financiers conformes à la finance islamique. «Depuis son lancement en 2022, l'introduction de la finance islamique, tant au niveau des banques publiques qu’au sein des deux banques privées, ne cesse d'être en évolution, comme le démontrent les statistiques», a indiqué Abdelkrim Bouzred.
Rappellant que ce modèle de financement est destiné surtout pour l'acquisition du foncier et la réalisation des projets d'investissement, il a assuré de l'amélioration continue de la finance islamique et de son développement, pour une meilleure vulgarisation au sein de la société. Autre annonce phare faite par le ministre, le recrutement de 4.400 agents pour combler ce qu'il a qualifié de «déficit dans le personnel de la direction des Domaines de l'État et de ses annexes réparties à travers le pays». Des concours seront lancés sous peu, a-t-il fait savoir. L'opération de numérisation, en cours au niveau des cinq directions sous tutelle du ministère, à savoir celles des impôts, du budget, des Douanes, du Trésor et des domaines de l’État, devra connaître son épilogue d'ici la fin de l'année en cours, a encore informé Abdelkrim Bouzred.
Au sujet de la direction des Douanes, le ministre s'est félicité de l'efficacité avérée du système automatique «Alces», lancé en novembre 2023, dans le traitement des marchandises, leur numérisation et leur règlement par paiement électronique. Au sein de l'administration des Douanes, le recouvrement de la fiscalité douanière, objet d'un effort très soutenu, a connu une augmentation de 12 %, à fin 2024.
Aussi, et pour parer aux contraintes liées à la détermination de l'assiette fiscale, une problématique à laquelle, selon le membre du gouvernement, sont confrontés plusieurs pays du fait qu'il est difficile de s'assurer de la véracité de la valeur déclarée, le ministre des Finances informé là aussi que les Douanes s'emploient à la mise en place d’une banque de données équipée d'un système informatique lui permettent de définir, avec précision, la valeur exacte de chaque marchandise. Sur un autre volet, le ministre des Finances a fait part, en outre, de l'opération d'assainissement des arriérés des impôts des entreprises publiques, dont certaines remontent, dit-il, a dix ans. Il a évoqué, en ce sens, un plan d'action pour dix grandes wilayas où les services des impôts sont tenus d'atteindre l'objectif fixé en termes de recouvrement de ce type d'impôt.
S'agissant de l'effacement de stress de certaines entreprises publiques en difficulté, il a indiqué que ce procédé émane d'une volonté des autorités publiques de préserver, d'une part, les postes d'emploi et d'offrir aux sociétés en question une seconde chance de s'adapter aux évolutions du marchés, d'autre part. Le recouvrement de l'impôt indirect a connu, par ailleurs, une hausse de 13%, en 2025, a révélé le ministre. Sur la question de la réévaluation des projets, il a soutenu que ce mécanisme demeure indispensable du fait du retard pris dans leur lancement sur le terrain. «Il existe des procédures administratives et techniques dont la lenteur impacte négativement le lancement des projets dans les délais initialement prévus», a-t-il expliqué. Dans cette optique, le ministère des Finances, et en sa qualité d'accompagnateur dans la réalisation des différents projets sectoriels, a procédé à la création d'une plateforme de suivi de ceux en cours de réalisation, a encore informé Abdelkrim Bouzred.
Marchés publics : Le projet de décret en phase de finalisation
Le ministre des Finances a souligné que le nouveau projet de décret exécutif relatif aux marchés publics était en cours de finalisation, précisant que ce texte conférera davantage de dynamisme à la gestion de ces marchés. Le ministre a rappelé que le projet de décret exécutif fixant les modalités d'application des règles générales relatives aux marchés publics a été soumis à une seconde lecture, lors de la réunion du gouvernement, tenue le 25 février dernier. «Il a été, par conséquent, décidé de le retirer, pour sa reformulation, selon une nouvelle approche», a-t-il expliqué devant les députés, précisant que la nouvelle version vise à «simplifier», de manière «substantielle» les dispositions du texte, en privilégiant la «clarté» et «l'efficacité opérationnelle», tout en veillant à conférer «davantage de dynamisme» à la gestion des marchés publics, aux services contractants et à «renforcer» leur responsabilité".
Interpellé sur les retards accusés dans le lancement de certains projets, Bouzred a appelé à réfléchir à de «nouvelles règles» tenant compte des délais des procédures administratives et techniques relatives au projet avant son lancement. «Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, de créer une plateforme numérique permettant de suivre de près l'état du projet, ainsi que le taux d'avancement des travaux, de manière à fournir à tous les intervenants des informations précises et suffisantes».
K. A.
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Application de l’allocation touristique de 750 € :
«C’est l’affaire de la Banque centrale»
À la question de l’application de la décision d’octroi de l'allocation touristique de 750 € aux voyageurs algériens, qui a été soulevée dans beaucoup d'interventions des députés, lors du débat sur le projet de loi de règlement budgétaire de 2022, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred a fait savoir, dans sa réponse, qu'elle relève de la Banque d’Algérie. «Cette question relève des prérogatives de la Banque centrale qui dispose d'une autonomie de gestion et d'une réglementation spécifique», a-t-il précisé.
K. A.