
Les membres du Conseil de la nation ont approuvé, hier, à la majorité absolue, le projet de loi de finances complémentaire-2022 (PLF-2022), lors d’une séance présidée par le président du Conseil, M. Salah Goudjil, et en présence du ministre des Finances, Brahim Djamel Kessali, et de plusieurs membres du gouvernement. 123 membres du Conseil de la nation ont voté «oui» le texte de loi, contre une abstention.
S’exprimant devant la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation, le ministre des Finances a fait le point sur les objectifs de cette loi, affirmant que celle-ci contient plusieurs mesures importantes visant à améliorer les conditions de vie des Algériens. Il s'agit, selon lui, de la préservation et de la protection du pouvoir d'achat des ménages, de l'amélioration de leur niveau de vie, de la réduction du taux d'inflation qui pourrait impacter les prix, de la relance économique, à travers la diversification économique, et de la promotion de l'investissement.
La loi se focalise, notamment, sur la mise en œuvre de mesures urgentes pouvant booster l'activité économique et hisser le niveau de la croissance, outre la réduction de la dépendance des hydrocarbures. Et elle est destinée essentiellement à la couverture des dépenses supplémentaires, a-t-il informé.
La présente loi vise également à maintenir et à améliorer les subventions de l'État aux catégories vulnérables, pour préserver les acquis sociaux des citoyens, a ajouté le ministre. La hausse des recettes budgétaires, prévue au titre de cet exercice, s'élève à +23,2%, enregistrant 7.000,8 milliards DA, y compris la fiscalité pétrolière qui augmentera à 3.211 milliards DA. Les dépenses budgétaires s'élèvent à 11.610 milliards DA, au titre de la loi de finances complémentaire, soit une hausse de 1.752 milliards DA par rapport à la loi de finances 2022. M. Kessali a noté que les principaux changements introduits au PLFC concernent le prix référentiel du baril de pétrole, fixé à 60 USD au lieu de 45 USD retenu au titre de la LF-2022. Ainsi, on prévoit 39 milliards USD d'exportation d'hydrocarbures à la fin de 2022, soit une augmentation de 40,4% et 38,5 mds USD d'importations de marchandises, soit un taux de croissance de 15%.
La LFC-2022 prévoit aussi un taux de croissance de 3,44% et une augmentation du PIB hors hydrocarbures de 4,3%, a précisé le ministre. M. Kessali a insisté, en outre, sur la révision des mesures de contrôle dans l'administration des impôts et douanière. M. Kessali a précisé qu'un travail est en cours, pour revoir les procédures de contrôle de la Direction générale des impôts, avec la mise en place prochainement d'un plan d'orientation numérique au profit de cette direction.
Il a en outre ajouté que la loi sur la monnaie et le crédit sera soumise «prochainement» à une révision, pour créer un environnement propice à la croissance économique et consacrer juridiquement la finance islamique, afin qu'elle joue son rôle dans l'inclusion financière et la mobilisation économique.
Révision de la loi sur la monnaie et le crédit
Abordant le programme des zones d'ombre, qui «n'a pas enregistré de nouvelles opérations», le membre du Conseil de la nation, Abderrahmane Kenchouba, a fait part d'une enveloppe conséquente débloquée cette année par rapport à l'année dernière pour le développement local, notamment dans certaines wilayas. Il a annoncé, en outre, la levée du gel sur 217 projets d'investissement suspendus pour un montant estimé à 112 milliards de dinars, et ce dans les domaines de l'Éducation, de la Santé et des Ressources en eau, sachant qu'il a été décidé de lever progressivement le gel sur tous les projets qui ont atteint un taux de réalisation de 70%.
L'intervenant a précisé que l'État a accordé un intérêt particulier au secteur de la Santé, dans le cadre de la nouvelle loi sanitaire. Lors de cette séance consacrée à l'adoption du PLFC-2022, le président de la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation, Noureddine Tadj, a, pour sa part, salué les avantages accordés dans cette loi, relatifs notamment à l'aspect social. Il s'agit, a-t-il noté, de l'augmentation et de l'amélioration des salaires, de l'allocation de chômage et des pensions de retraite, prévues en début de l'année 2023. Il a également salué les mesures portant sur les dispositifs de soutien permettant l'intégration sociale et professionnelle des jeunes Algériens. Enfin, Noureddine Tad a émis, dans un rapport de la dite commission, plusieurs recommandations pouvant répondre aux préoccupations des citoyens. Il a souligné la nécessité de mener un travail pour «la levée du gel sur les projets d'investissement bloqués», se félicitant «des efforts consentis par le Président Tebboune» à cet effet. Il a également mis le doigt sur l'importance de la numérisation des services du secteur des Finances et de mettre les moyens nécessaires pour assurer le développement des nouvelles villes en Algérie.
Samia Boulahlib