Les relations entre l’Algérie et la Chine ne cessent de se renforcer, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, conformément à la volonté exprimée par les dirigeants des deux pays. Pour concrétiser cette dynamique, les rencontres entre opérateurs économiques se multiplient afin d’explorer de nouvelles opportunités de coopération dans une diversité de secteurs.
C’est dans cette perspective que le Centre international des conférences d’Alger accueillera, aujourd’hui, le Forum d’affaires algéro-chinois, organisé par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Placé sous le haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune, cet événement traduit la volonté commune d’Alger et de Pékin de consolider leur coopération économique à travers un partenariat stratégique et durable. Sous le slogan «Partenariat solide, coopération économique durable», le forum vise à inscrire les relations sino-algériennes dans une vision à long terme, axée sur la souveraineté industrielle, l’innovation technologique et la compétitivité. Près de 200 entreprises des deux pays, issues de secteurs comme l’industrie, le numérique, l’énergie solaire, la pharmacie, le textile, la mobilité intelligente ou encore les technologies vertes, prendront part à cette rencontre. L’objectif est clair : identifier de nouveaux relais de croissance, attirer davantage d’investissements directs étrangers et encourager le transfert de technologies. Cette coopération s’inscrit dans une trajectoire ascendante. Depuis 2013, la Chine est le premier fournisseur de l’Algérie, avec une moyenne annuelle d’exportations atteignant 8 milliards de dollars. En 2024, les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de 27 %, pour atteindre 12,5 milliards de dollars. Toutefois, ce partenariat reste déséquilibré, les exportations algériennes vers la Chine –essentiellement des hydrocarbures– demeurant marginales. Pour rééquilibrer cette relation, l’Algérie mise sur l’investissement productif. La visite du Président Tebboune à Pékin, en juillet 2023, a marqué un tournant, avec la signature de 19 accords couvrant des secteurs stratégiques : industrie, infrastructures, commerce, agriculture, technologies de pointe. Ces engagements représentent un montant global de 36 milliards de dollars. Parmi eux figure le projet intégré d’exploitation des phosphates, mené avec Wuhan Engineering et Yunnan Tian’anChemical, pour une enveloppe de 7 milliards de dollars. De nouveaux projets sont actuellement à l’étude, notamment dans l’agro-industrie et la fabrication d’équipements destinés aux énergies renouvelables. Cette dynamique s’est illustrée récemment par la signature, en février 2025, d’un contrat majeur entre Sonatrach et la société chinoise Sinopec. Cet accord d’une valeur de 850 millions de dollars porte sur l’exploration et l’exploitation du champ de Hassi Berkane-Nord, situé entre les wilayas d'Ouargla et d’El-Meniaa, pour une durée de 30 ans. En juin 2024, un mémorandum d’entente est venu élargir la coopération sino-algérienne aux domaines des énergies renouvelables et de la pétrochimie. Quelques mois plus tôt, en décembre 2023, Sonatrach avait déjà signé un contrat avec le groupement chinois CNTIC/LPEC pour la réalisation d’un complexe pétrochimique MTBE, ainsi qu’un accord avec WanhuaChemical portant sur la fourniture de GPL algérien à la Chine. Le forum du 15 avril s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Il accueillera une délégation de la Commission nationale chinoise du développement et de la réforme, ce qui témoigne de l’intérêt stratégique que Pékin accorde au marché algérien. Pour les autorités algériennes, cet événement est aussi l’occasion de mettre en valeur l’attractivité du climat des affaires, renforcé par la réforme de la loi sur l’investissement de 2022, et de capitaliser sur les transformations économiques en cours pour attirer de nouveaux investisseurs et partenaires.
S. B.
